samedi 16 janvier 2016

Le Flic de Beverly Hills (1984)


La genèse du Flic de Beverly Hills commence en 1977. De nombreuses versions existent, Michael Eisner - futur P.D.G de Walt Disney Company - affirme être à l'origine de l'idée de départ. Une fois sa femme avait cru voir des cambrioleurs dans sa maison, la police de Beverly Hills intervenue en deux minutes sur son toit. Puis Don Simpson chef de la production chez Paramount Pictures conduisait dans Beverly Hills avec sa vieille Camaro, quand il a été arrêté par la police de comté. Il imagine alors un scénario où un policier d'East Los Angeles est transféré dans les beaux quartiers de Beverly Hills. Pour l'écriture du script il contacte Danilo Bach. En 1981, le scénariste présente au studio son idée intitulé "Beverly Drive", son récit tourne autour d'un agent de Pittsburgh nommé Elly Axel. Ce projet est alors un véritable film d'action. Daniel Petrie Jr est chargé de réécrire le scénario en ajoutant une touche de comédie.


Paramount Pictures apprécie l'approche plus humoristique du personnage principal, vivant désormais à Détroit. Pour le rôle le producteur Jerry Bruckheimer pense à Al Pacino, James Caan & Clint Eastwood mais il propose finalement Axel Elly - renommé ainsi désormais - à Mickey Rourke qui signe un contrat de 400 000$. Malheureusement pour lui suite à de nouvelles réécritures, le projet prend du retard, et le comédien quitte ce projet.

Le scénario est envoyé à Sylvester Stallone, qui réadapte l'histoire à son propre style "pour que le personnage parle comme moi" en ajoutant une touche dramatique et en se recentrant plus sur l'action. Dans l'une des versions écrites par Sly, le personnage de Billy Rosewood est tué au milieu du métrage - il se nomme Siddons par la même occasion. Le personnage principal s'appelle désormais Axel Cobretti pour qu'on puisse l'appeler "Le Cobra de Motor City", Michael "Mickey" Tandino devient son frère et Jenny Summers sa petite amie. Mais ses idées sont estimées pour 20 millions de dollars, le budget provisoire explose jugé trop onéreux pour Paramount Pictures. Le comédien quitte alors le projet à deux semaines du tournage… Deux jours plus tard Don Simpson & Jerry Bruckheimer propose à nouveau au studio le nom d'Eddie Murphy. Quant à Sylvester Stallone, le comédien / scénariste / réalisateur réutilisera nombreuses de ses idées dans Cobra, sorti en 1986, d'ailleurs son héros se nomme Marion Cobretti.

Axel Foley, policier désinvolte de la ville de Détroit, vient de se faire réprimander par son officier supérieur pour avoir essayé d'arrêter des trafiquants de cigarettes sans l'avoir informé. De retour à son appartement, Axel tombe nez à nez avec "Mickey" Tandino, un ami d'enfance venu lui rendre visite… Ce dernier lui explique qu'il travaille à Beverly Hills comme gardien d'entrepôt. En rentrant d'une soirée bien arrosé, ils sont agressés par deux individus armés, Mickey se fait abattre à bout portant. Bien décidé à retrouver les coupables notre flic de Détroit part prendre des vacances sur la cote Ouest des États-Unis…

Voici la première aventure d'Axel Foley. Ce policier Afro-Américain de Détroit qui sort des bas fonds est un atypique dans ce milieu où la discipline fait rage, énergique pour combattre le crime et fidèle à ses amis même après leurs morts.

Ce personnage convient parfaitement à son acteur, Eddie Murphy, qui devint une vedette grâce à se rôle. Ses pérégrinations en terre inconnu, Los Angeles, sont divertissantes à suivre. Voitures de luxes, femmes en beautés, boutiques de grands couturiers, maisons palaces tout est en place pour qu'Axel Foley prenne vie. Le spectacle de son héros dans ce milieu bourgeois où l'apparence est tout, est succulent à observer.

Dès le générique du Flic de Beverly Hills, le spectateur s'aperçoit du fossé social entre la paresseuse côte Ouest ensoleillé et la ville travailleuse de Détroit surnommé aux États-Unis : "Motor-City" ou "Motown". L'industrie automobile lui a donnée ce surnom entre les années 1900 et 1930, son développement fut considérable, sa population passant de 265 000 à plus de 1,5 millions d'habitants. La différence budgétaire entre les deux régions nous saute au yeux quand on découvre le commissariat de Los Angeles ultra moderne à la pointe de la technologie des 80's, les bureaux des différents services sont vastes, nous sommes loin de l'aspect crasseux et enfumé de Détroit. 

Le grand étonnement de notre flic de Motor-City est le fonctionnement de la police du cru local, un choc des cultures à l'opposer de sa conception policière, celle-ci est représenté par les deux loosers de la brigade : Billy Rosewood "le bleu" & John Taggart "le discipliné". Ce duo au contact d'Axel Foley va évoluer, prendre en autonomie ainsi notre trio sera imbattable et une grande amitié en résultera.

La mode "Thriller" de Mickael Jackson. 
Don Simpson & Jerry Bruckheimer sont les hommes forts des années 80 - avec Joel Silver - et leur savoir faire en calibrage de longs-métrages à succès est reconnus. En mettant Eddie Murphy au coeur du Flic de Beverly Hills, les deux producteurs eurent le nez creux ! Sa performance est excellente, le spectateur ressent que le comédien, a vraiment l'air de s'éclater. Les seconds rôles sont excellents : John Asthon - Taggart - & Judge Reinhold - "Billy" Rosewood -, d'abord septiques, agacés évoluent de manière sympathique vis à vis d'Axel Foley. Sans oublier Ronny Cox - RoboCop - en forme dans la peau du lieutenant Bogomill.

Le compositeur Harold Faltermeyer (The Running Man) a ici une influence énorme. Sa bande originale accompagne à la perfection les scènes principales, l'atmosphère dégagé par sa musique est entrainante et nous permet d'avoir un repère inoubliable pour cette trilogie. 

Le Flic de Beverly Hills est l'une des trilogie emblématique des années 80. Ce premier opus remplit à la perfection son rôle de "Popcorn Movie" divertissant posant ainsi les bases de cette saga en faisant découvrir Axel Foley, flic aux méthodes peu conventionnelle et au débit de parole hallucinant.


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