Suite de la relecture "moderne" du célèbre détective de Baker Street, toujours mise en scène par le Britannique Guy Ritchie. Adaptation d'un comics-book avorté de Lionel Wigram & John Watkiss. Quant aux personnages de Sherlock Holmes & du Docteur Watson, ces derniers sont bien évidemment les créations de son illustre auteur, Sir Arthur Conan Doyle.
Quelques temps après l'affaire du "magicien" Lord Blackwood le célèbre détective de Baker Street, Sherlock Holmes, est préoccuper après plusieurs attentats et meurtres liés au mystérieux professeur James Moriarty. Ce Napoléon du Crime cherche à déclencher une Guerre Mondiale sur le vieux continent…
Ce Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres a ses défauts et ses qualités mais ce long-métrage est clairement moins bon que le précédent, si vous n'avez pas aimé le premier, vous êtes priés de passer votre chemin.
L'une des déceptions est l'intrigue qui comporte un défaut essentiel sur un long-métrage estampillé Sherlock Holmes : C'est l'enquête... Le problème de cet opus c'est qu'il n'y a aucune investigation, un comble !. Nos héros se promènent d'un bout à l'autre de l'Europe sans véritable mystère à élucider, dans quelques uns des lieux "mythiques" des aventures du célèbre détective de Baker Street. De ce point de vue là la première partie de Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres s’appuie bien plus sur une succession de scènes très vaguement reliées entre elles, que sur une véritable intrigue. La deuxième heure relève heureusement le niveau, nous proposant un captivant jeu d’échec, un véritable duel d’esprit et de stratégie entre Sherlock Holmes et le Professeur James Moriarty. Un dernier acte assurément très "Holmésienne" qui conduit le spectateur jusqu’aux "légendaires" chutes Suisse de Reichenbach, faisant écho au roman Le Dernier Problème. Ce sont ses multiples clin d'oeil et références aux différentes affaires étudiées par Sherlock Holmes qui encre ce film dans l’holmésologie et le sauve du naufrage. En somme, Guy Ritchie peut dire merci aux scénaristes qui connaissent tout du "petit Holmes illustré". Le projet du Professeur James Moriarty est d'écouler ses armes de destruction massives pour déclencher une Guerre Mondiale à travers l'Europe… La conclusion finale peut offenser les puristes. Chose amusante comme dans les romans le Docteur Watson ne rencontre jamais le Professeur James Moriarty.
Illustration de John Watkiss. |
L'ambiance est toujours parfaitement retranscrite avec une époque Victorienne à son apogée : Les décors sont magnifiques, on est baladé d'un bout à l'autre de l'Europe dans des cités qui respirent parfaitement la fin du XIXème siècle. Les évènements ne se déroule pas uniquement dans un Londres intramuros, contrairement au premier Sherlock Holmes. Sherlock Holmes & le Docteur Watson, voyagent en France, de Paris en passant par sa banlieue - à Montreuil. Nos héros traversent l'Empire Germanique pour finir leurs péripéties en Suisse. Nous avons même droit à un petit côté "steampunk" avec les débuts de la voiture à vapeur qui n'est pas du tout déplaisant bien au contraire.
L'autre réussite est le duo Robert Downey Jr & Jude Law qui fonctionne encore une fois à merveille tant les personnages sont complémentaires et attachants. On sent une vraie complicité entre Sherlock Holmes & le Docteur Watson, celle-ci fonctionne toujours à merveille, avec cet humour british et décalé. Notre détective est passé maître dans l'art du déguisement ce qui nous vaut à l'écran quelques situations cocasses.
Dans Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres les scénaristes intègrent deux personnages de la mythologie "Holmesienne" : Tout d'abord, Mycroft, frère de Sherlock Holmes travaillant au gouvernement Britannique, et naturiste à ses heures perdues. Interprété par l'Anglais Stephen Fry, vu dans V for Vendetta. Sa ressemblance physique avec les illustrations d'époque de Sidney Paget dans The Strand Magazine est troublante. Sa prestation horripilante trahit complètement l’esprit du personnage. Les fidèles amateurs de l'homme au deerstalker attendaient avec une impatience non dissimulé de découvrir le visage de qui prêtera ses traits à l'énigmatique Professeur James Moriarty. Le comédien en question est Jared Harris - Lane Pryce dans la troisième saison de Mad Men. Magistrale prestation campant ainsi une des meilleures adaptations du Napoléon du Crime au cinéma. Jared Harris se fond littéralement dans le personnage imaginé par Sir Arthur Conan Doyle : Mathématicien et criminel de génie. L’interprète a parfaitement cerné sa psychologie, manipulateur et tueur froid, accomplissant son seul et unique objectif. Ce Napoléon du Crime est l'égal intellectuel de Sherlock Holmes, en témoigne la conclusion où les deux hommes se retrouvent à égalités dans leur sens de déduction lors de l'ultime confrontation. Le lecteur ou le spectateur habitué à l'univers du détective retrouve dans Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres, l'homme-de-main du Professeur James Moriarty en la personne du colonel Sebastian Moran, tueur redoutable mais assez peu développé psychologiquement ici.
La séquence dans la forêt est filmée avec la caméra Vision Research Phamtom. |
Guy Ritchie se lâche enfin en terme de mise en scène contrairement à Sherlock Holmes certainement dû à un budget de production plus conséquent - Cent vingt cinq millions de dollars contre quatre-vingt dix millions pour le précédent opus. Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres contient de nombreuses séquences de suspenses et d'actions : De l'attaque du train à la tentative d’assassinat dans Paris ou encore la course poursuite en pleine forêt… Nous retrouvons également les célèbres effets de "prévisions" de Sherlock Holmes. Pour ses différentes séquences de prémonitions, Guy Ritchie utilise des ralentis grâce aux caractéristiques de la fameuse caméra Vision Research Phamtom. Pour la conclusion finale la partie d’échec entre Sherlock Holmes & le Professeur James Moriarty est une excellente idée narrative, malheureusement sous-exploité par le cinéaste…
Voici une aventure divertissante de bonne qualité ! Les clins d'oeil à l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle sont légions ce qui est appréciable pour les plus fidèles lecteur de son oeuvre. Malheureusement le bât blesse comme le précédent opus son intrigue reste linéaire et sans grande originalité. Heureusement le duo dynamique Sherlock Holmes & Docteur Watson, la mise en scène solide de Guy Ritchie sauve ce Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres .
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