Ce premier long-métrage est un véritable hommage intelligent au western. Matéo Gil est connu pour être le scénariste attitré d'Alejandro Amenabar sur des oeuvres comme Tesis ou Agora, auteur également de Vanilla Sky de Cameron Crowne.
Cette histoire prend à contre-pied la thèse officielle de la mort du hors-la-loi en 1908, à 42 ans en Bolivie. Le film n'est pas la suite du Butch Cassidy & le Kid de George Roy Hill.
Cette histoire prend à contre-pied la thèse officielle de la mort du hors-la-loi en 1908, à 42 ans en Bolivie. Le film n'est pas la suite du Butch Cassidy & le Kid de George Roy Hill.
Dans les années 20, contrairement à la légende, Butch Cassidy n'est pas mort dans une fusillade en 1908, ayant échappé à la mort, l'ancien bandit vit comme éleveur de chevaux en Bolivie, sous le nom de John Blackthorn. Apprenant par courrier le décès d'Etta Place, compagne de Sundance Kid, il décide de rentrer aux États-Unis. Sur la route, il rencontre un voleur espagnol, Edouardo Apodaca, en l'aidant, son cheval part avec ses économies. Les deux hommes conclus alors, un pacte pour faire route commune, mais ils sont traqués par des hommes de mains…
L'écriture crépusculaire, se rapprochant d'Impitoyable de Clint Eastwood, raconte, une histoire d'amitié et de respect mutuel naissant entre deux hommes. Butch Cassidy, vit une solitude d'exilé, sa fausse mort transforme sa vie en non-existence lui échappant peu à peu. Ses derniers espoirs, retourner en mère patrie, retrouver son fils caché inconnu à ses yeux, leur correspondance par courrier est une sorte de rédemption pour lui. Les fantômes du passé sont sa force pour continuer son rêve. L'intégration des flashback est une réussite, s'intégrant bien à l'intrigue, apportant ainsi une réelle plus value, le dernier sous la neige bénéficie d'une puissance émotionnelle. Quand la vérité sur Edouardo Apodaca éclate, le spectateur à le même sentiment de souffrance, ce vieux cow-boy de la vieille école trahi, ne supportant pas, qu'on vole les pauvres et les travailleurs. Sur sa route, il retrouve une vieille connaissance, Mac Kinley, ancien détective de l'agence Pikerton sur la piste du Kid et Cassidy, devenu depuis consul honoraire des États-Unis, personnage touchant, bien écrit, devenu alcoolique, sa réaction improvisé dans la salle du médecin est une belle réussite représentant le sujet du film : La vieillesse, mit en avant intelligemment, jamais caricaturé, avec une mélancolie pour le passé. La fin puissante, comme inattendu est éloigné des standards du genre.
Sur la forme, Matéo Gil rend hommage aux westerns classiques empreint d'une certaine nostalgie. L'utilisation du CinémaScope, renforce ce sentiment, on a l'impression de se retrouver devant l'âge d'or du genre, comme John Ford (La prisonnière du désert), Budd Boetticher (L'homme de l'Arizona)… Les décors naturels de Bolivie aux couleurs éclatantes, aux nuits bleues profondes sont d'une véritable beauté picturale, remplaçant les paysages d'Amérique du Nord comme Monument Valley ou Lone Pine. La séquence dans le Salar D'Uyuni (Le désert de sel) est magnifique ce ciel bleu divisant le blanc immaculé montre une profondeur de champs visuel infinie. On ressent "les influences" aux Westerns Italiens, ou de Sam Peckinpah, avec un aspect poussiéreux, moite à l'image, le film à une vraie identité et ne s'encombre pas de clin d'oeil, copié-collé ou d'hommage pompeux pour dégager sa propre atmosphère.
Le CinémaScope rend d'une rare beauté à l'écran les paysages de Bolivie. |
Sur la forme, Matéo Gil rend hommage aux westerns classiques empreint d'une certaine nostalgie. L'utilisation du CinémaScope, renforce ce sentiment, on a l'impression de se retrouver devant l'âge d'or du genre, comme John Ford (La prisonnière du désert), Budd Boetticher (L'homme de l'Arizona)… Les décors naturels de Bolivie aux couleurs éclatantes, aux nuits bleues profondes sont d'une véritable beauté picturale, remplaçant les paysages d'Amérique du Nord comme Monument Valley ou Lone Pine. La séquence dans le Salar D'Uyuni (Le désert de sel) est magnifique ce ciel bleu divisant le blanc immaculé montre une profondeur de champs visuel infinie. On ressent "les influences" aux Westerns Italiens, ou de Sam Peckinpah, avec un aspect poussiéreux, moite à l'image, le film à une vraie identité et ne s'encombre pas de clin d'oeil, copié-collé ou d'hommage pompeux pour dégager sa propre atmosphère.
Une réalisation académique, intelligente, avec un rythme lent collant parfaitement à l'âge de son personnage principal. La chasse à l'homme est une réussite, avec cet aspect de "course-poursuite lente" dont l'échappatoire est finalement peu probable. Le cinéaste incorpore une scène à l'aspect comique digne du coréen Park-Chan-Wook : Le flashback ou Sundance Kid & Butch Cassidy sont dans la chambre d'hôtel, avec un travelling arrière ou l'on comprend vite la situation.
La composition de Lucio Godoy, adhère à l'atmosphère mélancolique, nostalgique et à la tristesse de Butch Cassidy. Les chansons improvisées au banjo sont interprétés par Sam Shepard.
Sam Shepard, impérial, trouve l'un de ses meilleurs rôle, jouant un vieux Butch Cassidy charismatique à la voix rocailleuse et au visage buriné avec le temps. Sa version jeune, lui ressemblant comme deux gouttes d'eau, est interprété par Nikolaj Coster-Waldau, acteur connu pour Jaime Lannister dans Game of Thrones. Eduardo Noriega, talentueux, incarne le voleur Espagnol, à l'issue finale tragique. Stephen Rea est épatant en Mc Kinley, le justicier démotivé pardonnant à son ennemi, le laissant partir, pour en payer le prix fort.
Proche du cinéma d'auteur, la première réalisation de Matéo Gil, nage à contre-courant du genre, se rapprochant d'Impitoyable de Clint Eastwood, avec ce vieux hors-la-loi reprenant du service. La composition des plans et des paysages superbement exploités, en font un des rares films, les mieux cadrés depuis une décennie. BlackThorn : La dernière chevauchée de Butch Cassidy, est une pépite, une claque visuelle, à voir absolument.
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