lundi 12 mai 2014

Cobra (1986)

Après Rambo II : La mission, George Pan Cosmatos, retrouve Sylvester Stallone pour Cobra, une grosse co-production entre Cannon Group & Warner Bros. Les deux producteurs Menahem Golan & Yoram Globus formatent le long-métrage, en suivant les codes de l'époque : Les années 80.

L'intrigue est vaguement basée sur le roman, Fair Game de Paula Gosling. Le scénario est également une réécriture du Flic de Beverly Hills par Sly. Le rôle d'Axel Foley, avait été proposé à l'acteur, mais ce dernier a décliné, trouvant le récit trop comique à son goût, sa place a été finalement donnée à Eddy Murphy.

La première copie de travail était longue de plus de deux heures. Cependant suite à l'énorme succès de Top Gun. Warner Bros & Sylvester Stallone ont décidé de raccourcir la durée de Cobra pour assurer des séances supplémentaires en cours de journée. Le récit fut donc énormément modifié, suite aux différents montages. Le studio demanda de couper ou de supprimer les nombreuses scènes jugées trop violentes graphiquement, car elle était "trop intense" pour les spectateurs. Même après ces nombreux changements, la MPAA - Motion Picture Association of America -, impose une classification X. Finalement une nouvelle version Rated de quatre-vingt quatre minutes, vit le jour, pour sa sortie au cinéma, le 23 Mai 1986.

Marion Cobretti surnommé "Cobra", officier de police à la brigade des Zombies à Los Angeles. D'habitude, l'homme est appelé en urgence lorsque les négociations tombent à l'eau avec les preneurs d'otages ou forcenés. Lors d'un braquage d'un supermarché, le policier abat de sang froid le tireur. Ce dernier fait partie d'une bande appelée : "le nouvel ordre". Un groupe de psychopathe Darwiniste, méprisant la société moderne en tuant les personnes faibles pour ne laisser que les plus fort. Ainsi ils sèment la mort dans les rues de la cité des Anges.

Affiche hommage à Cobra

Cobra, est ancré dans l'ère Reagan et les années 80, Sylvester Stallone écrit ici, sa propre variation de la justice expéditive façon L'inspecteur Harry. Marion Cobretti est un représentant parfait des anti-héros, des personnages que le spectateur adore détester. La morale et sa vision très personnelle de la justice, ce côté Harry Callahan, lui valent les reproches et autres quolibets de ses collègues. Mais quand rien ne va plus, c'est à Cobra d'agir !

Donc Marion Cobretti, est la quintessence d'une époque révolue ou le machisme était sur-armé. Véritable héros badass, au look improbable aimant la pizza froide. Ce monolithique bloc de muscles dégaine des punchlines à la sauce 80's :

- Je traite pas avec les caracteriels je les supprime.
- Je suis pas un caractériel je suis un héros du monde nouveau.
- Si t’en est un, mais je vais te guérir.
- Je vais tout faire exploser.
- Vas-y, je m’en fous, j’irai faire mes courses ailleurs.


Bien-sur l'intrigue ne vole pas haut, avec un scénario un peu à la ramasse, possédant un tas d'idées inutilisées - certainement dû aux nombreuses coupes lors des différents montages -. Les agissements du groupe "le nouvel ordre" sont idiots, voir caricaturaux à souhait. Cette bande violente à d'ailleurs au compteur une dizaine de meurtres d'innocents - femmes, enfants, vieillards -. 



















George Pan Cosmatos, abandonne le CinémaScope de Rambo II : La mission - magnifié par de Jack Cardiff - pour se lancer dans diverses expériences pour l'époque. Ainsi sa réalisation très datée années 80, donne l'impression de visionner un clip MTV, au montage épileptique à la façon d'une vidéo musicale aux styles proches de Metallica - les haches et machettes en plus. Le cinéaste filme ces fusillades de façon énergique, avec des plans très resserrés empêchant de faire respirer l'action.

Affiche Japonaise
Sylvester Stallone, avec ce look incroyable au volant de sa vieille Buick, son allumette soudée du coin des lèvres, ses jeans moulant et ses grosses lunettes de soleil faisant miroir tellement, celle-ci brille. Le comédien est iconique en policier implacable dézinguant toute la secte motorisée. Reni Santoni l'éternel side-kick remplit bien son rôle, en préparant le terrain à son collègue pour l'amourette avec Brigitte Nielsen - Madame Stallone dans la vie à l'époque - coiffé façon Mötley Crüe. Brian Thompson est le serial-killer, à la trogne patibulaire, possédant une seule ligne de dialogue. Le bad-guy s'offre par la même occasion l'une des morts les plus sadiques des Actionners de l'époque. 

Détail amusant, Andrew Robinson (Tuez Charley Varrik !)interprète ici un officier de police que Cobretti remet régulièrement à sa place. L'acteur est connu pour son rôle de Scorpio dans L'inspecteur Harry, cette référence appuie ainsi l'hommage.  

Si vous possédez un second degré bien affuté, vous regarderez Cobra, comme un véritable plaisir coupable, car le film contient tout les ingrédients traditionnels des Actionners des années 80 : Des répliques cultes, un héros badass, des bad-guy à la sale trogne… Bref un Blockbuster aux allures de B-Movie calibré pour son scénariste & comédien mégalomane : Sylvester Stallone



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