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samedi 8 août 2015

Furyo (1983)


Après avoir réalisé le sulfureux diptyque pornographique de L'empire des sens et L'empire de la passion, Nagisa Ôshima revient derrière la caméra avec Furyo, certainement l'oeuvre la plus populaire au sein de sa filmographie. Son long-métrage fut sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 1983. 

Le mot "Furyo" désigne le nom donné aux prisonniers de guerre par les soldats japonais. 

Furyo est produit par Jeremy Thomas, producteur des longs-métrages de Bernado Bertolucci comme Le Dernier Empereur ou de David Cronenberg. Le scénario, écrit par Nagisa Ôshima & Paul Mayersberg (L'homme qui venait d'ailleurs), se base sur deux autobiographies de Sir Lauren van der Post : The Seed and the Sower (Le grain et le semeur) datant de 1963 et The Night of the New Moon (La nuit de la nouvelle lune) de 1970.

Sir Lauren van der Post est un auteur Britannique d'origine Sud-Africaine. En 1940 le jeune homme est volontaire pour rentrer dans l'armée Anglaise. À la fin de sa formation d'officier il est envoyé sur le front comme capitaine dans la Force Gidéon au Soudan et en Éthiopie afin de permettre la restauration de l'empereur Hailé Sélassié sur son trône. C'est au début de 1942, que les forces Japonaise envahissent l'Asie du Sud-Est, Lauren van der Post est alors transféré aux forces alliées dans les Indes Néerlandaises (Indonésie) comme traducteur. Sa mission est d'organiser l'évacuation secrète du personnel après la reddition de Java. Malheureusement le 20 Avril 1942, il se rend à l'armée Japonaise. Le soldat est emmené en premier à la prison de Sukabumi, puis à Bandung. Lauren van der Post est devenu célèbre pour le maintien du moral auprès des prisonniers de différentes nationalités. Avec d'autres co-détenus, il organisera même une "université du camp" avec des cours d'alphabétisation et d'histoire.

"C'est l'une des choses les plus difficiles dans la vie en prison : Cette pression de se sentir perpétuellement à la merci de gens à demi-fous, dans une zone floue à la frontière de la raison et de l'humanité' Citation de Sir Lauren van der Post.

A l'origine le choix de David Bowie n'était pas la première décision de la production. Le romancier voulait Robert Redford dans le rôle de Jack Cellier, malheureusement - ou heureusement - l'acteur Américain a décliné l'offre. C'est un soir chez lui au Japon, que Nagisa Ôshima a découvert l'artiste Britannique dans une publicité, le cinéaste aurait déclaré avoir trouvé "son ange". 

Lauren van der Post,
auteur dont les autobiographies
 ont inspiré Furyo
Java 1942, dans un camp de prisonnier où s'entasse plusieurs centaines de soldats de différentes nationalités : Anglaise, Néerlandaise, Neo-zélandaise, Chinoise… Un jeune capitaine du nom d'Yonoi, dévoué à son pays dirige son  centre de détention d'une poigne de fer. Respectant le code des samouraïs, il méprise ses prisonniers qui préfèrent la captivité au suicide, l'inverse de la culture Japonaise. Face à lui s'oppose une résistance étonnante en la personne d'un major Anglais, Jake Cellier. À cause de son attitude provocante, Yonoi devient de plus en plus sévère dans le but de faire plier ce rebelle. De son coté, le lieutenant colonel John Lawrence - un officier ayant vécu au Japon - et le sergent Hara entretiennent une relation privilégiée et amicale, rendue délicate du fait des conditions de guerre.


Furyo pourrait être considéré comme le faux frère du diptyque L'empire des sens & L'empire de la passion. Si ces deux oeuvres sont versées dans l'érotisme, elles sont empreintes d'une forte hétérosexualité. Soit tout l'inverse d'ici, le cinéaste embrasse la notion d'homosexualité dans un décors bien ancré dans un huit clos : Un camp de prisonniers militaires durant la seconde guerre mondiale. Aucune femmes ne vient donc perturber cette confrontation des pulsions amoureuses naissantes entre homme, lorsque l'exiguïté des lieux et l'intimité absente font naître des sentiments alors inexistants, enfouis ou refoulés. Avec son talent habituel d'auteur subversif, Nagisa Ôshima crée avec Furyo un véritable plaidoyer à l'amour libre, doublé d'une critique violente de sa propre culture à commencer par cette volonté exacerbée de mettre l'honneur au dessus de tout.

Le tabou de l'homosexualité est souvent peu abordé dans la société Nippone. Ce désir est réprimé au plus profond des individus à cause de l'intégration de règle régissant la vie Japonaise. Nagisa Ôshima est frappé par l'hypocrisie de cette situation dans son propre pays, de tout temps ses moeurs ont toujours existé, comme dans certains clans samouraï par exemple - Sujet que le cinéaste abordera dans Tabou en 1999. Le réalisateur est également fasciné par Yukio Mishima, écrivain homosexuel responsable d'un coup d'état raté en 1970, celui-ci était en faveur d'un Japon traditionnel et de l'empereur. Le romancier était l'incarnation voulu et désiré de la voie du bushido. Dans Furyo, Yonoi est assez proche de Yukio Mishima, autant physiquement que mentalement, cet officier incarne la tradition, et vit en son moi intérieur des choses transgressives.

La question essentielle du cinéma de Nagisa Ôshima : "Qui sont les Japonais ?" Et son pendant "Qui sont les autres ?". Ceux - occidentaux - que les Nippons ne comprennent pas, leurs font peur, et dont ils pensent qu'ils ne pourront jamais comprendre. Ce questionnement est fréquent chez les Japonais, cette idée d'être incompris. Le cinéaste avait déjà manifesté son intérêt à cette interrogation dans Le piège, où ce prisonnier Afro-américain se retrouve parachuté dans un petit village de l'archipel. Dans Furyo, nous retrouvons cette idée de confrontation de deux cultures.

"C'était une nation d'anxieux. Il ne pouvait rien faire individuellement. Ils vivent dans le passé. Dieu ait pitié d'eux" Conversation entre John Lawrence & Jack Cellier.

Le camp de prisonnier est un microcosme du Japon de l'époque, c'est à dire "l'état prison" ou "l'état dans la tête". Dès la première scène la confrontation culturelle est visible entre le capitaine Yonoi et le commandant Anglais captif chef des prisonniers. Le spectateur est devant deux traditions : Le bushido pour l'un, avec son sens du devoir héroïque et pour le Britannique l'éducation d'Oxford, avec ce petit salut ridicule, menton bien mis en avant et la lèvre supérieur bien raide. Deux anciennes coutumes oppressives incarnant l'ordre se heurtent.

Face à eux, le désordre incarné par John Lawrence, l'officier Britannique est nippophile, parle la langue et comprend l'ennemi. Dans sa façon de bouger, il adopte une tenue et une attitude décontracté, loin de la raideur de son commandant Anglais. Et de l'autre coté, le sergent Hara l'homme du peuple avec ce qu'on suppose de violence, et d'excès de bonté. L'inverse de son officier supérieur, ce soldat ne maîtrise pas ses pulsions, il est paillard, buveur de saké, maltraite les prisonniers, ce bidasse ne suit pas la voie du sabre, ni celle du guerrier. Une incarnation des contradictions propres aux Japonais, Hara s'exprime d'une manière libéré par rapport à se carcan retenant Yonoi, et de nombreux Japonais. Cette thématique est au centre de la filmographie de Nagisa Ôshima, avec ces personnages refusant cette règle que "la loi", "l'état" soit inscrit dans leurs têtes.

Yonoi, jeune capitaine Japonais que l'état-major a refusé d'envoyer en Mandchourie. Son souhait aurait été de participer à la révolte en 1932 aux cotés de ses amis de la 7ème cavalerie et l'infanterie de Mandchoukouo, pour être exécuté pour mutinerie. Ce gradé fait parti de ces officiers flamboyant possédant une grande détermination, car ils suivent la voie du guerrier comme le souhaite la tradition samouraï. Malheureusement il se retrouve dans une position humiliante - en gardant ce camp de prisonnier - en n'étant pas au front, ni aux combats, ce fier soldat vit son poste actuel comme quelque chose de dégradant, d'où son mal être depuis le début. Le facteur de son chaos sera incarné par Jack Cellier, à l'occasion de son procès le capitaine Yonoi est troublé physiquement par ce Britannique, est-ce le début d'une homosexualité refoulée ?. Mais l'officier Japonais perçoit que le soldat de sa majesté pourrait-être à l'origine de sa perte, il pressent à un moment ou à un autre, leur inévitable confrontation.

Affiche Japonaise
Quant à relation ambiguë entre le Capitaine Yonoi et Jack Cellier. Pendant un temps, John Lawrence se demande "Que lui trouve-t-il ?" "Pourquoi lui ?" Cet officier Nippon fait même preuve de souplesse en sauvant Jack Cellier de son exécution. Nous sommes en plein conflit intérieur entre ces écrasantes traditions dont l'officier japonais est l'héritier, voir le garant, qu'il incarne et dont il veut projeter l'image sur ses hommes. Et en même temps celui-ci est troublé, face à un homme qui perçoit comme un autre lui même. Car Jack Cellier, surnommé "Jack la mitraillette", à au fond de lui un passé honteux. Ce soldat modèle, charismatique auprès de nombreuse personnes veut devenir "parfait", il sait pertinemment ;que c'est chose impossible depuis la trahison commise à l'encontre de son frère cadet. Même si cet aspect psychologique est dans le livre d'origine, La Cérémonie de Nagisa Ôshima montré déjà la culpabilité d'un personnage qui avait abandonné un frère en Mandchourie. Nous retrouvons ici échos a une des thématiques profondes du cinéaste.

Le réalisateur fait appel à un duo inédit d'acteurs composé de Ryuchi Sakamoto et David Bowie, alors tous deux en états de grâce. L'un est oriental, l'autre occidental mais les deux se rejoignent par leur amour de la Pop-Music. Le Duke refusa de composer le moindre morceau de la bande originale, préférant se consacrer à son personnage complexe et torturé par ses pulsions. Avec ce choix de casting, Nagisa Ôshima prend le pari d'utiliser l'image glamour de ses deux idoles et de les détourner pour son propres. Les deux comédiens nourrissent donc leurs personnages par leurs personnalités ambivalentes, David Bowie volant la vedette à chacune de ses apparitions à l'écran. Car c'est lui que le réalisateur cherche avant tout à mettre en avant. Lui qui est symbole de la virilité mis à mal. Le chanteur Britannique étant bisexuel dans la vie privée, cette ambiguité de son jeu sert alors chaque réplique et geste de l'artiste. Nagisa Ôshima va même jusqu'à magnifier son comédien dans une scène ou celui-ci mimera des événement divers à ses geôliers - David Bowie a vraiment appris l'art du mime. C'est également l'occasion de découvrir Takeshi Kitano qui débute sa carrière d'acteur après avoir été un comique populaire au Japon. 

L'honneur de la composition revient à Ryuchi Sakamoto. Le mélomane signe des morceaux empreint de nostalgies dont le morceau le plus connu reste "Forbiden Colours" - Le titre original Kinjiki fait référence à un roman de Yukio Mishima.

Grâce à l'utilisation totale de ses artistes, Nagisa Ôshima subjugue l'ampleur de son récit pour atteindre des cimes élevées, rendant une histoire à priori basique en une oeuvre sensitive et sensuelle - La scène nocturne où Yonoi coupe une touffe de cheveux de Jack Cellier est tétanisante. Au delà de cette histoire d'amour impossible entre un prisonnier et son forçat, on y voit dépeint une image du Japon égratigné à de nombreuses reprises par un cinéaste frondeur et revendicatif d'une liberté de toutes formes d'expressions.


vendredi 16 mai 2014

L'Aube Rouge (1984)

Quand John Milius, scénariste d'Apocalypse Now et réalisateur de Conan le barbare, illustre la guerre et en fait le cadre d'un passage de l'âge adolescent à celui d'adulte, cela donne L'Aube Rouge. Ainsi le metteur-en-scène crie haut et fort, sa pensée du communisme et sa conception de ce qui fait un homme véritable.

Le scénario a été écrit par le cinéaste et Kevin Reynolds (connu pour Robin des bois : Prince des voleurs) tiré du récit de ce dernier. A l'origine, l'intrigue appelée Ten soldiers (Dix soldats) était similaire au livre Sa majesté des mouchesCe roman de William Golding publié en 1954, montre la fragilité de la civilisation, d'enfant livré à eux même et de la nature agressive de l'homme. Lors de l'élaboration du script, l'histoire connu quelques changements, de l'évolution d'un conflit au sein d'un groupe de jeunes, les scénaristes ont pensé à l'opposition entre les adolescents et leurs oppresseurs.



Avant de commencer le tournage du film, les comédiens ont subi un entrainement et une formation militaire intensive de huit de semaines. Lors du visionnage de L'Aube Rouge, la MPAA - Motion Picture Association of America - a délivrée pour la première fois la fameuse classification PG-13, lors de la sortie en salle du long-métrage


Un groupe d'adolescents, étudiant dans un collège du Colorado, sont pris au piège dans la troisième guerre mondiale, Les différents blocs communistes viennent d'envahir les Etat-unis. Les jeunes se transforment donc en groupe de résistance appelé "Wolverine", pratiquant des actes de terrorismes et de guérilla envers l'occupant.


Cette uchronie, résume le mieux les idées de son cinéaste. A l'époque pour John Milius, le communisme équivaut à la troisième Guerre Mondiale, et pour s'en sortir, la seule solution c'est de prendre les armes, être un chasseur d'âme et d'éradiquer l'armée rouge. Pour une production de 1984 , L'Aube Rouge est irréaliste, car l'Amérique est toujours en pleine guerre froide contre le Bloc Est. Si un Rambo II : La mission, sortie à la même période, peut véhiculer du second degré, ici chez le réalisateur, le récit est à prendre au sens propre du terme. Sa démonstration peut paraitre, un peu extrémiste au point de faire peur lorsqu'on n'imagine l'homme derrière le cinéaste, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'à l'écran, le résultat est explosif et jouissif.

John Milius fait preuve d'une générosité à l'image pendant plus de deux heures. Nous embarquant sans temps mort, au coeur de cette troisième guerre mondiale qui se substituera avec violence et réalisme à la niaiserie d'un système d'éducatif, avec ses professeurs racontants des faits historiques, portés par leurs belles paroles. Ces jeunes, écoutants le matin même leur instituteur parler de tactique guerrière, comprendront vite, que la réalité est toute autre, bien plus radicales que celle des livres d'histoires. Le cinéaste livre sa conception à part entière, de l'homme et de sa virilité, avec ses valeurs guerrières véhiculées : Les traites, méritent un seul sort, la mort et la bravoure peut faire gagner le respect de l'ennemi. Les femmes sont mises sur le même pied d'égalité que leurs semblables ces d'adolescents deviendront malgré-eux de véritables petits soldats, capables de subvenir à leurs propres besoins sans l'aide de personne, habiles au couteau, apte à tuer pour se nourrir et se défendre. Pas de grands sentiments, ni de tirades pompeuses, L'aube rouge les élagues à l'extreme et se borne à encenser les comportements primaires dans une telle situation.

La détermination de ce groupe d'adolescents, avec lequel le réalisateur prend un malin plaisir à faire évoluer, est aussi l'un des traits de caractère de John Milius. Ce dernier véhicule sa conception de la bravoure, cher à Theodore Roosevelt son modèle, le président des Etats-Unis est cité une nouvelle fois dans l'une de ses oeuvres. Dans ce portrait, on reconnait les principes et les thèmes de son cinéaste, que l'on retrouve le long de sa filmographie : Conan le barbareL'adieu au roi et Le lion et le vent.

L'Aube Rouge n'est pas un long-métrage patriotique bas du front. Ici, aucun plan sur la bannière étoilée, nous ne sommes pas dans une production sponsorisée par la présidence Reagan. L'ennemi communiste peut-être humanisé faisant preuve de pitié, car le traitement de cette uchronie, délivre un véritable message de lucidité sur la guerre et ses conséquences.


L'intrigue s'étend dans le temps - environs six mois - décrivant ainsi ce conflit long et pénible, qui fragilise les alliances, usant ses hommes et ses femmes et met en exergue des comportements désespérés. Par petites touches le réalisateur réussi à densifier son récit, en générant l'émotion de façon épique, à l'image du sort poignant des deux frères.


Bizarrement, le réalisateur n'a jamais été considéré comme l'égal d'un Martin ScorseseBrian De Palma ou de Francis Ford Coppola. Alors que ses oeuvres sont généralement très bien réalisées et mise-en-valeur. La réalisation de John Milius est brutale sans aucun compromis. La narration de l'intrigue est claire, précise et radicale. Sa mise-en-scène est lisible, carrée, très dynamique et jamais tape à l'oeil. Sa caméra, s'infiltre pour nous embarquer derrière les lignes ennemies, en plein coeur de ce conflit ou la pitié n'a pas sa place, comme la scène ou les soldats mitraillent les élèves par la baie vitrée de la salle de classe.

Une question reste en suspend : Pourquoi le cinéaste n'a pas opté pour un CinémaScope ? Pour mettre en valeur tous ces superbes paysages du Colorado, peut-être pour ne pas tomber dans un coté trop esthétique de l'image. Ses décors naturels ont pour but de faire évoluer les personnages, John Milius maitrise donc ses grands espaces, sans leur donner ce côté naturaliste, ainsi le spectateur peut rentrer de plein fouet dans l'histoire.

Comme pour Conan le babare, le grand Basil Poledouris retrouve le cinéaste. Le compositeur signe la bande originale de L'Aube Rouge. Aux musiques collants parfaitement à l'atmosphère inquiétante. Le mélomane retrouvera d'ailleurs l'univers et les sonorités Soviétiques avec À la poursuite d'Octobre Rouge de John McTiernan.

La direction des jeunes comédiens est parfaite. Patrick Swayze, convaincant en charismatique leader du groupe d'adolescents luttant pour leur survie contre les forces d'occupations communistes. Son frère est interprété par Charlie Sheen, l'acteur incarne son premier grand rôle au cinéma. On retrouve aussi la jeune Lea Thompson (Retour vers le Futur, Howard… une nouvelle race de héros) en recrue rejoignant l'escouade, devenant une véritable guerrière. 

John Milius laisse un peu de place à quelques adultes dans son récit. L'apparition de Powers Boothe (Nixon), vétéran de guerre désabusé, stabilise le groupe, le rendant ainsi plus stratège, et moins chaotique pour ses interventions futures. Autre personnage clef, le colonel Bella - Ron O'Neal - apporte une dimension ambiguë très intéressante. A noter les courtes apparitions du vieux Ben Johnson (Guet-Apens) et d'Harry Dean Stanton (Alien, le 8ème passager, New-York 1997) ce père réclamant vengeance à ses fils.

L'Aube Rouge est une jolie réussite, sans message moralisateur avec cette réflexion percutante sur les enjeux et les conséquences d'un conflit armé. Mais aussi le passage à l'âge adulte, avec une analyse comportementale d'un groupe face à un événement extraordinaire : La troisième guerre mondiale. Un véritable film coup de poing, dont on devine le caractère bien trempé de son cinéaste : John Milius