mercredi 20 août 2014

Xam'd : Lost memories (2008) - volume 1

Le Studio Bones en partenariat avec Sony Computer Enternainment et Aniplex produisent Xam'd : Lost Memories. Le premier épisode de la série est lancée au moment de l'inauguration du Playstation Network et de son service de vidéo à la demande lors de l'E3 2008.

La petite île paisible de Sentan est encerclée par la guerre que se livre les Gouvernements du Nord et du Sud. Akiyuki Takehara même une vie tranquille chez sa mère Fusa, qui c'est séparée de son père Ryuzo, le médecin de la ville. Un beau jour leur tranquillité est rompue alors que le jeune garçon se rend à l'école avec ses amies Haru et Furuichi, ces lycéens sont surpris par la violente explosion de leurs bus scolaire… Une lumière mystérieuse apparaît et pénètre dans le bras d'Akiyuki, sans avoir le temps de comprendre ce qu'il lui arrive, l'étudiant se transforme en Xam'd, une créature hybride…

En 2005 le Studio Bones signe avec Eureka Seven sa capacité à réaliser une oeuvre au graphisme soignée aidée d'une technique d'animation exemplaire pour l'époque. Trois ans après cet exploit la société de Masashiko Minami réitère avec Xam'd : Lost Memories ce miracle. La série est réalisée par Masayuki Miyaji connu pour avoir travaillé au sein du Studio Ghibli sur des oeuvres d'Isao Takahata comme Mes voisins les Yamada mais également d'Hayao Miyazaki, au poste d'assistant réalisateur sur Le voyage de Chichiro ou le court-métrage du Musée Ghibli, Mei et le Chat Bus. Un signe de qualité ?!


Bien évidemment nous retrouvons une partie de l'équipe de l'animation d'Eureka Seven, celle-ci  se retrouve mobilisée derrière ces deux premiers épisodes. Et dès les premières minutes la qualité saute au yeux, nous savons que nous ne sommes pas devant une série télévisée ordinaire ! Ça bouge, ça vit, les décors sont riches en détails, inspirés et recherchés. On se croirait réellement devant un véritable film d'animation.

Les protagonistes héritent du character-design d'Ayumi Kurashima (Gundam reconquista in G), un trait au final assez proche du travail de Kenichi Yoshida sur Eureka Seven. Son design est raffiné et de qualité, certains personnages possédant même des mimiques… Bref ! Nous n'avons pas droit à une bête permutation des coupes de cheveux comme on le voit souvent chez d'autres artistes - Hisashi Hirai (Mobile Suit Gundam Seed) en tête.


Le travail sur l'architecture des bâtiments et sur les différents éléments de cette société civile, nous évoque les années 50's ou un esthétisme proche du Studio Ghibli. Cet atmosphère colle parfaitement à ce coté militarisme ambiant dont l'irruption dans cette vie quotidienne - au premier abords assez proche de notre société - a été particulièrement bien gradué. Quant aux navires flottants, leurs aspects steampunk sont à mi-chemin entre Last Exile & de Nausicaä de la vallée du vent.

Le Studio Bones réussi donc à créer un univers graphique très travaillé, digne de celui effectué par Gainax à l'époque des Ailes d'Honneamise.

Le premier épisode s'ouvre sur un rituel ou l'on découvre des enfants aux cheveux blanc avalant d'étrange gemmes verts - Leurs design rappellent un peu la série Fantastic Children. Pendant que nous assistons à cette scène étrange, des paroles récitées accompagnent cet acte, il s'agit en réalité de la capitaine du navire postale Zanbani, se trouvant à mille lieux de ce lieux :

"Vous vous tenez fièrement dans cette grotte, comme une reine d'Egypte. Je suis à votre service, je n'ai pas besoin d'en savoir plus. Pour vous prouver ma dévotion, j'ai dérobé ce présent ostentatoire… Cependant je vous montrerai des choses que vos yeux bleus sombres n'ont pas encore vu, ils brilleront comme un lac au soleil, et s'épanouissant comme le lotus. Assise sur votre trône, telle une statue, votre peau baignée d'une lumière tamisée. A ce moment précis j'élèverai une lampe, et prendrai ma place à vos côtés. Ce pendentif libère la lumière de Sirius, vos yeux ne pourront jamais la contempler. Celle qui ne vit pas pour mon Amour, une enfant de ce pays, portera en elle le feu, mais elle gèlera… "


Concernant l'intrigue, il est encore trop tôt pour se prononcer dessus, mais les premiers prémices sont excellents. Les questions politiques de cet univers sont introduites dès les premières minutes de "Xam'd à l'aube de la guerre" (Épisode 1) ainsi nous savons que deux factions se livre un bras de fer militaire.

Dans "Blackout sur l'île de Sentan" (Episode 2) le Gouvernement du Nord trouble la vie paisible des habitants de l'archipel, cette île à normalement un statut neutre envers ces deux parties. L'armée envoie des monstres gigantesques contrôlés en leur sein par des hommes, ces créatures portent le doux nom d'Humanform. J'apprécie particulièrement les parents de Akiyuki, des personnages formant ce couple séparé que l'on a pas l'habitude de croiser dans les séries Nippones. Leur scène commune dans cet épisode est remarquablement bien écrite et mise-en-scène.

Nous assistons à la transformation d'Akiyuki en cette drôle de créature appelée Xam'd. Celle-ci affrontera sans relâche l'un des monstres du Gouvernement du Nord, jusqu'à l'arrivée d'une mystérieuse jeune fille portant le nom d'Akiami, qui lui impose un choix : Vivre en venant avec elle ou mourir en se transformant en pierre ?! Le jeune homme choisira de la suivre…


Clin d'oeil ou hommage à
Nausica ä de la vallée du vent ?!.
Avec cette introduction absolument sublime, Xam'd : Lost Memories concentre tout simplement le nectar des séries Japonaises en terme d'exigence, de qualité. Son animation de haut niveau est digne d'un long-métrage d'animation et l'on ressent sa filiation évidente avec le Studio Ghibli. Quant à son scénario, celui-ci reste encore obscure, même si quelques bribes d'informations sont distillées au fur et à mesure des épisodes, à suivre…. Un véritable bijou que je vous conseil grandement d'acheter en import !!



dimanche 10 août 2014

Golgo 13 (2008) - partie 1 -

Golgo 13, véritable oeuvre charnière dans la longue carrière de son auteur le grand Takao Saitô. Le mangaka est l'un des représentants du mouvement gekiga, un courant réaliste et adulte de la bande dessinée Japonaise né à la fin des années 50. 

La première aventure du célèbre Duke Togo apparaît le 29 Novembre 1968 dans les pages du Big Comics Spirits de l'éditeur Shogakukan. Depuis son ombre plane toujours sur l'archipel avec plus d'une centaine de mangas publiés, devenant ainsi l'une des oeuvres les plus longues de l'histoire sur ce format, avec Kochi-Kame.

Les aventures de ce tueur-à-gage free-lance ont connu plusieurs adaptations en longs-métrages chez Tôei Company. En 1973, avec un premier film appelé sobrement Golgo 13, dans le rôle titre nous retrouvons le grand Ken Takakura. Quelques années plus tard arrive dans les salles obscures, Golgo 13 : Assignment Kowloon, réalisé par Yukio Noda avec Sonny Chiba dans la peau de notre héros.

Quant à l'animation, deux oeuvres ont été signées par le célèbre duo Osamu Dezaki & Akio Sugino, connu pour la mise-en-scène Space Adventure Cobra, L'île au trésor ou encore Ashita no Joe 2. Les deux hommes signent en 1983, Golgo 13 : The professionnal, premier film d'animation Japonais à intégrer des images de synthèse, un véritable choc pour les spectateurs de l'époque. Et en 1998, le duo revient avec les magnifiques OVAs de Golgo 13 : Queen Bee. Il faudra alors être un peu patient pour que notre tueur professionnel taciturne décide de revenir sur le petit écran, et c'est le 11 Avril 2008 qu'il décide de réapparaître sur TV Tokyo avec une série télévisée de cinquante épisodes sobrement appelé : Golgo 13.

Édition Française disponible chez Black Box.

Duke Togo, plus connu sous le pseudonyme Golgo 13, est un tueur-à-gage sombre et amoral à la réputation mondiale. Sniper d'élite, cet homme ne recule devant rien et ne rate jamais sa cible. Des règles encadrent sa vie, et dès qu'un contrat est signé, Golgo 13 va jusqu'au bout.

En digne héritier du mouvement gekiga, Golgo 13 aborde des thématiques instaurées par ce courant de pensé datant de la fin des années 50 : 

"Les préoccupations écologiques, économiques et politiques de notre époque, fondement du lien social, mais aussi de la complexité de la nature humaine". Cette phrase résume parfaitement la série télévisée adaptée de l'oeuvre de Takao Saitô.

Le spectateur suit les aventures de ce fameux tueur-à-gage d'origine Japonaise, Duke Togo. Cet homme taciturne accepte des contrats d'assassinats, avec à la clés une forte rémunération de trois millions de dollars, ses clients sont généralement des personnalités peu scrupuleuses (mafieux, show-business…) ou des employés d'administration gouvernementale. Pour accomplir à bien ses contrats, Golgo 13 voyage au quatre coins du globe entre Paris, Hong-Kong, Londres, Malte et les grandes mégalopoles d'Amérique du Nord comme New-York, Chicago, Washington D.C ou Honolulu.

Tel Gérard de Villiers et ses fameux romans SASTakao Saitô se tient au courant de la géopolitique mondiale et des relations internationales complexes :

Ainsi au détour d'"Un tir sur la corde de sol" (Épisode 7), nous avons droit à une référence à l'empoisonnement et la mort à Londres de l'ancien espion Russe Alexandre Litvinenko. Cette même mission nous présente le violoniste Sergei Kerensky opposant au régime et à la politique de Vladimir Poutine. Dans "Eva, vers la mer" (Épisode 15), lorsque l'équipage du navire de croisière apprend qu'une bombe est à bord, l'un des officiers mentionne que l'auteur de cet acte est l'un des hommes en rapport avec les attentats-suicides de Londres de 2005. Ces fait réel permettent ainsi d'ancrer Golgo 13 dans l'air du temps et d'établir ainsi la crédibilité des différentes intrigues.

Toujours dans cette recherche de réalité, ou de réalisme, différents organismes publics parcourent les récits. Bien sûr nous avons droit aux sempiternelles F.B.I et C.I.A, mais d'autres organisations gouvernementales moins connues du grand-public sont présentes :

Comme le S.E.C - Securitie and Exchange Commision - organisme fédéral Américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Ces membres ordonnent à Duke Togo dans "La chambre 909" (Épisode 2) d'éliminer Robert Horton, un puissant mafieux qui a étendu son influence jusqu'à Wall Street. Lors de "L'ombre mortelle du soleil couchant" (Épisode 14) un mystérieux homme mentionne le D.O.J - Department Of Justice -, cette institution exécutive du pouvoir est dirigée par le procureur général des États-Unis qui est nommé par le président (avec confirmation du sénat), siégeant ainsi de droit dans son cabinet, et depuis 1950, il est secondé par un procureur général adjoint.

Les Britanniques et les services secrets de sa majesté ne sont pas oubliés, loin sans faut. Outre la mention de Scotland Yard dans "Courant-Jet" (Épisode 23), le S.I.S - Secret Intelligence Service - prend contact avec Golgo 13 pour éliminer des pirates de l'air qui ont détourné le même avion que le sien. Bien sûr, notre tueur d'élite accomplira à bien sa mission malheureusement pour les ravisseurs. Fondé en Octobre 1909, le S.I.S également connu sous le dénomination MI6 - Military Intelligence : section 6 - est le service de renseignements extérieur du Royaume-Unis sont but est de protéger toute attaque terroriste extérieure et de conduire des activités d'espionnage à l'étranger. Le MI5 a pour lui, de veiller sur la sécurité des concitoyens à l'intérieur des frontières du pays.

De nombreux héros de fictions ont travaillé pour cette agence de renseignements Britannique. Parmi ces personnages connus nous retrouvons, le capitaine du MI5 Francis Blake, de la bande dessinée Blake et Mortimer d'Edgar P. Jacob. Ou le célèbre James Bond, l'agent 007 des romans (Et des films) de Iam Fleming.


Qui dit tueur professionnel, dit bien évidemment armes à feu !.

Le M-16 customisé est l'une des pièces maîtresse de Golgo 13 et du manga de Takao Saitô. Le mangaka possède d'ailleurs de véritable réplique de fusil et de pistolet dans son atelier de travail. D'ailleurs en feuilletant les pages, vous pourrez remarquer à quel point le détail et le soin sont apportés sur les armes à feu.

Dans "Le chef d'oeuvre des fusils d'assauts" (Épisode 3) le spectateur assiste à un véritable cours d'histoire du fusil d'assaut. Pendant la seconde guerre mondiale, l'armée Allemande développe une nouvelle arme automatique, le MP-43. Celui-ci donne naissance en U.R.S.S au fameux AK-47, au G-3 Allemand, au FAL Anglais et au M-16 Américain. Les années 70 ont vu l'essor des fusils d'assaut bullpup. Leurs principales différences avec les M-16, sont l'intégrations du système de tir mécanique dans la crosse. L'arme est plus petite et mieux adaptée aux combats rapprochés. Mais l'ancien fusil Américain continue à faire ses preuves malgré tout, comme lors de la guerre du Viêt-Nam.

Une séquence de préparation de matériel

Depuis 1968, l'oeuvre de Takao Saitô ancre ses racines dans le gekiga et n'hésite pas à aborder des sujets d'actualités ou dénoncer les maux de notre société contemporaine, il est donc normal qu'ici la série télévisée aborde des thèmes sociaux :

L'immigration Sud-Américaine aux États-Unis avec "Poursuite en Floride" (Épisode 25) en passant par l'endoctrinement de dangereuse secte - "Le saint à l'odeur de mort" (Épisode 16).

La corruption des élites et de la police est également dénoncées comme dans l'"Été Indien" (Épisode 22). Perdu au fin fond de l'Utah, un shérif local monte un coup avec deux hommes dans la ville Reno afin de dérober de l'argent d'un casino appartenant à la mafia. L'administration gouvernementale Américaine est aussi concernée, les hautes instances et le pouvoir en place n'hésitent pas à rétrograder un agent au sein du F.B.I, lorsque celui-ci se donne comme point d'honneur d'envoyer Duke Togo sur la chaise électrique - Dernières lueurs (Épisode 17).


La série  comporte quelques Harmony-Cell.
 Un clin d'oeil à Osamu Dezaki & Akio Sugino ?!
Duke Togo est un tueur professionnel hors pair, aux capacités physiques et aux réflexes surhumain, il peut abattre trois hommes à un intervalle de 0,17 secondes.

Golgo 13 est également implacable, sans pitié, autant avec ses cibles, - Hommes ou femmes - et ses adversaires, voir confrères. Lors de ces meurtres méticuleux, celui-ci à pour habitude de ne laisser aucun témoin lors de ses agissements comme dans "Angle croisé" (Épisode 13).

Les nombreux assassinats de Duke Togo peuvent-êtres assimilé à du terrorisme au yeux de certaines personnes, mais ce sniper d'élite n'a aucune idéologie et ne prend part à aucun conflits armés dans le monde. Golgo 13 fait ainsi preuve d'une neutralité exemplaire, son seul but est de réussir ses missions peu importe ses cibles car pour lui : "Les serpents, les chiens, les hommes… nous sommes tous les mêmes. Il ne reste que des corps au final."

De temps à autre, cet homme taciturne fait preuve d'un peu de compassion envers des clients démunies, voir impuissants face à de dangereux ennemis comme dans "Garimpeiro" (Episode 21). C'est alors que son immense carapace se fissure très légèrement et notre tueur-à-gage se montre d'une morale exemplaire pour aider la veuve et l'orphelin.

D'où vient le pseudonyme de Golgo 13 ?! Certainement à une référence à la colline Golgotha, lieu de la crucifixion de Jésus Christ. Ce mot dérivé de l'Araméen Gulgūltá et de l'hébreu biblique gulgōlet, signifie en grecque, "crâne". Ce site à l'extérieur de Jérusalem était connu pour être l'endroit des condamnations du pouvoirs Romain. Quant aux chiffres "13", celui-ci peut-être également lié à la bible pour la Cène, dernier repas du Christ ou tout simplement au célèbre chiffre porte-bonheur. Le titre du manga (Et de la série télévisée) est affublé d'un squelette avec sur la tête une couronne d'épine… s'agit-il du Christ ?

« Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre »

— Évangile de Jean, 19:1 et 2

Le logo de Golgo 13, une référence
Christique ?

Certains clients de Duke Togo montrent l'avidité et les bassesses de la nature humaine. Comme dans "Un tir sur la corde de sol" (Épisode 2), une intrigue ou l'on peut y déceler un soupçon de morale digne de l'esprit d'Osamu Tezuka… Lors d'une représentation la corde du violon de Thomas Simpson un violoniste soliste réputé se brise, l'artiste reçoit l'impact des spectateurs présents sur place. Depuis cet incident, l'homme est incapable de jouer et de tenir son rôle pour un concert de charité, celui-ci doit céder sa place à Sergei Kerensky, son rival Russe. Il décide de faire appel à Golgo 13 afin de lui faire vivre la même expérience…


D'autres récits ont un déroulement nihilistes à souhait ou l'on sait d'avance que le destin des différents personnages sera sans issue, comme dans Pretty Woman (Épisode 4) où Linda, une ancienne prostitué devenue la femme d'un puissant patron de la mafia veut éliminer son mari jaloux afin de retrouver sa liberté. Celle-ci ne supporte plus les attouchements sexuelles de son époux envers sa personne. Pour parvenir à le tuer, elle embauche notre impitoyable tueur…

Dans les différentes intrigues qui composent la série télévisée, il arrive de temps en temps que Duke Togo soit soupçonné par les forces de l'ordre de meurtre. S'engage alors un véritable jeu du chat et de la souris tenant ainsi en haleine le spectateur.

Par exemple dans "Touch Down" (Épisode 12), lorsqu'un inspecteur de police à mi-chemin entre le sosie graphique de Clint Eastwood et aux méthodes d'instigation digne de Columbo se fit à son instinct pour trouver le responsable du meurtre d'un joueur de football Américain. Alors que son supérieur hiérarchique mise uniquement le résultat de l'enquête sur des nouvelles technologies digne du feuilleton Les Experts - CSI. Personne n'est infaillible, même Golgo 13… Notre tueur arrive à commettre une erreur dans "La chambre 909" (Épisode 2), chose rare pour un tel professionnel, et voit ainsi arriver débarquer des officiers de police dans sa chambre d'hôtel. Mais la distance - un seul angle de vue entre deux hôtels - et des rafales de vent, laisse très vite penser qu'un tel assassinat est impossible.

Ce sniper d'élite est également confronté à sa réputation internationale, lors d'une convention de nomination présidentielle Duchess fameux expert de la lutte anti-terroriste du F.B.I, remarque Duke Togo dans la foule et le fait suivre immédiatement par ses hommes - Offrande à Dieu (Épisode 6).

Cette adaptation télévisée de Golgo 13 est la digne héritière des formula-show des années 70 à 90 comme Lupin III ou City Hunter. Pour les différentes intrigues les scénaristes ont repris quelques histoires déjà pré-publiées dans le Big Comics Spirits. Seul point négatif, les scénarios sont conçu pour tenir en vingt minutes et ne rendent pas forcément justice à la complexité dont fait parfois son homologue papier.  

La réalisation tient assez bien la route, et l'on ressent une volonté de suivre l'exemple des précédents travaux d'Osamu Dezaki - l'écran splitté & les Harmony Cell. Normal, l'homme derrière cet adaptation n'est autre que Shunji Ôga, un ancien transfuge de TMS ayant travaillé avec le duo vedette du studio sur des oeuvres comme Ashita no Joe 2, Lady Oscar, Space Adventure Cobra et surtout Golgo 13 : The professionnal.

Une mise-en-scène inventive.
Les quatre premiers épisodes sont assez mou du genou en matière d'animation, malgré quelques effets 3D assez réussi. Golgo 13 débute donc sur des sentiers moins propices aux éloges, mais l'équipe trouve son style avec des graphismes et une mise-en-scène soignée. Pour palier à un manque de budget évident, la réalisation devient inventive au fil du temps comme "Le retour de la cible" (Épisode 10).

Character-design de Kazuyoshi Takeuchi (Flag, Lupin III : Bye Bye, Lady Liberty) respect parfaitement le trait rétro du mangaka Takao Saitô. Je me doute bien que certaines personnes peuvent être rebutées par cet aspect graphique "vieillot", et tellement loin des critères et des standards actuels dans l'animation Japonaise… Un conseil, passé outre.

Cette première partie de la série télévisée de Golgo 13 est une excellente découverte pour ma part. Formula-show à l'ancienne et plutôt attractif, les aventures de Duke Togo sont passionnantes et quel bonheur de retrouver ce visage familier à la télévision. Bien sûr la complexité des intrigues du manga de Takao Saitô et les explications sur les relations internationales complexes sont impossible à faire tenir en vingt minutes, les producteurs ont du opter pour de l'action avant tout. Si vous en avez marre des séries produites actuellement et que vous souhaitez retrouver des animés "à l'ancienne", je ne peux que vous conseiller d'acquérir cette oeuvre… Et n'oubliez surtout pas, "ne passez pas dans son dos, si vous tenez à la vie"

vendredi 8 août 2014

Expendables 3 (2014)

Après un second opus ayant moins rapporté que le premier sur le sol Américain, à l'inverse de l'international ou les plus grosses recettes ont été réalisées en Chine. La saga Expendables se cherche un nouveau souffle avec ce troisième volet.

Lors de la post-production et du montage d'Expendables 2 : Unité spéciale des différences artistiques avec le metteur en scène, Simon West (Les ailes de l'enfer) et Sylvester Stallone se font ressentir. Au revoir donc le cinéaste pour ce troisième opus des noms de réalisateurs sont alors évoqués par la production : John Woo - L'Hong-Kongais avoue être intéressé -, Mel Gibson… mais au final c'est Patrick Hughes avec un seul film au compteur - Red Hill - qui remporte la mise !

Toute l'équipe technique du second volet est également congédiée. Les "nouveaux" techniciens embauchés sont des personnes ayant travaillé sur Expendables : Unité spéciale, Rocky Balboa & John Rambo, comme  le monteur Sean Albertons (Warrior) entre autre. Mais également des gens qui ont oeuvré aux côtés de John McTierman, dont le directeur de la photo Peter Menzies Jr. (Le 13éme Guerrier & Die Hard 3 : Une journée en enfer). Un signe de qualité ?!

Barney Ross et sa bande de mercenaires affrontent Conrad StoneBanks, co-fondateur des Expendables et aujourd'hui devenue trafiquant d'arme. L'homme est recherché par la C.I.A pour être extrader vivant au tribunal de la Haye, pour crime de guerre contre l'humanité.




La première demi heure d'Expendables 3, n'est pas trop mauvaise avec deux scènes d'action excellente - L'attaque du train et le port de Mogadiscio. Après le long-métrage prend son temps pendant une heure, avec un Barney Ross voyageant au quatre coins de la Bulga…, des États-Unis dans laquelle le mercenaire recrute une nouvelle équipe composée de jeune. Arrive ce que certains craignaient au vu des bande annonces, Sylvester Stallone est "un vieux con" au milieu de ces rookies lui expliquant de A à Z comment marche l'informatique à base de "Tu vois je coupe les circuits qui ferment les portes…", heureusement aucunes références à Twitter et Facebook n'est présente.

Quelques veines tentatives sont là pour donner de l'épaisseur à certains nouveaux protagonistes, Kellan Lutz ou à l'informaticien interprété par Glen Powell. Cela valait il le coup de faire disparaitre l'ancienne équipe ? Si c'est pour la remplacer par une autre sans charisme.


Surtout que contrairement à Expendables 2 : Unité spéciale dans le camp ennemi en face, il n'y a vraiment personne. A part le fameux Conrad StoneBanks - Interprété par Mel Gibson - ce personnage bien introduit dès le début en bad-guy de service, devient rapidement transparent et énormément sous-exploité, un comble !. Lors de l'assaut final celui-ci se dégonfle comme une baudruche en se pointant pour un combat d'une rare nullité, expédié en une minute chrono. Sylvester Stallone, propose aux spectateurs aucun sous-fifre digne de ce nom, à contrario du second volet. Nos Expendables affrontent donc dans un hôtel insalubre et en ruine des troufions par paquet de dix, en les flinguants pendant une vingtaine de minute, une séquence rappelant The raid ou le pastiche du "body count" d'Hot Shot 2. 




Comme pour Expendables 2 : Unité spéciale, l'auteur & cinéaste tente d'apporter un sous texte sur les hommes et la guerre. La blessure meurtrière d'Hale Caesar - Interprété par Terry Crews - apporte cette touche de pathos servant à dissoudre la troupe de mercenaire. Grâce à cet événement tragique nous nous apercevons que pour les membres de cette unité d'élite "faire la guerre" est leur seul et véritable but dans la vie. Quand à l'hispanique Galgo, celui-ci raconte à Barney Ross la mort de son commando lors d'une opération et que l'adrénaline du combat lui manque… Sylvester Stallone nous montre ici, des véritables fous de guerre. 

Malheureusement ces différents passages affectifs sont introduits avec des gros sabots, qu'ils ne provoquent aucunes émotions de notre part. C'est sur ces moments là qu'on se rend compte que l'époque de John Rambo ou de Rocky Balboa est bien lointaine.


Quelques clins d'oeil aux filmographies de nos actions-star, sont dissimulées - Et certaines répliques sont déjà cultes. Ainsi par exemple pour Wesley Snipes : "Mais pourquoi on t'as foutu en taule ? Pour fraude fiscale". Quand à Sylvester Stallone, celui-ci a droit une jolie référence à Judge Dredd : "La Haye c'est moi" ou encore Arnold Schwarzenegger avec le mythe "Get to the Chopper" de Predator.

La mise-en-scène de Patrick Hughes est impeccable, mais rien de vraiment mémorable pour nos rétines, d'ailleurs Expendables 3 est peut-être le mieux réalisé des trois films de la franchise. Là où le bât blesse ! La fameuse classification PG-13 fait énormément mal, l'action est mollassonne avec aucune gout de sang à l'écran… 

Pour les effets-spéciaux, c'est toujours la honte. La plupart des incrustations numériques font pauvres donnant un rendu visuel "has-been" (l'atroce saut de Sylvester Stallone sur fond vert à la fin) ou digne d'un Direct-To-Video tourné dans les pays de l'Est. La direction artistique est affligeante avec des hangars, du gris, de la Bulgarie et des buildings abandonnés… Et la photographie est atroce, un véritable choc surtout que l'on sait qui est derrière Peter Menzies Jr.… Le directeur de la photo de Die Hard : Une journée en enfer et du 13ème guerrier.

Pour les comédiens, malheureusement pour eux la présence omniprésente de Sylvester Stallone à l'écran, relègue la plupart des anciens aux fond de la classe, le spectateur assiste donc au retour de l'égo-démesuré de Môsieur depuis Rocky IV. (Même Jason Statham à un rôle mineur c'est dire et Dolph Lundgren ne dit même pas un mot…)

Antonio Banderas alias Galgo ne gêne pas dans son rôle de side-kick comique, l'acteur
 est en roue libre totale et s'amuse comme un fou… Comme nous à chacune de ses différentes apparitions. Schwarzy passe faire coucou lors de ses trois courtes scènes en dézinguant du troufion à la tourelle à la fin. Adieu Bruce Willis, celui-ci demandait un cachet de trois millions de dollars pour trois jours de tournage en Bulgarie… Harisson Ford le remplace donc au pied levé en reprenant un rôle similaire au sein, en interprétant un énième agent de la CIA. Quand à Jet Li, le comédien arrive de nul part à la fin sur le tarmac de l'aéroport avec cinq secondes de présence à l'écran à tout casser lors du climax et celui-ci ne sert à rien. Et Wesley Snipes est au final, celui qui s'en sort le mieux de tout le casting. A noter la présence de Robert Davi (James Bond : Permis de tuer, Les goonies ou Le contrat) en marchand d'arme.

Pour l'équipe "Next génération" leur présence à l'écran est omniprésente mais la plupart d'entre-eux montrent qu'ils ne savent pas jouer la comédie… La seule à vraiment s'en sortir (Et encore c'est un grand mot) est Ronda Rousey, cette dernière casse quelques bras et fait deux trois clés. L'ancienne championne d'UFC s'en sort donc avec les honneurs comparé à un Victor Ortiz ne servant à rien, alors qu'il est introduit en tant que boxeur, la honte.



Expendables 3 est une véritable déception. Malheureusement le spectateur à l'impression de visionner un simple Direct-To-Video ou un téléfilm lambda tourné en Roumanie avec Steven Seagal ou Dolph LundgrenSylvester Stallone, tente de s'adapter à la mode Badass des récents The Raid ou Fast and Furious en proposant une équipe de jeune recrue mais la sauce ne prend pas !. Quand à la réalisation de Patrick Hughes, celle-ci est sans surprise… Ce long-métrage est-il l'épisode de trop ?! Peut-être, en tout cas la désillusion de l'été sans aucun doute. 


mardi 5 août 2014

Man of Steel (2013)


Après l'échec de Superman Returns de Bryan Singer en 2006, Warner Bros suspend temporairement l'idée de produire un nouveau volet de l'homme d'acier se passant dans la continuité des films initiés par Richard Donner. Un développement pour un nouveau projet voit le jour en 2008, le studio reprend alors les concepts développés par des auteurs de comics-book de chez DC Comics pour une nouvelle franchise.

Mais en 2009, une décision de justice permet à la famille de Jerry Siegel de reprendre ses droits d'auteur sur Superman. Cet arbitrage stipule que Warner Bros ne doit pas de royalties supplémentaires aux familles des co-créateurs sur les précédents long-métrages mais si le studio ne débute pas la production d'un nouveau film d'ici 2011, les héritiers peuvent intenter des poursuites pour pertes de revenus liées à une non production d'une oeuvre cinématographique.



Warner Bros décide de bâtir une nouvelle saga sur le même principe que Batman Begins, et ses suites. Ainsi Christopher Nolan évoque ce projet de son frère Jonathan & de David S. Goyer pendant le tournage de The Dark Knight Rises, le cinéaste annonce d'emblée qu'il ne réalisera pas les nouvelles aventures du Kriptonien, mais qu'il produira ce film. Le studio à la recherche d'un réalisateur, officialise le 4 Octobre 2010, la venue de Zack Snyder alors en pleine post-production de Sucker Punch. L'intéressé affirme que l'histoire de ce nouvel opus est originale "Comme je l'ai déjà expliqué, le film s'intéressera aux premiers jours de Superman, donc il n'y aura aucun liens avec les autres films".

L'intrigue de Man of Steel se rapproche du comics du grand Jeph Loeb avec Superman for All Seasons de 1998, cet auteur est connu pour avoir scénarisé Batman : Un long Halloween, une véritable référence pour les fans du Caped Crusader. Mais ce n'est pas la seule source d'inspiration, David S. Goyer & Jonathan Nolan se sont également inspirés de Superman Birhright de Mark Waid datant de 2003 et de Superman : Secret Origins de 2009, signé par Geoff Johns.  Ces trois histoires retracent les premiers pas de Clark Kent en tant que super-héros.

Pendant la promotion de la version vidéo, David S. Goyer revient sur la fin de Man Of Steel qui a fait extrêmement polémique parmi les amateurs du personnages :

"Nous étions sûrs que l'idée n'aillait pas faire que des heureux. Ce n'est pas comme si nous nous étions trompés ou comme si nous voulions que ce soit cool. Dans le cas de (la mort de) Zod, nous voulions que le personnage soit face à situation désespérée et qu'il prenne une décision désespérée. J'ai écrit des comics et des films et le "Superman ne tue pas" est une idée que je ne partage pas avec certains de mes collègues scénaristes. C'est une règle qui est censée définir le personnage mais je ne crois pas en ce genre de règles. Je pense que quand on écrit un film ou une série télé, on ne peut pas se servir de règles qui dépasse la narration de sa propre histoire. La situation était la suivante, Zod dit à Clark: "Je ne m'arrêterai pas tant que l'un de nous deux sera en vie". En réalité, il n'y avait aucune prison sur la planète capable de retenir Zod et dans notre film, Superman ne peut pas encore voler jusqu'à la lune, nous ne pouvions pas utiliser cette règle. Man of Steel est une sorte de Superman Begins, Clark n'est pas encore vraiment Superman avant la fin du film. Nous voulions qu'il connaisse le poids d'avoir tué une personne et qu'il le porte tout au long des prochains films. Parce qu'il est Superman et les gens l'idéalise, ce sera à lui de devenir quelque chose de plus grand."


Clark Kent est élevé dans une ferme du Kansas, le garçon s'interroge sans cesse sur sa différence. Devenu adulte, il quitte le foyer familial pour entreprendre une quête identitaire… Lors de son voyage le jeune homme apprend par une coïncidence fortuite qu'il est né sur Kripton, un monde lointain aujourd'hui disparu. Mais celui-ci n'est pas le seul rescapé, un groupe de survivant mené par le tyrannique général Zod tente de conquérir la Terre. Clark Kent va devoir prendre de difficiles décisions pour devenir le symbole d'espoir pour toute l'humanité.       

Après avoir déconstruit de manière très structurée le mythe du super-héros sans avoir trahi l'oeuvre originale d'Alan Moore & Dave Gibbons avec Watchmen : Les gardiens. Les studios Warner demandent à Zack Snyder et à ses scénaristes, l'exercice inverse avec Man Of Steel

Superman, super-héros patriarche aux nombreuses adaptations cinématographiques, plus ou moins kitsch est ici, traité à contre pied des attentes des spectateurs et des amateurs du comics-book, David S. Goyer et les frères Nolan retracent à nouveau la genèse du héros. Plus sombre que ses aînés, le long-métrage se veut également plus matures, car la renaissance du mythe à besoins de fondations solides. Les scénaristes balayent donc le ridicule des anciens films amené par Richard Donner, oubliez-ici cette touche de romance niaise et la double identité, dont certains fans crieront aux scandales. À la place les auteurs nous livrent une intrigue sur les origines de Clark Kent, son dilemme identitaire - Et non celui de Superman - et sa destinée personnelle.


Est-ce un oiseau ? Un avion ? 
Non, c'est Superman !.
Qui dit nouvelle vision ! Dis nouvelle ébauche du fameux super-héros et de son costume. Adieu l'emblématique slip rouge marque de fabrique du Kryptonien, l'uniforme de Superman est ici, d'un bleu métallique sobre, symbole de sa puissante aura humaniste. Dans Man Of Steel, le jeune homme va devoir choisir entre l'humanité et son peuple, les Kryptoniens. Tout d'abord l'humanité avec ses erreurs et ses choix incertains aux destins hasardeux, contre la renaissance d'un monde anciennement florissant et à la technologie développée, où tout est programmé à l'avance, où chaque citoyen à sa place dans la société bien avant sa naissance. Rien de manichéen là dedans, juste une volonté des scénaristes de vouloir faire ressortir telle ou telle origine, car ces deux civilisations ont leurs qualités comme leurs propres défauts. Et jusqu'à l'ultime affrontement Superman va peser le pour et le contre de son appartenance au monde des humains dans cette lutte sans merci contre ses compatriotes.

Les quarante premières minutes de Man Of Steel sont ambitieuses car elles développent de manière efficaces tout ce qui amènera Clark Kent à se questionner sur son identité et sa future destinée en se focalisant notamment sur ses parents et sa planète d'origine. L'idéologie colonialiste des Kriptoniens explique les raisons de la disparition funestes de ce peuple aux ambitions démesurées. Ainsi Jor-El incarne le renouveau, dans ses choix et ses espoirs contre les conservateurs préférant la génétique et les rôles prédéterminés, face à un général Zod, protecteur incorruptible et intransigeant de son peuple. Deux personnalités antinomiques qui hanteront le chemin de croix identitaires de Clark Kent / Kal-El.


Une fois sur la planète bleue, Zack Snyder et son équipe de scénaristes réussissent à incorporer des scènes cruciales à l'intrigue. 

Les échanges qu'entretiens Clark Kent avec ses deux pères sur son rôle à jouer entre ses deux peuples, et ses choix cornéliens de sacrifier des innocents au nom d'une plus grande vocation. 

Sa relation avec Jor-El tient de bien sûr l'astuce ou de la facilité scénaristique mais cela fonctionne compte tenu de cette technologie extra-terrestre est remplie de possibilités plausibles. Quant à Jonathan Kent, celui-ci est parfait dans ce rôle du paternel protecteur mais optimiste envers l'humanité. Pour figurer cette double destiné David S. Goyer et les frères Nolan s'inspirent brillamment de La république de Platon - La hiérarchie naturelle - et du messianisme Chrétien - La bonté justifie certains sacrifices. Ce dernier point sera démontré, lors de l'affrontement final qui verra périr des milliers d'âmes sans que Superman ne puisse faire autre chose que de penser à son propre destin. Malheureusement, il faut savoir sacrifier quelques personnes pour en sauver un bien plus grand nombre.


Les flashbacks incessants permettent de revenir sur l'adolescence de Clark Kent et de son questionnement intérieur quand à l'explication de ses pouvoirs. Une jeunesse entre vilain petit canard et paria qui résonne dans ses souvenirs en montrant un garçon défenseur de la veuve et de l'orphelin, le spectateur comprend alors vraiment ce qu'a pu vivre Clark Kent durant son enfance, de toujours devoir se restreindre, de se cacher, et tout garder en lui. Pour la manifestions de ses pouvoir, alors qu'il n'est qu'un enfant il doit se concentrer pour les maîtriser un par un et bien sûr cette tache est difficile pour lui, il reçoit ce don quasi-divin à un âge où il n'est pas en mesure de les comprendre mais il y parvient grâce à l'aide de ses parents.    



La mise-en-scène de Zack Snyder est remplie d'action, avec un vrai sens pictural et iconique flattant notre rétine. Les nombreuses destructions massives sont jouissives et impressionnantes - exemple à Smallville. 

Toute la dernière partie de Man Of Steel s'étend sur une conclusion dévastatrice où la pyrotechnie atteint un degré rarement atteint depuis Matrix Revolution, lors de l'affrontement Superman contre Zod dans la mégalopole de Métropolis, à noter que le Zoom et DeZoom n'a jamais été rarement aussi efficace qu'ici. Quant à la Production Design, celle-ci est spectaculaire. Dès les premières minutes nous avons droit à un environnement visuel Space-Opéra jouissif. A noter que l'aspect du vaisseaux des Kryptoniens renégats ressemblent étrangement aux Moissonneurs de la trilogie Mass Effect.

Inspiration ou hommage au cinéma de Terrence Malick ?.
Outre cette ébauche d'effet-spéciaux numérique, lors des scènes de flashback de Clark Kent, le cinéaste semble s'inspirer ou rendre hommage au cinéma de Terrence Malick, dans sa façon de filmer. Lors de quelques séquences le spectateur se croirait devant Tree Of Life

Au soleil couchant, on aperçoit un papillon posé sur une vieille balançoire en bois. Quelques instants après un chien tourne autour d'un jeune garçon portant une cape rouge, celui-ci court dans un champ près de vêtements en train de sécher au soleil. 

On retrouve alors la même ambiance que chez le réalisateur de La ligne rouge. Avec ces mêmes mouvements de caméras et ce rapport à la nature particulier. Il y dégage, je trouve une certaine poésie.

Le casting de Man of Steel est d'une efficacité désarmante. Entre un Henry Cavill méconnu du grand public, qui parvient à dompter la puissance du costume de l'homme d'acier grâce a une musculature impressionnante et un charme intemporel. Kevin Costner dégage une force émotionnelle, et grâce à sa personnalité le comédien apporte le poids nécessaire pour incarner le rôle de Jonathan Kent. Amy Adams est une Lois Lane aussi déterminé que romantique, faisant preuve d'un professionnalisme à toute épreuve, nous sommes à mille lieux du personnage des anciens films de Superman.  Michael Shannon en général Zod, aussi cabotin que terrorisant, dans un personnage de conquérant extra-terrestre particulièrement dévoué à sa terre natale, à mi-chemin d'Alexandre le Grand pour certains ou d'Adolf Hitler pour d'autres. Chacun des comédiens et comédiennes s'investit dans son rôle et donne vie à son homologue papier, et pour le choix des acteurs la production du film a eu l'intelligence de ne pas succomber une tentation d'une mode autour de l'un d'eux.

Affiche de chez Mondo.
La composition d'Hans Zimmer aide à intensifier les images à l'écran. J'aime particulièrement la direction musicale choisie par le mélomane et de ces intonations pour le thème principal. Bien sûr quelques mécontents regretteront John Williams, mais vu que la saga de l'homme d'acier repart sur de nouvelle base, un changement de compositeur était obligatoire pour tirer un trait sur le passé.

Pour son soixante-quinzième anniversaire, Warner BrosZack Snyder offre une adaptation sombre du mythe de Superman. Le cinéaste aidé de David S. Goyer et des frères Nolan ne tente pas de copier le travail de leurs prédécesseurs. La plus grosse qualité de Man of Steel réside dans sa dimension épique et ses thèmes traités… Une nouvelle relecture sans naïveté de ce super-héros précurseur et légendaire.

Affiche pour le Comic-Con 2012.