Personnage de fiction du folklore Britannique. La première apparition du barbier sanguinaire date de 1846, dans le roman The string of pearls : A romance, écrit par James Malcom Rymer & Thomas Peckett prest. Le récit s'inspire de plusieurs faits-divers populaires.
Le roman est adapté en pièce de théâtre en 1847, à Londres, sous le nom : Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street. Deux long-métrages voient le jour en 1926 et 1928. Le réalisateur Britannique Georges King, (Meurtres à la maison noire), s'inspire du scénario de la pièce de théâtre, pour réaliser son film en 1936. Sans oublier que l'oeuvre a donnée lieux à de nombreuses versions radiophoniques.
En 1973, Christopher Bond, auteur britannique, écrit pour le théâtre une nouvelle adaptation du nom de Sweeney Todd. C'est de cette version, que s'inspira Stephen Sondheim, en 1979, pour créer sa comédie musicale, pour devenir un succès à Broadway et à Londres.
Tim Burton, voit pour la première fois en 1980, la comédie musicale, alors étudiant à la California Institute of Art. Le jeune homme peu friand du genre, est étonné par le côté cinématographique de la pièce, proche d'un film muet, du coup, il assiste alors à plusieurs représentations. Lorsque sa carrière de cinéaste démarre, il n'hésite par à contacter l'auteur, mais les tractations n'aboutissent malheureusement pas, le réalisateur abandonne, et passe ainsi à d'autres projets.
Au début des années 2000, le projet d'adaptation de Sweeney Todd est de nouveau à l'ordre du jour. Sam Mendes, planche dessus depuis plusieurs années, l'auteur de la comédie musicale, Stephen Sondheim se voit confier l'écriture du scénario, ce dernier décline l'offre, tout en approuvant le choix du réalisateur. Mais en 2005, le cinéaste abandonne le projet, pour réaliser Jarhead, un film sur la guerre en Irak.
Dessin de Tim Burton représentant Sweeney Todd. |
Benjamin Baker, jeune père de famille et talentueux barbier de Londres, est injustement condamné aux travaux forcés par l'odieux juge Turpin, pour avoir les faveurs de sa femme. Apres un exil de 15 ans en Australie, notre homme revient sous le pseudonyme de Sweeney Todd, en apprenant le décès de sa bien aimée, il est prit d'un esprit de vengeance. Dans sa vendetta, il se retrouve aidé par Mrs Lovett, propriétaire d'une échoppe de tourtes à la viande ...
Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street est une histoire de vengeance, une thématique proche de l'oeuvre classique, le comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas. Un homme injustement condamné, part en exil, revenant des années plus tard, se venger des personnes responsables de son malheur. Mais contrairement à Edmond Dantes, élaborant intelligemment son plan machiavélique, Sweeney Todd égorge sans scrupule, ses victimes dans son atelier de barbier à l’aide de son rasoir en argent, les corps atterrissant dans la cave de Mrs Lovett, grâce à un mécanisme ingénieux et pour être plus tard, transformés en tourte à viande. Un des éléments du récit est le cannibalisme.
Tim Burton réalise une oeuvre gothique sanglante, avec un ton rappelant les productions anglaises des films d'horreur d'Armicus Production. Un des sujets de Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street est les meurtres, leurs mises-en-scènes est particulièrement violente, le sang coulant souvent à flot.
L'époque Victorienne est bien retranscrite, avec ce Londres industrielle, ces ruelles sombres et crasseuses, ou l'on s'imagine surgir d'un côté de l'écran Jack L’éventreur. Le film possède deux ambiances visuelles bien distinctes, les rêves de Mrs Lovett et la vie naïve de Benjamin Baker, des visions bluettes possédant des couleurs chaudes, qui contraste avec le restant du long-métrage, au filtre grisâtre.
La direction musicale est sous la baguette de l'auteur original, Stephen Sondheim. Les chansons sont mises-en-scènes de façon classique, ne vous attendez pas à voir, des ballets ou des chorégraphies comme chez Vincente Minelli.
Tim Burton réalise une oeuvre de vengeance sombre, violente. Même, si le sujet a été maintes fois abordés dans la littérature classique comme au cinéma. Sa réalisation, ses excellents acteurs & comédiennes… Ces divers éléments saupoudrés par un univers purement Burtonien font sans aucun doute, le charme de ce long-métrage.
De tous les Tim Burton post Big Fish (ou une apologie de la normalité qui récuse ses films précédent), c'est probablement son film le moins pire. De là à dire que cela vaut un Batman II ou un Ed Wood, faut pas déconner. Tim Burton n'est plus macabre, mais tout simplement mort...
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