Cop Land de James Mangold est l'un des grands polars des années 90, malheureusement ce long-métrage est assez méconnu du grand-public, sorti dans l'indifférence la plus totale à son époque aux États-Unis et en France. Véritable succès d'estime, dont les cinéphiles ont su apprécier cette oeuvre écrite et mise-en-scène par son cinéaste, signant ici son deuxième film - Son premier étant Heavy avec Liv Tyler.
Dans le New Jersey, la petite bourgade de Garrison abrite les familles des policiers de New-York, ainsi ses habitants font dicter leur loi. Cette ville de banlieue surnommée "Cop Land", sert donc de cité-dortoir aux policiers du NYPD. Freddy Heflin, le shérif local, a toujours rêvé d'être l'un de ces flics de la Grosse Pomme, malheureusement ce dernier est sourd de l'oreille droite l'empêchant de réaliser son but. Un jour, un jeune officier de police surnommé "SuperBoy" commet une grave bavure, tuant par erreur deux afro-américains. Refusant de laisser plonger leur collègue, les résidents le couvrent et le font "disparaître" de la circulation. Mais la tension monte lorsque Moe Tilden des Affaires Internes est dépêché sur place, celui-ci soupçonne rapidement la mise-en-scène policière, et s'efforce de rallier le shérif Freddy à son enquête. Fatigué, et résigné ce dernier adopte une attitude passive, entre son amour secret pour la femme qu'il aime, son admiration pour les hommes habitant sa ville et la justice dont-il est le représentant local.
James Mangold écrit et réalise un véritable western urbain et moderne : L'histoire, les personnages, les situations, les enjeux… Tous ses éléments sont issues des grands classiques du genre, transposer dans le conteste contemporain. Nous assistons donc à un mélange entre Le train sifflera trois fois (Le shérif seul à s'ériger contre les mauvais au sein de sa petite bourgade) et 3H10 pour Yuma (un court passage final de deux minutes à la fin, quand Freddy se fait garde du corps de "Superboy".)
Cop Land est un excellent polar prenant plaisir à montrer un visage bien sombre de ces policiers du NYPD voulant chacun leur part du gâteau. Si cet angle ne propose rien de bien nouveau et semble aussi vieux que le genre lui-même, en revanche il est sublimé par un traitement réaliste prenant le temps de développer les différents protagonistes au détriment d'une enquête ne servant finalement de prétexte pour mettre en exergue ce cercle vicieux dans lequel ces hommes sont tombés. Ce long-métrage réussi à mettre à vif cette réalité gangrené de l'intérieur où la justice est devenue obsolète, les uns serrant les coudes pour leurs avantages, les autres empêtrés dans leur paperasse et impuissant de changer les choses.
Car les agents du NYPD sont protégés par leur supérieur hiérarchique, celui-ci négocie des havres de paix financé par la mafia de l'autre côté de l'Hudson River. Cette corruption à grande échelle est ajustée au millimètre près, à tel point que les policiers ferment les yeux sur les différents trafics de la pègre en contrepartie l'organisation offre des terrains et des crédits à 0% d'intérêt, c'est ainsi que la ville de Garrison c'est bâtie, créant une communauté intouchable.
Le spectateur est pris à témoin dans cette histoire, ou cette corruption généralisée au sein de la police de New-York existe depuis de nombreuses années. Et dès l'introduction, nous assistons à l'incident qui mettra le feux au poudre. Une bavure ou un jeune policier héroïque surnommé "SuperBoy" est mise en cause, et dont sa hiérarchie tente de camoufler les faits en inventant des preuves, bien-sûr l'excitation de la nuit sur le pont et des témoins peu docile feront échouer leurs plans, et ainsi ils feront croire à une tragédie humaine. S'en suit une lente - mais intense - intrigue en suspense et tension. Les affaires internes seront de la partie, les relations conjugales exploseront en vole et les anciennes combines remonteront également à la surface. On ressent tout le long de Cop Land cette animosité existante depuis des années, prête à éclater et qui attendait juste une étincelle. Ces différentes intrigues secondaires et personnelles enrichissent ce côté dramatique en rendant captivant ce récit.
Dans cette ville forteresse, une pauvre âme en peine est placée là pour faire illusion, le héros du récit Freddy Heflin. L'homme est un dépressif, un shérif "endormi" prenant peu à peu conscience qu'il a trop fermé les yeux. Cop Land montre une analyse intéressante, ce sont les hommes seuls, sans attaches qui n'ont rien à perdre et peuvent aller jusqu'au bout alors que les autres vont jusqu'à vendre leurs morales pour protéger leurs biens, leurs familles…
Du coté de la mise-en-scène, James Mangold prouve qu'il est un cinéaste confirmé pour son second long-métrage. Sa réalisation reste sobre et efficace, celui-ci est à l'aise avec les séquences intimistes (les nombreux dialogues avec Sylvester Stallone) que l'action (La course poursuite). Quant à cette conclusion où les tensions explosent, celle-ci est digne des plus grands westerns, nous gratifiant même d'un duel final avec des effets de ralenti et sonore bien trouvés. Grâce à son metteur-en-scène, le spectateur arrive à capter la dimension humaine de ces personnages ambigus, que ce cadre de petite ville de banlieue dans laquelle ils évoluent.
Outre son scénario passionnant l'autre grosse plus-value réside dans son excellent casting. En raison d'un budget assez restreint, les comédiens ont considérablement réduit leur cachet.
Apres avoir hésité entre John Travolta, Tom Hanks & Tom Cruise, James Mangold prend le pari de mettre Sylvester Stallone en tête d'affiche. Rôle à contre emploi pour l'Action-Star, ce dernier est juste dans son jeu mettant en valeur ses talents d'acteur, il devient vraiment émouvant et très touchant, on ressent alors le désarroi et la mélancolie. Son changement physique est impressionnant, celui-ci a prit 18,1 kilos pour se mettre dans la peau de son personnage. En 2008, le comédien avoua avoir eux du mal à obtenir des rôles pendant huit années, Cop Land a fait du mal à sa carrière en raison des chiffres en deçà des attentes élevées qui avaient été fixées, et des hésitations des producteurs pour savoir s'il sortirait des films d'actions pour interpréter des protagonistes plus dramatiques. Comme l'acteur l'explique dans l'émission de radio Opie and Anthony : "Le début de la fin, pendant huit ans".
Face à lui, la crème de chez Martin Scorsese : Ray Liotta en policier abusant de drogue, un peu en marge dans cette bourgade et qui aimerait prendre la diagonale illustrée par une scène centrale importante, certainement l'un de ses meilleurs rôles depuis Les Affranchis. Le grand Harvey Keitel excellent en chef de bande qui mène ses hommes à la baguette, l'acteur est dans son registre habituel qu'il maîtrise à la perfection, suffit d'un regard de sa part pour comprendre qui faut pas venir le chercher. Quant à Robert De Niro, celui-ci est en retrait et ses face-à-face avec Sylvester Stallone sont des éléments clés de Cop Land. Dans rôles mineurs sont convaincant comme Robert Patrick, Peter Berg et de nombreux comédiens de la série HBO, Les Sopranos.
Pour son second long-métrage James Mangold signe avec Cop Land un récit passionnant d'un bout à l'autre. Son casting quatre étoiles est l'une des valeurs sûres du métrage. Certainement l'un des meilleurs polars de la décennie des 90's, malheureusement trop méconnu encore à ce jour.
Cop Land est un excellent polar prenant plaisir à montrer un visage bien sombre de ces policiers du NYPD voulant chacun leur part du gâteau. Si cet angle ne propose rien de bien nouveau et semble aussi vieux que le genre lui-même, en revanche il est sublimé par un traitement réaliste prenant le temps de développer les différents protagonistes au détriment d'une enquête ne servant finalement de prétexte pour mettre en exergue ce cercle vicieux dans lequel ces hommes sont tombés. Ce long-métrage réussi à mettre à vif cette réalité gangrené de l'intérieur où la justice est devenue obsolète, les uns serrant les coudes pour leurs avantages, les autres empêtrés dans leur paperasse et impuissant de changer les choses.
Car les agents du NYPD sont protégés par leur supérieur hiérarchique, celui-ci négocie des havres de paix financé par la mafia de l'autre côté de l'Hudson River. Cette corruption à grande échelle est ajustée au millimètre près, à tel point que les policiers ferment les yeux sur les différents trafics de la pègre en contrepartie l'organisation offre des terrains et des crédits à 0% d'intérêt, c'est ainsi que la ville de Garrison c'est bâtie, créant une communauté intouchable.
Le spectateur est pris à témoin dans cette histoire, ou cette corruption généralisée au sein de la police de New-York existe depuis de nombreuses années. Et dès l'introduction, nous assistons à l'incident qui mettra le feux au poudre. Une bavure ou un jeune policier héroïque surnommé "SuperBoy" est mise en cause, et dont sa hiérarchie tente de camoufler les faits en inventant des preuves, bien-sûr l'excitation de la nuit sur le pont et des témoins peu docile feront échouer leurs plans, et ainsi ils feront croire à une tragédie humaine. S'en suit une lente - mais intense - intrigue en suspense et tension. Les affaires internes seront de la partie, les relations conjugales exploseront en vole et les anciennes combines remonteront également à la surface. On ressent tout le long de Cop Land cette animosité existante depuis des années, prête à éclater et qui attendait juste une étincelle. Ces différentes intrigues secondaires et personnelles enrichissent ce côté dramatique en rendant captivant ce récit.
Dans cette ville forteresse, une pauvre âme en peine est placée là pour faire illusion, le héros du récit Freddy Heflin. L'homme est un dépressif, un shérif "endormi" prenant peu à peu conscience qu'il a trop fermé les yeux. Cop Land montre une analyse intéressante, ce sont les hommes seuls, sans attaches qui n'ont rien à perdre et peuvent aller jusqu'au bout alors que les autres vont jusqu'à vendre leurs morales pour protéger leurs biens, leurs familles…
Du coté de la mise-en-scène, James Mangold prouve qu'il est un cinéaste confirmé pour son second long-métrage. Sa réalisation reste sobre et efficace, celui-ci est à l'aise avec les séquences intimistes (les nombreux dialogues avec Sylvester Stallone) que l'action (La course poursuite). Quant à cette conclusion où les tensions explosent, celle-ci est digne des plus grands westerns, nous gratifiant même d'un duel final avec des effets de ralenti et sonore bien trouvés. Grâce à son metteur-en-scène, le spectateur arrive à capter la dimension humaine de ces personnages ambigus, que ce cadre de petite ville de banlieue dans laquelle ils évoluent.
Outre son scénario passionnant l'autre grosse plus-value réside dans son excellent casting. En raison d'un budget assez restreint, les comédiens ont considérablement réduit leur cachet.
Apres avoir hésité entre John Travolta, Tom Hanks & Tom Cruise, James Mangold prend le pari de mettre Sylvester Stallone en tête d'affiche. Rôle à contre emploi pour l'Action-Star, ce dernier est juste dans son jeu mettant en valeur ses talents d'acteur, il devient vraiment émouvant et très touchant, on ressent alors le désarroi et la mélancolie. Son changement physique est impressionnant, celui-ci a prit 18,1 kilos pour se mettre dans la peau de son personnage. En 2008, le comédien avoua avoir eux du mal à obtenir des rôles pendant huit années, Cop Land a fait du mal à sa carrière en raison des chiffres en deçà des attentes élevées qui avaient été fixées, et des hésitations des producteurs pour savoir s'il sortirait des films d'actions pour interpréter des protagonistes plus dramatiques. Comme l'acteur l'explique dans l'émission de radio Opie and Anthony : "Le début de la fin, pendant huit ans".
Affiche Japonaise |
Pour son second long-métrage James Mangold signe avec Cop Land un récit passionnant d'un bout à l'autre. Son casting quatre étoiles est l'une des valeurs sûres du métrage. Certainement l'un des meilleurs polars de la décennie des 90's, malheureusement trop méconnu encore à ce jour.
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