jeudi 15 mai 2014

Le dernier rempart (2013)


Premier long-métrage Américain du talentueux cinéaste Sud-Coréen Kim Jee-Woon. Connu pour le tétanisant J'ai rencontré le diable, sans oublier Le bon, la brute et le cinglé ou encore A bittersweet life.

Le dernier rempart signe avant tout le grand retour d'Arnold Schwarzenegger sur le devant de la scène, depuis la fin de sa mandature au poste de gouverneur de l'état de Californie. Son dernier rôle principal remonte à Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines.

Ray Owens, shérif de la ville de Summerton Junction en Arizona, aidé de ses trois adjoints se retrouve seul pour défendre la paisible bourgade à l'approche du dangereux chef d'un cartel, Gabriel Cortex. Ce dernier en fuite, tente d'échapper au F.B.I en passant la frontière Mexicaine…



Voici donc le retour d'Arnold Scharzenegger comme tête d'affiche, après dix ans d'absence. Le retour de l'ancien monsieur univers, Governator & comédien - rayer la mention inutile - est une réussite sur différents points. Schwarzy est en forme, s'amusant souvent avec la carte de l'auto-dérision - Luis Guzman fait même une allusion à Conan le barbare -, et n'hésite pas insister sur son âge avancé.

Affiche Japonaise.

Malheureusement le scénario est d'une banalité affligeante, même si l'intrigue  mêle à la fois le néo-western (avec comme référence en ligne de mire : Le train sifflera trois fois), et le polar façon fast and furious… Le spectateur a la drôle impression d'avoir déjà vu ça un millier de fois. Le récit sert avant tout de prétexte à remettre son acteur principal au premier plan.

Une fois ses ambitions et nos espoirs revues légèrement à la baisse, le spectateur passe un bon moment. Les enjeux des camps opposés - F.B.I, shérif & le cartel - sont expliqués assez rapidement. La première heure, est entrecoupée entre les différents lieux du récit : La ville du shérif, la voiture du bad-guy et le quartier général des fédéraux. Cette construction narrative permet de justifier le final explosif lors des trente dernières minutes, ce fameux dernier rempart.



Arnold Scharzenegger est humble, touchant, dans le rôle de ce shérif, rouillé de partout. Le comédien interprète un personnage ayant son propre âge : Ray Owens a du mal à monter les escaliers, se balade en sandales, tape dans le dos de ses vieux concitoyens au restaurant du coin et boit sa bière tranquille sous son porche la nuit. On ressent l'inspiration de Clint Eastwood - L'un des modèles de l'Autrichien -, ses quelques moments sont humains, grâce en partie à l'atmosphère de cette petite ville d'Arizona.


Petite allusion à
Conan le barbare.
Avec aux manettes le génial Kim Jee-Woon, les amateurs de cinéma asiatique pouvait s'attendre à un style dithyrambique. Ici il n'en est rien, Le dernier rempart est un Blockbuster divertissant, sa mise-en-scène est classique, calibré, le cinéaste évite l'inévitable shaky-cam épileptique. Certes le bonhomme est venu prendre son chèque, mais ne saborde pas son travail pour autant, l'ensemble est shooté avec efficacité : Le gun-fight nocturne, l'évasion de Gabriel Cortex, le barrage forcé… sont d'autant de petites saillies préparant le terrain pour la dernière demi-heure dantesque, ou la paisible bourgade se transforme en champ de bataille. Avec Le dernier rempart, le spectateur se retrouve devant un Rated, riche en fusillades possédants leurs lots d'heat-shot, d'exécutions sommaires et d'éclaboussures d'hémoglobines.

Outre Schwarzy, on retrouve à ses coté Luis Guzman (How to make it in America) en adjoint peureux, et Johnny Knoxville - connu pour être l'un des hurluberlus de Jackass - nous fait sourire en fou furieux des armes-à-feux. Pour les bandits, Peter Stormare à la classe en homme-de-main, cabotinant comme jamais, le comédien vole quasiment la vedette au vrai méchant joué par Eduardo Noriega (Blackthorn : La dernière chevauchée de Butch Cassidy), particulièrement peu crédible dans ce rôle de narco-trafiquant. Quand à Forest Whitaker, l'acteur vient cachetonner, ses apparitions ne servent pas à grand chose.

Sans crier au chef-d'œuvre, Le dernier rempart est sympathique. Kim Jee-Woon signe un honnête film à mi-chemin entre le polar & l'Actionner, livrant quelques jolis cascades et un final explosif. Le trio Guzman, Schwarzy & Knoxville vaut le coup d'oeil.




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