dimanche 25 mai 2014

X-Men 2 (2003)

À sa sortie X-Men est devenu un succès mondial au box-office. 20th Century Fox envisage rapidement de produire une suite. Bryan Singer réfléchit déjà à l'intrigue dès Septembre 2000 soit trois mois après la sortie du premier opus.

Le cinéaste envisage d'utiliser deux éléments du comics-book : le virus Legacy & l'intrigue d'Xmen : Dieu crée, l'homme détruit de Chris Claremont, l'un des scénaristes historiques de la saga papier. Bryan Singer, apprécie l'idée d'un méchant humain, en la personne de William Stryker. Le producteur Tom Desanto et son ami réalisateur envisagent ce second long-métrage, comme La guerre des étoiles : L'empire contre-attaque, pour la franchise.

L'homme d'affaire, Avi Arad annonce une sortie pour Novembre 2002. David Hayter - Voix de Solid Snake & de Big Boss dans la saga Metal Gear Solid - et Zack Penn (Avengers) sont engagés pour écrire chacun un scénario, les deux écrivains combinent ensuite leurs idées, pour une seule et unique intrigue. Mais plusieurs récits sont écrites, la production embauche en Février 2002, Michael Dougherty & Dan Harris , - Scénaristes de Superman Returns quelques années plus tard -, pour réécrire l'histoire d'origine. Ils intègrent Angel et Le Fauve, puis les supprimes en raison d'un nombre trop important de protagoniste. Suite à l'Oscar de la meilleur actrice reçue par Halle Berry, le personnage de Tornade est davantage développée. Par manque de budget les Sentinelles et la salles des dangers sont une nouvelle fois retirés du scénario. Les éléments et idées des différents scripts du premier opus, sont réutilisés - notamment ceux de Joss Whedon, cinéaste du futur Avengers. Comme la conclusion finale par la transformation de Jean Grey en Phénix.

Le tournage d'X-Men 2 débute à partir du 17 Juin 2002 au Canada dans la région de Vancouver.

Concept Art de la salle des dangers. 

Les X-Men sont à la recherche d'un étrange mutant dénommé Kurt Wagner - Diablo. Ce dernier c'est introduit dans le bureau ovale pour tenter d'assassiner le président des États-Unis, alors que l'opinion public est de plus en plus hostile envers ces êtres évolués. Le professeur Xavier & Cyclops rendent visite à Magnéto dans sa prison pour savoir s'il est impliqué dans cette affaire. Mais derrière ce complot se cache William Stryker, un homme désirant sa vengeance envers ses humains surdoués. Ce militaire est également impliqué dans le passé de Wolverine et le fameux projet Arme X…


Dès la scène d'introduction, Bryan Singer envoi un message fort au détracteur du premier opus, en corrigeant ses défauts majeurs : À savoir un manque de spectaculaire et des choix contestables quant aux mutants du comics-book mis en avant.  Cette séquence, parfaite au niveau du rythme et du découpage, implique d'emblée le spectateur, découvrant rapidement les enjeux de cette suite. Un scientifique militaire, William Stryker désire exterminer tout ces humains surdoués, une idée encore plus extrême que le recensement évoqué par le sénateur dans X-men. Cette orientation constitue une suite logique, rappelant bien évidemment les heures sombres de notre histoire.

L'intrigue est beaucoup moins léger et manichéen, le cinéaste ne sacrifie pas ces thématiques sur l'autel du dieu "grand spectacle" cher à Hollywood, proposant ainsi des encas intimistes. Bryan Singer  évoque la question de la foi, au cours d'un échange entre Diablo & Tornade, ou du coming-out d'un jeune révélant à sa famille sa nature de mutant, l'allusion à l'homosexualité est flagrante. Le réalisateur développe l'idée qui l'a attiré sur ce projet d'adaptation du comics-book, la peur de la différence et les extrémités qu'elle génère.

X-Men 2, se base cette fois-ci sur une alliance temporaire entre les gentils et les méchants mutants contre leurs véritables ennemis : L'humain, William Stryker. Débarrassé de cette simplicité bipolaire, d'autres thèmes sont développés : Les X-men mettent en avant le fait de se fondre dans la masse, pour vivre en harmonie avec les humains et utiliser leur pouvoir qu'en cas d'extrême nécessité. Tandis que Magnéto  valorise les mutants comme des êtres exceptionnels dont il faut exploiter tout le potentiel. 


La bête féroce retrouve
son créateur.
Le spectateur se retrouve toujours devant des personnages trop lisse pour susciter de l'intérêt, Cyclops en tête.

Heureusement Wolverine est là, Logan est encore plus bestial ici, comme l'attaque de l'école ou le combat contre Lady Deathstrike. Le mutant le plus féroce de l'écurie Marvel Comics, est en quête de ses origines, il découvre petit à petit les secrets du projet Arme X. Bryan Singer introduit donc des éléments de L'arme X, le comics-book de Barry Windsor-Smith, conservant encore une part de mystère. Il faudra attendre six ans pour voir enfin cet acte développé dans le nanardesque X-Men Origins : Wolverine.


Jean Grey devient de plus en plus puissante au fil d'X-Men 2. Quant à Patrick Stewart & Ian McKellen, les deux comédiens charismatiques apportent toujours leur talent devant la caméra, tandis que Rebecca Romijn campe une Mystique toujours aussi féline et vénéneuse.


Plus esthétique, beaucoup moins édulcoré, voir un plus violent, Bryan Singer se permet une première demi-heure excellente. Tout d'abord l'introduction avec Diablo et ses  capacités de téléportation, tout est parfait : Cadrage, montage, chorégraphie et la musique, une scène vraiment tirée d'une page de comics-book. L'invasion de l'institut, ou l'on retrouve un Wolverine bien badass, sautant dans le tas de soldats. Le cinéaste se permet d'insérer un clin-d'oeil avec Colossus & Kitty. Cette séquence se révèle plutôt violente pour un PG-13, comme l'évasion spectaculaire de Magnéto de sa prison de plastique grâce au fer contenu dans le sang de sa victime ou le passage chez les parents d'Iceberg, avec un policier tirant un heatshot vers Logan et Pyro servant enfin à quelques choses. Ces deux scènes de démonstration de pouvoir sont vraiment très bonnes. 

X-Men 2 est maîtrisé de bout en bout : Moins manichéens, plus sombre, plus développé et mieux réalisé que le 
premier opus. Cette suite n'en demeure pas moins un divertissement efficace, avec ses personnages attachants et ses enjeux adultes. Toujours aussi respectueux du matériau d'origine, Bryan Singer se permet de prendre des libertés. Malheureusement le troisième long-métrage signera la débâcle annoncée…



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