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dimanche 16 août 2015

Paiement Cash (1986)

Pour se donner une crédibilité et une meilleure image au yeux des autres sociétés cinématographiques, Cannon Group décide de produire au milieu des années 80 des cinéastes internationaux au creux de la vague comme Jean-Luc Godard avec King Lear ou John Frankenheimer avec Paiement Cash.

Ce long-métrage est tiré du roman Fifty-two Pick-Up d'Elmore Leonard. Auteur Américain connu du monde du cinéma et des amateurs de suspenses pour ses nombreuses adaptations, souvent réussites, les plus célèbres sont 3h10 pour Yuma et Jackie Brown, de Quentin Tarantino. 

A noté que sur Paiement Cash, le romancier à une place de choix en tant que co-scénariste. 

Harry Mitchell, un industriel de Los Angeles, a une vie bien réussite, avec une belle voiture, une grande maison et une femme aimante qui a des ambitions politiques, notamment d'intégrer le conseil municipal de la mégalopole. Mais tout chavire quand trois voyous viennent le trouver avec une VHS de lui en plein ébat amoureux avec sa jeune maîtresse. Ils exigent de lui une rançon de 100 000 dollars. Pour protéger les ambitions politiques de sa femme, l'homme d'affaire ne va pas voir la police mais veut régler l'affaire lui-même…

Le long-métrage commence fort puisque dès les dix premières minutes le chantage par le trio d'énergumène sur la personne de Harry Mitchell arrive… Le spectateur a donc en face de lui un long-métrage pur jus, délivrant la quintessence du style d'Elmore Leonard : Des gangsters maladroits, une victime rebelle, du sexe, de la drogue et bien-sûr l'argent. Même si l'emballage de Paiement Cash est vraiment ancré dans les 80's à fond (le look vestimentaire, la musique…) ce récit s'adapterait parfaitement à n'importe quelle époque tant la qualité de l'histoire est finalement intemporel. Car le sexe et l'argent ont, font et feront toujours tourner les têtes des gens mal intentionnés.

Dans Paiement Cash, nous trouvons de nombreux jolis mouvement de caméra, rehaussant la
qualité du film. 
Même si le cinéaste semble plus s'intéresser à la relation du couple Mitchell que par l'intrigue, sa caméra s'attarde sur leurs visages et leurs gestes. Mais il n'en oublie pas qu'il adapte l'un des rois du polar Américain et qu'il se doit de livrer au spectateur un minium d'action à l'écran. 

La présence de John Frankenheimer derrière la caméra peut sembler étrange par rapport au type de production qu'est Paiement Cash. Le réalisateur met la cool-attitude de l'auteur sur le devant de scène, tout en restant relativement sobre dans sa mise-en-scène afin d'éviter de lui voler la vedette.

Le cinéaste nous offre des scènes de qualité, ou l'on retrouve toute la saveur des répliques et la consistance des personnages. Le trio de malfrat est une bande de déglingués hauts en couleur - un pornographe, un comptable et un psychopathe - qui joue les apprenties maîtres chanteurs, multipliant les gaffes et ouvrent ainsi des brèches dans la vengeance de Mitchell. Cannon Group n'en oublie pas son public pour autant, en alignant les voitures vrombissantes et les jolies filles, le tout monté sur un cocktail de musique 80's. Le Los Angeles de Paiement Cash est assez sordide avec ses ruelles sombres, ses bars malfamés, ses peep-show… La photographie fait encore plus ressortir cet aspect particulier de la mégalopole de la Côte-Ouest.


Coté comédien, John Glover (L'Antre de la Folie, RoboCop 2, Gremlins 2 : La Nouvelle Génération) vole la vedette à tout le monde à chacune de ses apparitions, même s'il surjoue un peu trop de temps en temps. Roy Scheider (Tonnerre de Feu, French Connection, Les dents de la mer) incarne parfaitement l'eau qui dort. Quant à Clarence William III (Purple Rain), trogne que l'on croise souvent est excellent dans son rôle de psychopathe. Et n'oublions pas la protégée de Prince, la sublime Vanity.

Paiement Cash est un honnête B-Movie qui nous plonge dans une époque bénie où les bons polars se bousculaient dans les nombreuses salles de cinéma, et où l'on avait pas peur de la redite si celle-ci été faite de bien belle manière. Une production Cannon Group étonnante à découvrir…

samedi 21 juillet 2012

Tonnerre de feu (1983)


Long-métrage réalisé par John Badham, connu pour Wargame avec Matthew Broderick. Tonnerre de Feu dénonce les dérives de la surveillance sécuritaire sophistiqué, n'hésitant pas à violer la loi. 

Dans une version plus ancienne du scénario, Murphy était un schizophrène paranoïaque, souffrant d'hallucination se prenant pour le dieu Thor, dieu germanique du tonnerre. Dans sa folie, il transformait Los Angeles en un champ de bataille. Cette idée fut abandonné car trop sombre par Columbia Pictures. Le nom de Thor apparait néanmoins dans ce film, c'est l'appellation du projet (Tactical Helicopter Offensive Response) dans lequel est impliqué le colonel Cochrane.

Une série télévisée de onze épisodes, inspiré par le long-métrage vue le jour. Mais celle-ci fait volte face dans son positionnement vis-a-vis du lobby politico-militaro-industriel… Devant l'échec de sa diffusion, la chaine ABC décide de ne pas la renouveler. 


Franck Murphy, ancien vétéran du Viêt-Nam, est un policier de l'air de Los Angeles patrouillant en hélicoptère au dessus de la cité des anges. Ce dernier se voit confier un nouveau prototype, le tonnerre bleu, disposant d'un arsenal sophistiqué, une véritable arme de dissuasion, mais un dangereux complot avec des fonctionnaires hauts-placés se trame derrière son dos...

Véritable Techno-Thriller, paranoïaque avec un zeste d'angoisse. Tonnerre de Feu montre parfaitement l'inquiétude de la société avec la sécurité urbaine. Les hélicoptères des forces de police utilisent différents moyens pour faire régner la justice, ainsi ils n’hésitent pas à violer la vie privée de la population avec la vidéo-surveillance, les écoutes téléphoniques, l'espionnage des faits et gestes des citoyens. Ses méthodes sont dû au diverses capacités révolutionnaires du prototype, il est même précisé au début que les technologies de l'appareil existent réellement, Big-Brother était déjà présent, sans le savoir… 

Sur fond de sécurité des Jeux-Olympiques de Los Angeles, Tonnerre de Feu est une critique des pouvoirs militaires et gouvernementaux. La première démonstration du Tonnerre Bleu incluent des dommages collatéraux avec la perte de quelques vies civiles. Les dirigeants Américains ne veulent pas un nouveau drame terroriste comme en 1972 à Munich.

La première partie est un vrai polar. Le personnage de Roy Scheider enquête sur l’assassinat mystérieux d'une femme politique. L'idée intéressante est de présenter la police aérienne d'une ville, sujet n'ayant jamais été abordé jusqu'ici au cinéma. Dans sa dernière demi-heure, le spectateur a droit à de l'action non-stop : Des courses poursuites en voiture, le Tonnerre Bleu affronte même des F-16 au dessus de la Cité des Anges sans oublier l'inévitable duel entre hélicoptère. Les différentes séquences aériennes dans les rues sont remarquablement filmées. 

Comme John Rambo, Frank Murphy est un vétéran, traumatisé par la guerre du Vietnam, possédant quelques troubles psychiques. L’interprétation humaine de Roy Scheider est excellente, n'hésitant pas d'ajouter de petite touche comique de temps à autre. Malcolm McDowell, le comédien d'Orange Mécanique, à le rôle du bad-guy, ancien instructeur du personnage principal.

Tonnerre de Feu est un Techno-Thriller au message avant-gardiste pour son époque. Ce long-métrage bénéficie de séquence aérienne dans les rues de Los Angeles rarement vu à l'écran. En somme un bon divertissement qui n'a pas trop vieilli, sauf sa composition aux sonorités botempi.