mardi 4 août 2015

Mommy (2014)


En hommage à Mommy, cette critique sera écrite au format 1:1

Présenté au Festival de Cannes en 2014, et vainqueur du
Prix du Jury. Mommy est le cinquième long-métrage de
Xavier Nolan, jeune cinéaste Québécois véritable
 phénomène ultra-médiatisé à coté duquel il est impossible
 de passer si vous êtes cinéphiles francophone

 La presse souligne souvent ce métrage, comme celui
de la maturité de son auteur. Le réalisateur revient
ici, une quatrième fois avec son thème de prédilection
en abordant une nouvelle fois la figure maternelle,
 les relations entre une mère et son fils.


"Dans un Canada fictif, un nouveau gouvernement
entre en poste lors des élections fédérales de 2015.
Deux mois plus tard, son cabinet propose le programme
législatif S-18 un projet de lois visant à amender 
la politique Canadienne en termes de services de santé.
Plus précisément la loi S-14 hautement controversée
 stipule qu'un parent responsable d'un enfant à troubles
 comportementaux sévères peut, en situation de détresse financière,
 de danger physique et/ou psychologique, se prévaloir du droit moral
 et légal de confier son enfant à tout hôpital public,
 et ce sans autre forme de procès.
Voici l'histoire de Diane "Die" Després, 
une femme dont le destin semble directement lié à cette affaire." 

Diane, veuve, obtient la garde de son fils Steve,
un adolescent souffrant d'un trouble au déficit de l'attention
 avec de l'hyperactivité (TDAH) impulsif et violent.
Entre ses nombreux coups de colère et difficultés journalières,
 la pauvre mère de famille tente de joindre les deux bouts.
 Mais l'aide inattendue de l'énigmatique voisine d'en face,
Kyla va adoucir, de temps en temps, les relations
entre le fils et sa chère "mommy".


Mommy nous plonge dans un univers qui n'existe pas
avec une partie introductive nous expliquant
qu'une loi fictive votée au Canada permet aux parents
de se libérer de leurs droits parentaux et de les 
faire interner après avoir signé un consentement 

Ce Canada illusoire a un coté kitsch, et visuellement
très marqué 90's, entre un concours de fringues 
hideux et maquillage outranciers. Ceux-ci sont en osmose 
avec ce pays irréel et noir où la violence 
n'est jamais bien loin.

Xavier Dolan grille toute ses cartouches, dés la première
scène commune entre la mère et son adolescent. Les deux
personnages s'aiment mais semblent malheureusement incapables
 de se l'avouer sans passer par des insultes. Tous les deux sont prêts
 à tout partager, à affronter toutes les épreuves… A tout faire pour
avancer quitte à s'éclater violemment la tête contre un mur 
mais la maladie de Steve sème leur parcours d'embûches 
qui s'avère insurmontable à leur yeux. 

Malheureusement, le jeune cinéaste nous offres deux heures 
d'hystérie, d'hurlement qui feraient passer son long-métrage
 pour un numéro de "Confession Intime". 


Sans oublier cette fausse bonne idée du cadre 1:1 qui enferme
 certes les personnages mais aussi le spectateur avec, ce gimmick 
donne surtout l'impression de ne pas exploiter les possibilités 
visuelles offerte par le cinéma. Heureusement ce format n'est
pas omniprésent, Xavier Dolan se libère et retrouve le temps
de trois instants le CinémaScope, lorsque le trio est en harmonie
et ressent un sentiment de "liberté", mais le 1:1 revient dès qu'une
mauvaise nouvelle pointe le bout de son nez.

Ce fameux 1:1 peut également signifier la vision étriquée d'une vie
 morne et quotidienne de personnes névrosés ou à problème. Celle-ci 
n'arrive pas a profiter pleinement de la vie, car elles ont toujours
des idées noires quelques part dans un recoin de leur tête.
Contrairement à l'excellent Auto Focus de Paul Schrader,
où la forme épouse totalement le fond. Ce dernier
ne s'amuse pas avec son format, il montre l'évolution
de l'état d'esprit de son personnage devenant plus en plus
sombre et torturé, en travaillant ses cadres - plus resserrés ou
plus flottants - et fait le choix d'une photographie plus sombre
après des débuts très colorés.

Xavier Dolan filme ses séquences stylistiques
habituelles : Ses fameux longs plans de dos, ou 
hyper serrés sur les visages - Qui vu le format le sont plus que d'habitude.
 Sans oublier les mouvements rapides de caméras
suivant les regards des différents protagonistes.
Mais une scène, une unique, donne l'impression de regarder
un long-métrage digne de ce nom : Celle où Diane fantasme
et espère un avenir radieux avec son fils.   


Anne Dorval, interprète Diane, la comédienne a tout 
le long du film un aspect très voyant, voir bling bling
ressemblant plus à Fran d'Une nounou d'enfer. Son
personnage n'est pas distinguée pour un sou et semble
aussi paumée que son fils Steve. Mais les apparences
sont trompeuses, le spectateur pourrait croire qu'il
s'agit d'une mauvaise mère mais le long-métrage de
Xavier Dolan nous montre que sous ses airs vulgaire
se cache une maman courageuse. Quant à Suzanne
Clément, celle-ci est assez bluffante dans son rôle, 
l'actrice est largement au dessus des deux autres 
interprètes. Sa palette émotionnelle est large et
crédible, sous ses airs timides, elle cache une
colère refoulée qui peut exploser à tout moment.

Pour Antoine-Olivier Pilon - Steve - le comédien
est très souvent en surjeu total, et tellement tête à claque 
- normal vu son rôle… j'ai eu beaucoup de mal avec lui.
 Mais ceci est très pardonnable vu son jeune âge. 


Coté bande son, on peut réécouter quelques tubes comme
Dido, Oasis mais à coté de ça nous nous retrouvons avec du
Céline Dion - vedette nationale - ou Eiffel 65. Malheureusement 
ses morceaux ne collent pas avec les séquences à l'écran. 

Mommy, souffre de l'immaturité de son auteur, et nous inflige 
une hystérie permanente sans rien nous offrir de plus. Trop long,
répétitif, beaucoup de dialogues insignifiants noyant les répliques
importantes. Malheureusement pour l'instant, je reste hermétique 
au cinéma de Xavier Dolan. A voir pour les curieux...      

Affiche Américaine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire