lundi 30 juillet 2012

Batman : The Dark Knight Rises (2012)

The Dark Knight Rises est la conclusion tant attendue de la trilogie réalisée par Christopher Nolan, débuté en 2005 avec Batman Begins. Suite au décès tragique d'Heath Ledger, après le tournage de The Dark Knight, le cinéaste a dû changer son cheval de bataille, le dernier volet devait à l'origine être centré sur le procès du Joker.  

Huit ans ont passés, depuis les méfaits du Joker à Gotham City. La paix règne grâce à une loi passée pour arrêter la corruption dans la mégapole, le Dent Act, en hommage au décès tragique du procureur Harvey Dent par Batman ... Un mensonge instauré par le commissaire Gordon & l'homme chauve-souris. Bruce Wayne vivant coupé du monde dans sa demeure va reprendre du service car un mercenaire du nom de Bane, installe l'anarchie dans les rues ...

SBatman Begins été une oeuvre à l'aspect fantastique. The Dark Knight un polar nihiliste, rappelant ceux des années 70. Ou à l'inverse, le réalisateur, montre au spectateur : La naissance, la vie et la vieillesse d'un mythe.

The Dark Knight Rises montre au début, Bruce Wayne, vivant en reclu de la société mondaine, un mode de vie faisant penser au milliardaire Howard Hughes. Élément intéressant, quand on sait que Christopher Nolan a tenté d'adapter la biographie de l'homme d'affaire, mais son projet à avorté car Martin Scorsese, à réalisé The Aviator. Notre riche philanthrope, diminué du côté physique et psychique, possédant un corps fatigué par les combats menés, sans oublier la perte de Rachel Dawne, son amour de jeunesse. Batman, la légende de Gotham-City doit reprendre du service, car la tempête menace.

The Dark Knight Rises est une oeuvre anarchique contemporaine. Bane, n'hésite pas semer le chaos au sein de Gotham-City, en s'attaquant et paralysant les symboles vitaux d'une société, jouant ainsi sur les faiblesses et couardise de ses habitants car dans la nature humaine, la plupart des gens sont égoïstes et ont peur de se rebeller contre un système en chaotique, le mercenaire contrôlant ainsi la situationAutre symbolique fort, le braquage de Wall-street, haut-lieux des affaires mondiale, Christopher Nolan, s'inspire de la crise économique avec les "Occupy Wall-Street" et du mouvement des "99%", contre le monde de la finance.

Malheureusement, de nombreuses incohérences, problème de scénario sont présents. La non-mention du Joker, sachant que ce dernier est vivant, alors que l'on explique le Dent Act au spectateur. Les habitants de Gotham-City acceptant d'être coupé du monde, la justice expéditive du terroriste, dans The Dark Knight, Les Gothamiens avaient fait preuves de courages refusant de jouer le jeu du Joker.


Les frères Nolan ne montre jamais l'impact et les souffrances sur la population, le manque de nourriture, je rappel que le siège de Bane dure cinq mois en plein Hiver, le spectateur à droit en récompense à un orphelin qui vole une pomme, ou très brièvement, une file d'attente devant une supérette vide pour montrer la pénurie de nourriture dans la cité. Les scénaristes veulent raconter un long récit, installé dans le temps avec des questions sociales sur l'actualité, des personnages qui s'entre-croisent, s'aiment, se déchirent ... Une oeuvre dans la tradition des romans du XIXéme siècle. Sauf que l'on a plus l'impression de voir le montage cinéma d'une mini-série HBO.


 
Les motivations de Talia Al Ghul sont simpliste. La jeune femme désire accomplir le plan de son défunt père Ra's Al Ghul, détruire Gotham-City de la corruption et de la criminalité, alors que dans The Dark Knight Rises, la paix règne enfin dans la mégalopole, grâce au Dent Act ... Le traitement du personnage de Bane est bien écrit contrairement à Batman & Robin de Joel Schumacher. Les frères Nolan, font du mercenaire, un être charismatique, intelligent à la diction calme, une véritable menace possédant une force brute. Les deux révélations sont certainement, Selina Kyle, alias Catwoman, le nom de son alter-égo n'est jamais prononcé. Voleuse malicieuse aux charmes voluptueux, l’interprétation d'Anne Hataway n'est pas comparable avec celle de Michelle Pfeiffer dans Batman returns, le traitement du personnage est à l'opposé. L'inspecteur John Blake, véritable héros intelligent, au futur important.



Comme pour le récit principal, des points faibles subsistes pour les protagonistes. les morts de Bane et de Talia. L'un meurt de manière anti-iconique et l'autre décède dans un sur-jeu total, voir caricaturale. Le personnage de Bruce Wayne guérissant miraculeusement après avoir été littéralement brisé. Son alter-égo Batman, dont tout le monde connait l'identité secrète. Le chevalier noir apparaît à l'écran 20 minutes, jouant  les pilotes de super-copter. Sans oublier le commissaire Gordon, cloué sur son lit d’hôpital pendant les trois quart de l'histoire.

La conclusion de la trilogie, fait penser à "perchance to dream" de Batman : The animated series, dont le cinéaste est un grand amateur. Episode ou le chapelier fou, fait vivre une vie parallèle à Bruce Wayne, ce dernier vit avec Selina Kyle et ses parents sont encore vivants. Le super-vilain lui sort alors une phrase tiré De l'autre coté du miroir de Lewis Caroll reprise en partie dans The Dark Knight Rises par Alfred concernant ses voyages. La vision du majordome n'est elle donc pas issu de ses rêves, fantasmes les plus profond de voir Bruce Wayne heureux en charmante compagnie ? Une fin à la toupie façon Inception ?  

Pour la réalisation, Christopher Nolan, comme à son habitude utilise peu où pas d'image de synthèse. On retrouve les habituels défauts de ses long-métrages, le cinéaste est incapable de filmer des scènes d'actions de façon lisible, comme le combat Batman / Bane, le spectateur ne ressent d'ailleurs aucune puissance dans leur duel statique alors que l'un est un brute à la force herculéenne et l'homme chauve-souris un expert en art-martiaux. Pourtant de temps en autre, le cinéaste arrive à nous offrir de rare instant de grâce dans ses films, le camion qui se renverse  à la verticale dans The Dark Knight ou le gun-fight en apesanteur dans un couloir dans Inception. Ici, hormis la séquence aérienne d'introduction ou le décors de la prison façon Babel, la réalisation est plate, sans saveur. Le personnage de Batman n'est jamais iconique comparé à l'opus précédent. Sans compter de gros problème de montage comme la course poursuite en camion ... Bref un ratage à la Batman Begins une nouvelle fois.

The Dark Knight Rises n'est pas la conclusion épique, que l'on attendait ! Le long-métrage est en demi-teinte, à cause de son scénario linéaire moyen aux faux-airs de New-York 1997, et à sa réalisation médiocre. Heureusement que les acteurs sont excellents dans leurs différents rôles. Bref, un résultat à la limite du gâchis car Christopher Nolan possède des moyens que peu de réalisateur ont actuellement : Le Final-Cut et une liberté artistique totale au sein de Warner


   

mercredi 25 juillet 2012

Howard... Une Nouvelle Race de Héros (1986)



En 1986 sort sur grand-écran, un véritable Oeuf-Ni. Une production signé, George Lucas : Howard... Une Nouvelle Race de héros.

Adaptation du comics-book de Steve Gerber aux éditions Marvel. Les aventures du canard sont réalisées par Willard Huyck, scénariste sur American Graffiti et Indiana Jones & le temple maudit.

Howard T. Duck est un canard humanoïde habitant la planète DuckWorld. Notre palmipède se retrouve propulsé mystérieusement sur Terre, à Cleveland au Etat-unis. C'est alors qu'il vient au secours d'une chanteuse, Berverly, grâce à ses capacités martiales Quack-Fû. Ensemble, ils essayeront de trouver un moyen pour que notre héros reparte dans son foyer...   



Échec retentissant au box-office avec environs vingt-et-un millions de dollars de perte. George Lucas alors lourdement endetté par la construction du Skywalker Ranch, qui lui coûta cinquante millions de dollars, sans oublier son divorce récent, le producteur appauvri est obligé de vendre Lucasfilm Computer Division à Steve Jobs qui deviendra quelques années plus tard le studio d'animation Pixar, certainement un mal pour un bien.

Howard... Une Nouvelle Race de Héros est une oeuvre détestée depuis de nombreuses années ! Renié par le créateur du comics-book Steve Gerber. En 1986, le film ramasse une ribambelle de prix lors des Razzie Award.

Pourtant sur la production, George Lucas réuni des techniciens de Star Wars Ben Burtt pour les effets sonores, Phil Tippett pour les effets-spéciaux et en directeur artistique, un habitué de l'écurie LucasFilm : Joe Johnston réalisateur des Aventures de Rocketeer & de Captain America : First Avenger. Les effets-visuels sont confiés à I.L.M (Industriual, Light & Magic).

Quant à la distribution, celle-ci ne démérite pas. Réunissant Léa Thompson connu pour son succès récent de Retour vers le Futur. Le jeune Tim Robbins de Top Gun fraichement sorti la même année, sans oublier l'excellent Jeffrey Jones.

La musique est composé par le grand John Barry. Mélomane connu pour ses célèbres compositions de la saga James Bond en passant par le thème d'Amicalement Votre.

Le costume de canard - ressemblant plus à un Ewok à plume - coûta à la production deux millions de dollars, notre cher George Lucas nous prouve ainsi une nouvelle fois son amour immodéré pour les nains… Alors que des prototypes sont refusés, sculptés par James Kagel, à l'aspect respectueux du comics-book ont été réalisés au sein de Stan Winston Studio. Société portant le nom de son illustre créateur spécialisé dans l'animatronique, le maquillage et les effets-spéciaux - Reconnu pour PredatorTerminator & Aliens : Le retour. 

Prototypes refusés par George Lucas. 

Howard... Une Nouvelle Race de Héros se décline en deux parties biens distinctes. Dans la première, notre canard part à la découverte de la Terre, de ses habitants. Howard ressent le mal du pays, l'ambiance est digne d'une comédie-sociale et romantique, notre héros n’hésitant pas à donner quelques réparties moralisatrices. Apres ces évènements l'intrigue change de registre pour devenir une oeuvre de science-fiction avec l'arrivée d'une créature spatiale prenant possession du corps de Jeffrey Jones.

Un des problèmes majeur est son hésitation constante de plaire à un public enfantin et adulte. Howard peut faire preuve de mauvais goût pour l'époque : Notre héros lit playduck - version canard de Playboy -, fume des cigares, se cuite à la bière et garde une capote usagé dans son porte-feuille. Sans oublier les nombreuses allusions sexuelles, avec Berverly à la limite de la zoophilie, car comme dans son comics-book, notre caneton est "humanophile", il sort avec des femmes pas des cannes.

Coté casting, Léa Thompson, s'en sort le mieux, en jeune rock-star en devenir, son mélange capillaire et vestimentaire rappellent Madonna et Cindy Laupers. Tim Robbin, est un nerd scientifique, cabotinant à mort, à en devenir énervant. Quand à Jeffrey Jones, à la coupe de cheveux hirsute et aux divers ajouts de prothèses, le comédien effectue une performance raté de posséder en modifiant sa voix... cela en devient grotesque.

Ce monde canardesque nous offre des clins d'oeil à la Pop-Culture. Outre la version de Playboy pour palmipède, on peut découvrir deux affiches dans l'appartement d'Howard : My little Chickadee, "mon petit poussin chérie" en France, sortie de 1940 avec Mae N'est dans le rôle féminin. Et Breeder of the lost Stork, référence évidente à Indiana Jones : Les Aventuriers de l'Arche Perdue.


La réalisation de Willard Huyck est ancrée dans les eighties, rendant la mise-en-scène kitch à souhait. Le spectateur voit apparaître à l'écran au détour d'une ruelle, des hordes de punks sortie tout droit d'un Madmax, les coupes de cheveux et choix vestimentaires donnent un aspect ringard au film... Outre le costume de canard, les effets-spéciaux d'I.L.M, utilise de bons vieux effets à l'ancienne, ici pas d'image de synthèse. Nous avons droit à des maquillages caoutchouteux, des maquettes et autres méthodes pyrotechnique. Les monstres sont animés image par image à la manière de Ray Harryhausen

Véritable Oeuf-Ni, plaisir coupable, voir pervers… Ancré à jamais dans les eighties. Son scénario bancale, le cabotinage de certains acteurs sont ses défauts majeurs. Le mauvais goût assumé et son humour balourd rendent enfin compte Howard... Une Nouvelle Race de Héros, attachant. Ce long-métrage reste sans conteste un des plus gros échecs de l'histoire du cinéma

Affiche Française. 

lundi 23 juillet 2012

Le masque (1959)


Best-seller datant de 1908, écrit par la romancière Mary Robert Rinehart, sous le nom : L'escalier en colimaçon. Classique de la littérature policière, à l'intrigue semblable aux romans d'Agatha Christie.

Son oeuvre se voit adapter avec succès à Broadway dans une pièce de théâtre en 1920. Comme souvent, Hollywood ne perd pas de temps, pour réaliser un long-métrage. En 1926, The bat et en 1930, The Bat Whisper, réalisé tout deux par Roland West. Pendant presque une décennie, la pièce de théâtre est jouée partout à travers les États-unis.

Le jeune auteur, Bob Kane, assistant à l'une des représentations eux l'idée du personnage de Batman. Le mystérieux tueur fut l'une des nombreuses sources d'inspiration du héros de chez Detective comics, avec Dracula de Bram Stocker et le signe de Zorro, avec Douglas Fairbanks.

En 1959, une nouvelle adaptation cinématographique de The bat, (Le masque en France), voit le jour, sous la houlette de Crane Wilbur, acteur à l'époque du muet, scénariste et également réalisateur d'une trentaine de films.

Lromancière à succès, Cornelia Van Gorder, occupe l'immense résidence des Chênes pour l'été. Mais l'atmosphère et les différentes légendes urbaines qui entourent le lieu inquiète la population locale, un homme sans visage, aux mains gantées de griffes, rôde la nuit, son nom : Le masque. Ce dernier tue impunément ses victimes avec l'aide de chauve-souris. un secret caché dans le manoir, intéresse notre tueur, au détriment de l'écrivaine et de son personnel ...


Affiche commémorative sur la naissance
de Vincent Price qui aurait eu 100 ans
en 2011. 

Le scénario suit une trame classique, digne des oeuvres d'Agatha Christie, ou de vieilles dames résout des énigmes à la façon d'une Miss Marple. Divers éléments sont donnés pour désorienté le spectateur, le récit s'amusant à ajouter des fausses pistes pour mieux entretenir le mystère sur l'identité du tueur. Pour ceux qui espère frissonner d’effroi lors des apparitions du Masque, peuvent dormir sur leurs deux oreilles, le long-métrage n'offre aucun moment d'épouvante. On est toutefois amusé de voir ces deux dames, restant dans la demeure alors que le danger rôde au alentour.

La réalisation classique de Crane Wilbur, est hélas un peu trop paresseuse, les nombreux plans fixes, n'offrant aucune mise-en-scène. Certains décors paraissent à l'oeil, assez pauvre, digne d'un mauvais serial ou un feuilleton télévisé, comme par exemple la scène de la banque. Heureusement que l’atmosphère gothique du manoir est bien retranscrite, grâce au talent du directeur de la photographie, Joseph F. Biroc, qui a officié sur La Vie est Belle de Franck Capra.


Agnes Moorehead, la mére de Kane dans Citizen Kane, interprète avec professionnalisme la romancière Cornelia Van Gorder. A ses cotés, les amateurs des films d'épouvantes apprécieront la présence de Vincent Price, emblématique comédien du genre, avec son timbre de voix toujours aussi doux. Les autres acteurs et actrices, sont dans le sur-jeux en permanence dans leurs émotions avec leurs cris ou pleures ... c'est aussi ce qui fait le charme de ces productions de l'époque.

Attention tout de même ! Le masque n'est pas mauvais, son récit est passionnant, le spectateur cherchera la véritable identité du meurtrier dans cette galerie de personnage. Mais la réalisation plate et sans saveur de Crane Wilburgâche un peu l'ensemble, heureusement que la photographie et l’interprétation de ses deux acteurs sauvent le long-métrage. Un film à réserver au détective en herbe ou aux amateurs de Vincent Price.

Affiche Américaine.

dimanche 22 juillet 2012

L'Antre de la Folie (1995)

Après le gentillet Les Aventures d'une Homme Invisible, John Carpenter revient avec le genres qu'il affectionne, l'horrifique. L'Antre de la Folie est l'un des chefs-d’œuvre de son cinéaste, certainement son récit le plus abouti et le plus prenant. À l'heure où les grands studios s'emparent du fantastique en ressuscitant les grandes figures - Dracula de Francis Ford Coppola, Entretien avec un Vampire et les médiocres Wolf de Mike Nichols & Frankenstein de Kenneth Branagh. Big John réalise l'une de ces œuvres étranges et décalées qui font le sel du cinéma d'horreur, dans un mouvement à la fois d'allégeance au genre et de renouvellement…

L'Antre de la Folie clôt sa Trilogie de l’Apocalypse commencée en 1982 avec The ThingLe Prince des Ténèbres.

John Trent est enquêteur pour les assurances. Il est chargé par le directeur de la maison d’édition Arcane de retrouver son écrivain à succès Sutter Cane. Ce dernier a disparu ....

Impressionnant de maîtrise et on ne peut plus stimulant au niveau des thématiques qu'il aborde. L'Antre de la Folie est une virée étouffante dans l'imaginaire de l'horreur et une réflexion jubilatoire sur les rapports qu'entretiennent les adulateurs et les oeuvres qu'ils chérissent. John Carpenter nous emporte dans un monde glissant où règnent la folie, les phobies et la paranoïa. Si l'on comprend à la fin ce qui s'est plus ou moins joué devant nos yeux, il est tout de même délicat de parvenir à saisir l'intégralité du discours de son auteur. Ce dernier, en à peine quatre-vingt dix minutes de film, nous offre tellement de pistes de réflexion, d'idées géniales nécessaires à la construction d'un univers hommage, à des références clairement revendiquées du genre horrifiques, qu'on finit de la séance épuisé, mais bel et bien rassasié.

Couverture qui illustre les romans
de l'auteur à succès.

John Carpenter évoque donc les grandes figures du fantastique : l'ambiance Lovecraftienne, les films de Science-Fiction paranoïaques des années cinquante, Stephen King, les zombies, Bernard Quatermass - Physicien de Fiction - et Rendez-vous avec la Peur… Cet univers cauchemardesque, le mythe des entités anciennes en sommeil attendant de détruire le monde sont la trame des œuvres d'Howard Philips Lovecratf. Quant au célèbre romancier Sutter Cane, celui-ci fait référence au maître de la littérature fantastique, Stephen King.

L'Antre de la Folie commence en polar aux allures de Film Noir. John Trent cherche des indices sur la disparition de Sutter Cane. Vers la moitié du récit, le spectateur perd ses différents repères, la frontière entre réel et imaginaire n’existe plus grâce à une idée scénaristique de génie, changeant à jamais notre perception. Le personnage de John Trent est "fictif", Big John le démontre au détour d'un magnifique plan final - Sam Neil se découvre sur grand-écran accompagné d'un éclat de rire.


Par l'intermédiaire de cette illustration virtuose de la folie, teintée d'une critique acerbe du monde dans lequel il vit, John Carpenter nous délivre un long-métrage impressionnant. Une belle découverte qui confirme que son auteur a des choses à dire et les dit de belle façon. Difficile en effet de rester de marbre devant la richesse formelle, mais également thématique d'une œuvre comme l'Antre de la Folie. Elle respire d'un inspiration sans borne et d'une soif de création qui force le respect. 


La folie progressive de John Trent est bien amenée au début, le personnage fait des déductions rationnelles et sa démence arrive petit à petit.  Big John décrit dans L'Antre de la Folie un monde de faux-semblants, de doutes où l'imaginaire et le réel sont des données mouvantes constantes. Car John Carpenter connaît parfaitement les attentes des spectateurs et de leurs rapports au cinéma fantastique : la Mythologie du genre, ses enjeux et son histoire.

Couverture qui illustre les romans
de l'auteur à succès.

Ce monde dépeint un univers contaminé par le fantastique, les spectateurs ont pourtant au début la même réalité quotidienne où soudain surgit l'horreur - Piste explorée la même année par Wes Craven avec  Freddy sort de la Nuit puis plus tard avec Scream.  L'ambiance de L'Antre de la Folie, est glauque, voire oppressante. Le passage dans la ville de Hobb's End est le meilleur exemple… John Carpenter s'amuse ainsi à altérer réalité et imaginaire.

Big John expérimente tant au niveau du montage nerveux que de la mise en scène. Le cinéaste explore, réalise des scènes inédites comme celle où Trent se réveille dans un univers entièrement bleu, ou encore l'effrayante séquence en boucle qui rejoint nos pires cauchemars. Tourné en CinémaScope, format de prédilection de son réalisateur, magnifiquement photographié par  son éternel collaborateur Gary B. Kibbe, servi par des décors magnifiques… Et tout ça avec un  budget limité de quatorze millions de dollars ! Une habitude pour John Carpenter.


Sam Neil remarquable incarne à l'écran l'un de ses meilleurs rôles. Campant le détective John Trent, personnage cynique et rationnel sur les différents éléments fantastiques, son lent passage vers la folie est très bien amené par le comédien. Jurgen Prochow habitué aux séries-Z est Sutter Cane, auteur de roman fantastique à succès à la notoriété semblable à celle de Stephen King. Et le grand Charlton Heston en patron des éditions Arcane.

Quoi de mieux pour clore sa Trilogie Apocalypse qu'un film aussi fou, aussi total et subversif que celui-ci ? L'Antre de la Folie est un chant d'amour au cinéma d'horreur, à ses incroyables capacités d'identification. Certainement le chef-d'œuvre des nineties de John Carpenter.  Bénéficiant d'un scénario solide, riche et intense, ce film nous offre des moments de pure angoisse. Une œuvre à découvrir rapidement, si vous ne l'avez encore jamais vu.

Dernier plan final, ou la vérité éclate au grand jour pour John Trent.

Rock'n rolla (2008)

Après les échecs d'A la dériveRevolverGuy Ritchie, renoue avec la comédie de gangster avec Rock'n rolla, polar dans la digne ligné d'Arnaque crime et botanique & Snatch : Tu braques ou tu raques.

Caïd à l'ancienne, Lenny Cole, n'hésite pas à verser des pots-de-vins, aux fonctionnaires hauts-placés Britanniques ou à des promoteurs immobiliers. Le vieux brigand se fait respecter par les jeunes voyous. Mais Londres est en train de changer petit à petit, comme lui souligne Archy son fidèle lieutenant, les milliardaires Russes, débarquent dans la capitale Anglaise. Un oligarque du nom d'Uni Omovich offre sept millions de livre sterling au vieux truand, pour un permis de construire, lui prêtant par la même occasion son tableau porte bonheur. La comptable de l'homme d'affaire Slave, Stella, engage deux petits malfrats de la horde sauvage, "One Two" & "Mumbles", pour dérober l'argent…

L'intrigue et l'ambiance de Rock'n rollasont assez proche d'Arnaque Crime et botanique, avec ses situations burlesques, de nombreux quiproquos et des dialogues succulent. Comme à l'accoutumée dans la plupart de ses oeuvres, le cinéaste Anglais a brossé une belle galerie de personnages, ou les magouilles sont reines, s'arnaquant tous entre eux

Le spectateur suit donc de petite frappe Londoniennes, leur nom "la horde sauvage". -référence évidente au long-métrage de Sam Peckinpah - Ces escrocs vivent en accomplissant plusieurs petits boulots, pour différents clients : Du vieux truand Lenny, en passant par Stella, la jolie comptable du milliardaire Russe.

Guy Ritchie, brouille souvent les pistes, sans jamais nous perdre en cours de route. L'un des seuls reproche est le développement assez tardif de Johnny Quid, ce rockeur junkie décérébré aux énormes capacités malgré ses apparences. Mais le spectateur s’aperçoit assez vite que ce dernier contrôle la situation, devenant ainsi dans le dernier quart d'heure, l'issue et la conclusion de Rock'n rolla

La touche du cinéaste est bien présente. Avec un générique à l'aspect graphique, la mise-en-scène stylisée prend tout son sens, avec la seconde mission tordante de "la horde sauvage", narrée par One Two.

L'un des éléments intelligents de Guy Ritchie est de jamais montrer l’illustration du tableau du milliardaire Russe. La photographie un peu terne, colle parfaitement à l’atmosphère austère de la capitale Anglaise. Rock'n rolla est soutenue par une excellente bande originale survoltée avec du Lou Reed, Kim Fowley, The Hives


Du côté des comédiens, on retrouve un casting presque 100% British, à deux, trois acteurs prêts. Gérard Butler est excellent en escroc semi-looser, épaulé par Idris Elbas de la série télévisée Luther et Tom Hardis. Mark Strong, (Sherlock Holmes) en bras droit du vieux truand joué par Tom Wikilson. Jeremy Pivens est présent, s'échappant un court instant d'Entourage.

Rock'n rolla est un polar Anglais, plaisant, bénéficiant d'une bonne mise-en-scène, d'acteur solide et d'une excellente bande son. Vivement la suite des aventures de "la Horde Sauvage".