samedi 12 juillet 2014

L'Attaque des Titans (2013) - Coffret partie II -


Avec cette seconde partie, le spectateur suit toujours les aventures d'Eren Jäger et de sa soeur Mikasa, ces derniers tentent de survivre dans ce monde moyenâgeux en proie aux terrifiants Titans.

Ce shônen - manga pour garçon - scénarisé et dessiné par Hajime Isayama dont il s'agit ici de sa première oeuvre. Ce jeune auteur est pré-publié depuis Septembre 2009, lors du lancement du magazine Bessatsu Shônen magazine, de l'éditeur Kôdansha. Ce mensuel vise une tranche plus âgée du lectorat des shônen classiques…

Depuis sa parution sur l'archipel Nippon l'engouement pour ce titre s'accroît de jour en jour, devenant ainsi un véritable succès colossale, en Avril 2014 le tirage s'élève à environs trente six millions d'exemplaires.

Cette adaptation anime est signée par le célèbre studio d'animation I.G Production et à l'une de ses filiales Wit Studio. Sa réalisation est confiée à Tetsuo Araki, connu pour les animes, Death Note & Highschool of the Dead. La série fut diffusée à la télévision nippone entre Avril et Septembre 2013.

Avec la reprise du district de Trost sur les Titans, l'humanité vient de remporter sa première victoire face à ces géants colossaux. Sans l'aide des facultés "monstrueuses", voir titanesques du jeune Eren Jäger, cet événement symbolique n'aurait jamais eu lieu. Cependant les hautes autorités militaire et l'administration des Murs doivent décider de son sort. Entre quelles mains confier cette jeune recrue ?! L'intégrer aux bataillons d'explorations - son rêve depuis l'enfance - ou les forces spéciales, qui veulent le disséquer, pour découvrir son secret. Mais derrière ces enjeux important, une ombre machiavélique trame un plan concernant les humains, en voulant les en empêcher de connaître la vérité sur la nature des Titans…


Avec une première partie se terminant sur un treizième épisode, où Eren déplace un rocher sous une musique aux relans de nekketsu, - littéralement "Sang bouillant"-, où l'on voit de nombreux soldats se sacrifier, pour lui permettre de se frayer un chemin jusqu'à son objectif : Boucher la brèche dans le mur.

L'évolution des différents personnages au fil des épisodes devient intéressant, car  la plupart d'entres eux gagnent en maturités grâce à leurs péripéties passés. Dans le trio de tête, nous retrouvons toujours notre héros, Eren Jäger perdu face à ses nouvelles responsabilités envers l'humanité. Vers la fin de la série le jeune homme est atteint du "syndrome Shinji Ikari" en apprenant l'identité du Titan féminin, il refuse ainsi de se battre contre "elle". Mais finalement, il réouvre ses yeux en se rappelant de la promesse faite lors du décès tragique de sa mère, Eren décide de faire éclater sa colère face à son ennemi. Quant à son ami Armin, celui-ci commence à apprendre le pragmatisme à la dure. Et sa soeur adoptive Mikasa Ackerman devient une vraie héroïne badass lorsqu'elle est guidée par son unique désir : Protéger son frère. Mais les prouesses de la demoiselle s'efface avec l'arrivée du génie Rivaille, ce soldat d'élite taciturne dont l'un des traits de caractère obéit au règle du shônen "d"aventure". Son supérieur, le commandant du bataillon d'exploration, Erwin Smith est un officier impitoyable, doté d'une grande réflexion, mais le sacrifice de ses hommes morts "pour la cause de l'humanitéreste insupportable et lourdes à ses yeux. Finalement Jean, est le seul de la bande à avoir des réactions humaines devenant ainsi le soldat "normal" du régiment.

Lors de la 57éme expédition extra-muros, nous découvrons qu'Eren n'est pas le seul à se transformer en Titans. D'autres humains peuvent également accomplir cette prouesse, ce qui change énormément la donne. Déjà parce que l'on se retrouve avec des colosses intelligent capable d'éviter les attaques des soldats et se permettent de rendre ainsi les coups, on le voit parfaitement avec le Titan féminin, elle frappe pour tuer. Cela donne des adversaires à la hauteur des humains… Et puis cet élément clef permet de débattre sur l'existence d'un éventuel complot mondial, où presque tout le monde peut-être impliqué, du père d'Eren en passant par les officiers supérieurs et généraux au "culte du Mur". La paranoïa générale peut alors commencer… L'Attaque des Titans prend alors une autre dimension avec cette révélation importante. "Le culte du Mur" justement, cette religion encore peu développé il y a cinq ans sur le peuple, c'est vu en plein essor suite aux événements tragiques du district de Shiganshina et du Mur Maria. Après il faut bien comprendre que cette église ne cherche pas nécessairement à instaurer la peur dans la population, mais à sanctifier "le Mur". La montée de leur pouvoir n'est dû que grâce aux connections qu'ils possèdent avec la classe dirigeante, preuve en est de leur présence lors du procès en huit clos d'Eren Jäger. 

D'ailleurs d'où vient l'inspiration de ces fameux "Mur" entourant l'humanité ? Il sont en réalité un souvenir de jeunesse d'Hajime Isayama. Enfant, l'auteur vivait dans un village entouré de montagnes, et il désirait savoir ce qu'il y avait au-delà de la sierra, tel son héros. Les amateurs de mythologie Grecque penseront également au Tartare, cette terrifiante prison des enfers entourée d'un triple mur dans laquelle sont enfermés les Titans, ces divinités géantes qui ont précédés les Dieux de l'Olympes.

Dans cette seconde partie, nous découvrons le fonctionnement des différentes forces militaires présenté ici : Le rôle des "bataillons d'exploration" est d'élargir les bastions de l'humanité pour permettre la survit de l'espèce humaine, malheureusement à chacune de leurs expéditions extra-muros, de nombreux soldats sont dévorés ou mutilés suite aux assauts des Titans. Quant aux "forces spéciales", celle-ci ont une vie paisible loin des tumultes du champ de bataille, la garnisons est remplie de trouffions n'ayant jamais combattu en situation réelle. Leurs supérieurs, eux sont des planqués, qui n'hésite pas à s'adonner aux plaisirs de la vie, jouent aux cartes en buvant de l'alcool en plein service. La corruption de ce corps d'élite est également montré dans la série, lorsque deux hauts-gradés revendent des fournitures de l'armée au marché noir.

Pendant les Eyescatch - inter titre - le spectateur en apprend d'avantage sur cette société humaine vivant entre ses murs épais grâce à d'importantes informations.

Ainsi dans différentes bourgades, il existe des zones industrialisées, servant à fabriquer principalement des armes (canon, lame et l'équipement tri-dimensionnelle), pour lutter contre l'ennemi de l'humanité, d'ailleurs toute l'industrie dans L'Attaque des Titans sert pour cette cause primordiale. De même lors de la lutte entre le Titan féminin et Eren, dans le district de Stohess nous découvrons une cité proche de la capitale ou les riches notaires vivent paisiblement, loin des tumultes derrières le Mur Rose. Mais cette sécurité dorée à un prix, avoir un rang élevé dans la société. Malheureusement pour eux l'affrontement sanglant entre les deux monstres, rappel à ces bourgeois la dure réalité et le véritable danger extérieur, car finalement peu importe le prix pour vivre paisiblement, nul n'est en sécurité à l'intérieur de ces fortifications.


La plupart des informations dont le spectateur (et lecteur du manga) disposent sur l'univers de L'Attaque des Titans, sont publiques, lesquelles sont de faits connus par la population. Cela ne veut pas forcement dire qu'il s'agit de la vérité absolue, on peut facilement imaginer qu'il doit exister d'autre bastion de l'humanité quelque part dans ce monde.


Cette seconde partie s'ouvre par un nouveau générique d'une grande qualité visuelle. Avec Masashi Ishihama - Les OVAs de Read or Dies - à la réalisation, au storyboard et à la direction de l'animation. Bénéficiant d'effets spéciaux à la folie furieuse, et d'images d'une puissance sans nom (Hanji avec ses lunettes éclatées, Armin couvert de sang avec un regard plus décidé que jamais, Eren en Titan jaillissant en pleine ville recouvert de terre sur son corps…), et d'utiliser une idée intelligente, intégrer les crédits comme un élément physique. Certaines frames - images - durent un quart de seconde, le spectateur ne peut alors pas les voir à l'oeil nu immédiatement si il ne fait pas pause, certains plans comportent foules de détails et de clins d'oeil envers le manga d'Hajime Isayama. Sans compter la symbolique importante de quelques scènes.

Après trois épisodes encore un peu trop rigide et fixe côté animation, les équipes du Wit Studio se réveillent sur le dix-septième,  grâce à la réalisation et au storyboard de Daisuke Tokutsuchi (assitant réalisateur sur Xam'd et animateur sur Guilty Crown). Sa mise-en-scène impeccable, sans temps mort comporte des personnages badass et des créatures réellement dangereuses. Ce segment ne possède quasiment aucun plans fixes et utilise toujours la 3D de manière intelligente, apportant ainsi une profondeur d'un claquement de doigt, avec une présentation des différents effectifs sur une carte tridimensionnelle. C'était d'autant plus indispensable que cela renforce les distances et participe à la désorientation future lorsque les Titans commencent à désorganiser la formation. Quant au dix-huitième, signé Shin Wakabayashi (Highschool of the Dead, X-Men), celui-ci enchaîne avec un épisode rempli d'action tonitruante.

Mikasa Ackerman en mode Badass !

Les magnifiques décors sont signés par l'Art Director, Shunichiro Yoshida (Gurren Lagann). On ressent que son équipe et lui se sont inspirés de l'architecture de la ville Allemande de Nördlingen, l'une des sources de documentation du mangaka, pour créer les nombreuses cités à l'intérieur des Murs. Quant aux intérieurs des résidences, ceux-ci sont assez vides, donnant du réalisme à ce coté Moyenâgeux.

Le rythme trépident des épisodes se ralenti tout doucement, certainement dû à une volonté des scénaristes et du réalisateur de permettre à la publication du manga d'Hajime Isayama de prendre de un peu d'avance… On retrouve toujours les nombreux cliffhangers, dignes des séries Américaines pour tenir en haleine le spectateur jusqu'au prochain épisode. Pour la conclusion finale, les équipes d'animateurs de Wit Studio nous offrent un véritable feux d'artifices avec ce volcanique vingt cinquième épisode, un hommage non dissimulé à Neon Genesis Evangelion - Eren en mode Berserker digne de l'Eva-01. Le tout couplé par la composition musicale tonitruante de Hiroyuki Sawano qui renforce la puissance de chaque coup que s'envoient les deux Titans, le résultat est assez jouissif à l'écran.
To be continued…

Sans aucun doute, l'adaptation de L'Attaque des Titans est un véritable Blockbuster. I.G Production et de Wit Studio l'ont calibré tant pour le public Nippon que pour un public Occidental. Et cela marche, notamment grâce à l'utilisation intelligente (quoiqu'un peu abusive) de nombreux cliffhangers tenant ainsi en haleine le spectateur. Le côté pessimiste du récit est bien emmené, nos héros quoi qu'ils fassent, peu importe leurs courages se feront toujours avoir par ces ennemis colossales. Un seul regret : La série se finit de manière un peu frustrante… Donc vivement la suite !.


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