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samedi 5 septembre 2015

Deux Hommes dans la Ville (1973)

José Giovanni signe ici un requiem contre la peine de mort fait de force tranquille. Deux Hommes dans la Ville est une véritable petite pépite du cinéma Français des années 70, où chaque ligne de dialogue est à encadrer sur les murs d'enceintes d'une prison.

Le cinéaste est un ancien collabo et repris de justice condamné à mort pour trois assassinats celui-ci échappe de peu à la guillotine le 3 Mars 1949 où il est gracié par le président Vincent Auriol. Quelques années après sa sortie de prison, l'ex-taulard devient un écrivain à succès grâce Au Trou, où il raconte sa tentative d'évasion. En 1958, le romancier rentre dans la prestigieuse collection "série noire" avec Classe tout risque, Le Deuxième souffle… Ses romans noirs le conduisent naturellement au cinéma, ou José Giovanni occupe alors plusieurs postes tout au long de sa carrière : Scénariste, dialoguiste et réalisateur dont il signe des classiques populaires comme Le Ruffian, La Scoumoune, Dernier domicile connu

Le projet de Deux Hommes dans la Ville, est née suite à l'exécution en 1972 de Roger Bontems, condamné à la peine de mort. Ce malheureux avait comme avocat à la Cour Robert Badinter, révolté par la sentence de cet homme qui n'avait tué personne, le futur garde des sceaux décrit l'année suivante le procès et ses suites dans un livre intitulé L'Exécution. Cet événement marque le début de son long combat contre la peine capitale  qui sera abolie le 9 Octobre 1981 par un vote de l'Assemblée Nationale.
"Et derrière ses murs, j'ai vu une machine qui tue"

Ses mots utilisés lors du réquisitoire de Maitre Robert Badinter sont inspirés du long-métrage de José Giovanni.

Affiche Serbo-Croate.
Une fois l'écriture du scénario terminé, José Giovanni propose à son ami Lino Ventura le rôle de Germain Cazeneuve, l'éducateur pour délinquant, mais le comédien décline trouvant l'histoire manichéenne à son goût. Le cinéaste se tourne finalement vers Jean Gabin, l'acteur est alors en plein tournage de L'Affaire Dominici… Le patriarche du cinéma Français accepte la proposition de José Giovanni. Le personnage de Germain Cazeneuve est réécrit pour l'occasion, pour correspondre à l'âge de son interprète. Quant à Gino Strabliggi, le réalisateur pense immédiatement à Alain Delon. Le comédien accepte ce rôle, et devient même producteur de Deux Hommes dans la Ville.

Lors de la phase d'écriture, une brouille survient entre José Giovanni & Daniel Boulanger, dialoguiste / scénariste de Philippe de Broca (Cartouche, L'homme de Rio). L'écrivain quitte alors le navire, laissant le soin au cinéaste de rédiger les dialogues.

Le tournage démarre sous de mauvais hospices. Une semaine avant le début des prises de vues, Jean Gabin, qui n'est pas à Paris, se repose chez lui en Normandie. Un matin sa femme Dominique le retrouve blanc comme un linge, ne prononçant pas un mot, replié dans son lit. Cette situation inquiétante va perdurer pendant des heures, voir pendant deux jours, l'acteur est dans l'impossibilité de parler… Sa compagne décide de l'amener sur la capitale pour l'emmener voir un spécialiste, en arrivant par l'autoroute de l'Ouest, Jean Gabin se remet alors à parler comme s'il ne s'était rien passé. Cette sérieuse alerte de santé a marqué le comédien sur Deux Hommes dans la Ville, celui-ci est pâle, ses traits sont marqués et son visage creusé.

Pour l'anecdote, Alain Delon producteur approuve le principe de la peine capitale. En 1981, quelques jours après son abolition, le comédien va se fendre d'une lettre ouverte à Maitre Robert Badinter, où celui-ci se dit encore favorable à cette méthode. Ironique, n'est ce pas ?!

Affiche Italienne
"Plus jamais je ne pourrais voir la justice de la même façon. J'ai le sentiment d'avoir découvert une face cachée de la justice. Y'a l'appareil judiciaire, la procédures tout cet aspect presque théâtrale de LA justice et puis derrière tout ça…".

Germain Cazeneuve est un éducateur pour délinquants afin de les réinsérer dans la vie active à leurs sortie de prison. Le vieil homme se porte garant envers Gino Strabliggi, ancien truand condamné à douze ans de prison pour l'attaque d'une banque. Libéré avec deux ans d'avance grâce à son éducateur, l'ex-taulard retrouve sa femme Sophie, qui a patiemment attendu durant dix années… Malheureusement un inspecteur de police cherche à le refaire trébucher vers le coté obscur du grand banditisme. 

Deux Hommes dans la Ville est un réquisitoire passionnant, malgré sa légère naïveté, contre le système judiciaire Français et la peine de mort. L'oeuvre de José Giovanni parvient avec une belle énergie finale, toute en retenue portant à assener un message radical qui étourdit quelque peu le spectateur. A notre époque la peine de mort en France semble lointaine, mais lorsque le long-métrage sort dans les salles de cinéma en 1973, elle est toujours d'actualité, et ce pour les huit années à venir. Il y a fort a parier, vu l'impact que ce film réussit toujours à provoquer aujourd'hui, qu'il a certainement fait couler beaucoup d'encre à l'époque de sa sortie.


"Périodiquement, et bien tristement, les grands quotidiens vous en parlent de nos prisons ; avec leurs suicides, de plus en plus fréquents, avec leurs mutineries, issus d'un désespoir soigneusement entretenu par un système décadent. Et puis, ignorant de dépeindre sous son véritable jour le véritable responsable de cette tragédie [...] monsieur l'avocat général s'est mis à disserter brillamment sur la peine de mort ! Il n'y a pourtant pas de quoi en être fier, nous, Français, de cet instrument de torture, ce hachoir, qui nous assimile davantage à un pays sous développé, qu'à la lumière du monde à laquelle nous prétendons !"

Le spectateur suit un ex-détenu poursuivi par la fatalité, les esprits condamnatoires, le malheur et les épreuves de la vie. Cet homme est poussé à commettre l'irréparable, à savoir le meurtre d'un policier obstiné qui le tourmentait, le harcelait et faisait de sa vie un véritable enfer. Cet inspecteur de police suivait son désir, avec la certitude de voir Gino Strabliggi replonger dans le gouffre aux damnés. Cette vision de José Giovanni s'explique par son exacerbation des institutions, le cinéaste est trop marqué par son passé pour conserver une distance critique envers la Justice.

En découvrant Deux Hommes dans la Ville, le spectateur pense bien évidemment aux Misérables de Victor Hugo, avec l'inspecteur Javert courant après qu'il croit être son ultime devoir, cette passion de la justice pourtant fourvoyée par sa rigidité inhumaine. Michel Bouquet incarne l'inspecteur de police Gointreau, un Javert moderne, plus antipathique, lancé au trousses d'un Valjean étrange, plus sanguin et moins humaniste, sous les traits d'Alain Delon. Cet acharnement à arrêter Gino Strabliggi, car ce policier ne veut pas croire à la possibilité d'une réelle réinsertion sociale pour l'ex-taulard et les anciens détenus en général… Un thème du cinéaste que nous retrouvons dans Les Grandes Gueules, de Robert Enrico.

"Chercher le criminel, et vous créerez le criminel"
Nous sommes devant un récit écrit par José Giovanni, forcément l'amitié prend une place centrale dans cette intrigue, chez lui il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes pour qu'on comprenne les liens qui unissent les personnages, on appel ça un talent d'écrivain, son vécu et passé aide beaucoup à la crédibilité de ses récits, l'ex-taulard connaît parfaitement son sujet. 


Le spectateur est devant une véritable histoire d'hommes et de fraternité, Gino Strabliggi considère Germain Cazeneuve comme un père, l'ancien détenu et son épouse sont invités à des moments de convivialité avec la famille de son éducateur, avec lequel ils sympathisent. Gino Strabliggi passe son temps à tenter de se défaire de ce sentiment profond de culpabilité, à la manière d'un Germain Cazeneuve, qui en a tant vu et qui pourtant s'accroche toujours, ne serait-ce pour sauver ses agneaux des griffes de leurs destins funestes. Cette dernière rencontre en dit long sur ces deux hommes qui s'excusent presque de n'avoir pas su aller dans un autre sens, le vieux éducateur pour délinquant de n'avoir pas réussi à le sauver de sa condition, Gino Strabliggi de n'avoir pas pu résister à sa propre part d'ombre.



C'est la justice, toujours elle, qui en fait le meurtrier, l'exemple de ce que la société rejette et rejettera, sans pardonner, sans chercher à comprendre… Cette relation entre sincère et touchante, atteint son apothéose lors de l'échange de regard que se livrent ces derniers en fin de bobines. Plus puissant que des mots, il évoque avec émotion la détresse qui touche les deux hommes

Son crime de lèse majesté au sein d'une société dont les gens ont pour habitude de juger leurs prochains, les traîner dans la boue sans les connaître, les montrer du doigts parce qu'ils ne sont pas formaté comme eux… Lors du dernier acte, l'exécution de Gino Strabliggi à la guillotine, les différents représentants de la Justice sont convoqués, Eux, l'administration qui a provoqué la chute de cet homme. Nous assistons à une longue séquence de préparation mise en parallèle avec la sécheresse lapidaire montrant la descente de la lame mortelle, en un travelling arrière finissant sur un plan unique glaciale - Comme le décor et le ciel surréaliste de cette prison. La peur, le vide viscéral qui emplit l'estomac, le regard perdu dans limbes… Puis la sentence sinistre qui tombe immédiatement. Voici comment se termine une existence faite de feu et de résurrection à répétition dans laquelle l'ex-détenu aura tout vécu, le pire comme le meilleur, celui-ci n'aura finalement commis qu'une faute impardonnable, celle d'y croire.

Affiche Japonaise
Outre son coté très politique, c'est également une superbe rencontre. Alain Delon & Jean Gabin se donnent la réplique pour la troisième et dernière fois, constituant ainsi des moments tendres et très émouvants. Leurs dialogues partagés, auxquels ils élèvent toute la puissance qu'ils ont déjà sur le papier par un aplomb que peu d'autres acteurs ont.

Jean Gabin a derrière lui une carrière extraordinaire, comme peu de comédiens ont pu en avoir dans le cinéma Français. Le patriarche confirme une nouvelle fois ce magnétisme qu'on lui connaît. Toujours sans la finesse, il lui suffit de donner un regard, de prononcer quelques mots avec son calme caractéristique pour qu'on lui donne instinctivement crédit. Alain Delon trouve une sensibilité et une jolie repartie qui permet à Deux Hommes dans la Ville de fonctionner.

Nous croisons également de jeunes acteurs en devenir, tels que Bernard Giraudeau - qu'Alain Delon retrouvera dans Le Gitan - et Gérard Depardieu.

A noter la prestation de Mimsy Farmer et la participation de Victor Lanoux dans le rôle du tentateur.

La composition mélancolique et entêtante de Philippe Sarde ne vous quittera jamais plus après la fin de la projection de Deux Hommes dans la Ville

Oeuvre phare, pivot essentiel dans la carrière de José Giovanni. Son long-métrage est un morceau personnel, touchant dénonçant la peine de mort et l'irréductible processus broyeur des tribunaux. Ce coté socio-politique est un témoignage de la France des années 70 ! Le cinéaste aborde ce sujet délicat traité avec une très grande sobriété, soins et justesse. Quant à sa fin, celle-ci est déchirante de tristesse, vous prendra à la gorge… Une perle méconnu à voir absolument !


dimanche 23 août 2015

Le Casse (1971)

Énième collaboration du duo Henri Verneuil & Jean-Paul Belmondo, Le Casse est une coproduction Franco-Italienne avec le concours de Columbia Pictures. Le long-métrage est un remake du Cambrioleur datant de 1957, réalisé par Paul Wendkos.

Adaptation de The Burglars ouvrage signé par l'Américain David "Loeb" Goodis, écrivain de roman noir. A la fin des années 30, le romancier a commencé à rédiger un grand nombre de nouvelles policières publiées dans des Pulps magazine. Apres plusieurs déménagement entre New-York & Los Angeles, l'auteur se retrouvent engagé par Universal Studio puis vient le succès en 1946 avec la publication de Cauchemar. Son adaptation Les passagers de la nuit avec Humphrey Bogart & Lauren Bacall sort l'année suivant dans les salles obscures, ce film lui permet de signer un lucratif contrat de six ans avec Warner Bros mais la plupart de ses scénarios ne dépassent pas l'étape de rédaction.


Oublié dans son pays natal, David 'Loeb" Goodis doit son succès en France grâce à l'adaptation de plusieurs de ses livres au cinéma, notamment de La Course du Lièvre à Travers les Champs de René Clément ou Tirez sur le Pianiste par François Truffaut en 1960, dont c'est le deuxième long-métrage.

Pour l'anecdote, dans sa biographie Ma vie sans maquillage aux Éditions Zélie, le maquilleur attitré et ami de Jean-Paul Belmondo, Charly Koubesserian se charge, pour les besoins du film d'Henri Verneuil, de lui confectionner une plaie sur l'arcade sourcilière. Au cours d'une scène d'action, l'acteur se blesse grièvement la cuisse avec une barre de fer.

"Une ambulance l'a sur-le-champ transporté aux urgences de l'hôpital de Créteil, se souvient Koubesserian. Là, les médecins se sont penchés sur son cas. Il fallait nettoyer la plaie au plus vite car la barre de fer était rouillée. Mais ces professionnels, dès qu'ils ont vu Belmondo arriver, ont d'abord voulu lui soigner l'arcade sourcilière dont l'apparence les inquiétait beaucoup. J'avais beau leur dire que c'était du maquillage, ils ne me croyaient absolument pas. Et pendant ce temps, la cuisse de Belmondo continuait à saigner. Alors, je me suis approché de son visage et d'un coup sec j'ai arraché le maquillage puis j'ai appuyé sur l'arcade pour prouver mes dires. Constatant que je ne leur avais pas menti, les médecins ont daigné s'occuper de la cuisse blessée !".


Suite après de l'immense succès du Casse, Jean-Paul Belmondo, tout comme Alain Delon l'a fait avant lui, décide de devenir producteur de ses longs-métrages.

Quatre Malfrats organisent un cambriolage au domicile du richissime Monsieur Tasko, à Athènes. Les malfaisants neutralisent le gardien de la villa puis grâce à leur matériel ultra-sophistiqué parviennent à ouvrir le coffre-fort, dérobant ainsi une somptueuse collection d'émeraudes. Un policier passe à coté de cette fameuse résidence, repère la voiture des brigands garée à proximité… Azad, l'un d'eux, sort de la résidence, feint une panne de voiture, mais l'agent des forces de l'ordre ne croit guère à sa version des faits et laisse partir le cambrioleur, le véritable but de l'inspecteur Zacharia est de récupérer pour son compte personnel la collection de pierre précieuse. S'ensuit alors un formidable jeu du chat et de la souris…


Le Casse commence avec une introduction quasiment muette d'un quart d'heure à la manière d'un Jean-Pierre Melville. Attention tout de même nous ne sommes pas devant un "film de braquage" à proprement parlé, le titre reste trompeur - Le cambriolage dure vingt minutes environ. Henri Verneuil nous offre une cavale façon "gendarme et voleur", entre un policier ripoux et un groupe de cambrioleur.

La mise-en-scène reste digne du cinéaste, possédant de très jolies plans, de l'idée, de l'imagination jamais débordante et toujours brutale d'efficacité. Le Casse est un film viril un bon petit polar sans prétention, une honnête Série-B… Les différents personnages ont une écriture simpliste, seule Nicole Calfan échappe à cette platitude, grâce à une touche de sensibilité et d'humanité… Et comment ne pas tomber sous le charme de la comédienne ?



Au menu le réalisateur nous propose : De belles cascades avec Bébel - il dévale une pente suite au dépôt d'un camion-benne -, un rythme rehaussé par moment par des scènes d'anthologie, notamment l'une des plus mémorables course-poursuites en voitures orchestré par l'équipe de Rémy Julienne celle-ci dure à l'écran une dizaine de minutes, puis une autre en bus, dans les rues du Pirée ou d'Athènes. Les bolides c'est bien mais n'oublions pas la bagarre homérique au bord d'une piscine pour récupérer sa future dulcinée ou le passage tendu autour de la table de ping-pong et cette séquence géniale où Jean-Paul Belmondo gifle Dyan Cannon dans son appartement, où la lumière de la pièce s'allume / s'éteint à mesure des gifles "Une tape ça s'éteint, deux tapes ça s'allume".

La confrontation au restaurant entre Azad et Zacharia, est succulente, très bien dialoguée, où Jean-Paul Belmondo mélange la nourriture et le business dans sa conversation avec Omar Sharif. A ce titre, le duel entre les deux comédiens tient ses promesses tout le long du long-métrage.

À noter que le directeur de la photographie est Claude Renoir, membre de l'illustre famille du peintre Auguste Renoir, dont il est le petit-fils. Son père est l'acteur Pierre Renoir & il est le neveu de l'immense réalisateur Jean Renoir (Le Fleuve, La bête humaine, La grande Illusion, La règle du jeu…).

Henri Verneuil (au milieu) entouré des comédiens, Jean-Paul Belmondo, Omar Sharif,
Robert Hossein & Renato Salvatori.

Jean-Paul Belmondo est très sérieux, un peu désinvolte, nous sommes loin du Bébel sur-joué des années 80 dans son interprétation. Robert Hossein est sobre en acolyte d'Azad. Quand à Omar Sharif, le comédien incarne Zacharia un policier ripoux, sadique et impassible, Henri Verneuil le gratifie même d'un passage à cheval, où l'on se croirait dans Lawrence d'Arabie… D'ailleurs l'acteur ajoute une nouvelle nationalité à sa longue filmographie, ici il est Grec. 

La bande-originale d'Ennio Morricone, dirigée par Bruno Nicolai, est formidable, très dissonante et étrange, similaire à ses travaux expérimentaux pour les giallos. Sa composition résonne ainsi longtemps dans nos petits crânes après la projection. 

Même si son scénario n'est pas le plus abouti dans les grandes lignes, le long-métrage d'Henri Verneuil fourmille d'idées et de scènes originales. Le Casse reste ludique et le spectateur passe un agréable moment devant. Une honnête Série-B injustement méconnu du grand-public, avec un méchant charismatique et des courses poursuites groovy. De l'excellent cinéma de genre Français.

Affiche Italienne.


mardi 3 juillet 2012

Marseille Contrat (1974)

Marseille contrat est un long-métrage inspiré sur le milieu Marseillais des années 70 et par la French Connection, réalisé par Robert Parrish, auteur du western Libre comme le vent.

L'inspecteur Steve Ventura est envoyé par les États-unis sur le sol français, pour diriger une section narcotique afin d'essayer de démanteler le réseaux de drogue se trouvant à Marseille, dirigé par l'homme d'affaires Jacques Brizard. Un soir, un ami du policier est assassiné par des hommes de mains du parrain. Dans un élan de vengeance l'inspecteur Ventura recrute un tueur à gage...

Marseille contrat est un polar d'exploitation dans la droite lignée des années 70. L'histoire se met en place tranquillement : Avec deux intrigues parallèles, le spectateur suit donc l'enquête "officielle" de Steve Ventura, essayant de remonter la filière Marseillaise, tandis que le tueur à gage, John Deray infiltre l'organisation mafieuse de Jacques Brizard. Les différents protagonistes, policiers comme truands, ont la particularité de trahir au moins une fois leur cause au nom de leurs idéaux.

Affiche Française
La mise en scène de Robert Parrish, est académique, sans effet de style. Le cinéaste montre un film urbain, avec les quartiers populaires et malfamés de Marseille dans les 70's. Le réalisateur tourne aussi une séquence dans la gare d'Orsay désinfectée. 

Le long-métrage bénéficie d'un casting solide, avec des acteurs célèbres. Le tueur à gage a la classe impériale et au sang froid, est interprété par Michael Caine (La loi du Milieu). Anthony Quinn (Zorba le grec) est l'inspecteur vengeur. Sans oublier James Mason (La mort au trousse, Pandora), en vieux truand de la Côte d'Azur. A noter la présence de Marcel Bozzufi, comédien jouant également dans French Connection.  

Marseille Contact est un bon polar d'exploitation sur la filaire Marseillaise. Ne vous attendez pas à un long-métrage du même acabit que French Connection de William Friedklin, l'intrigue se rapprochant plus du second opus de John Frankenheimer.