mercredi 30 avril 2014

Rocky V (1990)

Les années 90 sont enfin là. Rocky V signe le retour du boxeur de Philadelphie dans les salles obscures en Novembre 1990. Sylvester Stallone laisse son siège de réalisateur à John G. Avildsen, cinéaste du premier opus

Une décennie très difficile pour son interprète, Sylvester Stallone après avoir été le porte-étendard des années Reagan, et l'action-star mondiale des 80's, avec des succès comme Rambo II : La mission ou la saga Rocky. Le comédien commence à connaitre ses premiers échecs au box-office. Sa carrière devient alors décroissante, avant d'entamer une longue traversée du désert à l'aube des années 2000.  

Le scénario, toujours signé par Sylvester Stallone prévoyait initialement la mort de Rocky Balboa à la fin du long-métrage. L'étalon Italien devait succomber sous les coups de Tommy Gunn dans la rue. Un décès causé par les troubles et les blessures de son précédent match contre Ivan Drago dans Rocky IV. Le jeune boxeur devenant ainsi le meurtrier du héros de Philadelphie. Lors du tournage de nombreuses tensions se font ressentir. Notamment pour Burt Young, l'interprète de Paulie, se souvient dans son entretient à SoFilm"Rocky V, était pourri. Stallone a pris le fric et a fait une merde. On ne s'est pas parlé pendant quinze ans parce que je lui en voulais de ne pas avoir essayé de faire mieux. De son coté, il avait perdu l'affection du public à force de faire tous ces films débiles pour le pognon. Stallone, est quelqu'un qui aime beaucoup l'argent."

Lorsque John G. Avildsen apprend les modifications apportées sur la fin initiale par les deux producteurs : Ces derniers voulant laisser vivre Rocky Balboa. Le réalisateur, quitte le plateau lors du tournage. Sylvester Stallone, réécrit le scénario et le remplace au pied levé à la réalisation.

Rocky, mal en point, revient aux Etats-Unis, après son combat en Russie contre Ivan Drago. Le boxeur décide de prendre sa retraite à cause d'une lésion au cerveau causé par les coups violents du Russe. L'étalon Italien se retrouve ruiné, suite à une procuration signé par Paulie, donnant ainsi les pleins pouvoirs à son comptable. Comme à ses débuts, la famille Balboa retourne donc vivre dans les quartiers de Philadelphie. Ayant repris le gymnase de Mickey, Rocky fait la connaissance d'un jeune boxeur prometteur, Tomny Gunn, l'ancien champion décide alors de l'entrainer…



Chaque opus de Rocky, est cohérent, répondant ainsi aux états d'âmes, et à la carrière de son interprète, scénariste : Sylvester Stallone. Le comédien est lucide, sur son parcours de l'époque, au creux de la vague dans les années 90, il songe à ce reconvertir, commettant quelques erreurs de parcours, comme l'arrivée de certains projets plus petits et raisonnables. Sans oublier ce choix controversé d'imiter son rival et ami, Arnold Schwarzenegger sur le terrain de la comédie, avec le ridicule Arrête ou ma mère va tirer. L'acteur doit accepter d'être moins populaire un temps aux yeux du public, pour mieux remonter ensuite. 

Après deux long-métrages dans les années 80, aux enjeux commerciaux limités, et un merveilleux film de propagande de l'ère Reagan. Rocky V, signe un retour aux origines, plus humble et humain. Son interprète, scénariste, Sylvester Stallone va jusqu'à rappeler symboliquement à la réalisation, le cinéaste du premier opus, John G. Avildsen. Pourquoi une telle introspection ? Peut-être cette envie de revenir aux valeurs sûres, à ce coté humaniste de la saga, disparu depuis quelques temps déjà.

Victime d'une arnaque par leur expert-comptable véreux, et obligé de revendre leurs biens. La famille Balboa retourne vivre là ou tout a commencé, dans leur quartier d'origine de Philadelphie, ou se déroulait l'intrigue du premier Rocky. En plus de ce retour au sources, il y a cette bonne idée, assez intéressante, de ce Rocky vieillissant, passant le flambeau à une nouvelle génération, comme cet illustre inconnu qu'est Tommy Gunn. L'étalon Italien reste toujours ce personnage humain, maladroit et attachant, ses défauts font de lui sa force, avec une certaine idée de respect et de droiture. Comme Mickey en son temps, Balboa devient l'entraineur de cette jeune pousse. Les nombreux flashbacks en noir & blanc, avec la réapparition de l'ancien entraineur de l'étalon Italien, servent à boucler la boucle. 




Rocky V, aborde un point, peu abordé jusqu'à présent dans les films : Les relations père-fils. En s'occupant de plus en plus de l'entrainement de son jeune poulain, Rocky oublie sa responsabilité paternelle, et ses obligations familiales. Obnubilé par la réussite de sa nouvelle carrière d'entraineur, l'ancien boxeur, se détache petit-à-petit des siens, surtout de son fils, entre  jalousies et retrouvailles allant de pair. Dommage, l'esprit niais gâche l'ensemble de ce sujet. 

L'argent et son influence néfaste sur le sport, voila un thème cher à la saga Rocky. Une critique exercée ici, par ce personnage de promoteur bling-bling, exubérant, de George Washington Duke, caricature du célèbre Don King. Le comédien Richard Gant porte un manteau de fourrure, des lunettes dorées, entouré de call-girl : Tout y est. Il s'amuse même à répéter la phrase fétiche de ce célèbre manager : "Only in America". En réussissant à promettre monts et merveilles au jeune poulain, Tommy Gunn oublie sa relation fraternelle avec Rocky Balboa.
 


Tout est loin d'être parfait dans Rocky V. La psychologie de Tommy Gunn, interprété par le boxeur professionnel Tommy Morrison, est peu développé, frôlant le néant, à cause d'une intrigue au rythme bien trop rapide : Le jeune homme devient champion au bout de trois minutes. 

La mise-en-scène de John G. Avildsen, est trop académique, n'apportant rien de neuf, le cinéaste essaie de copier le style de Sylvester Stallone, sans y arriver d'un iota. Le spectateur a plus l'impression de visionner un mauvais téléfilm. Seul point positif, le retour de Bill Conti à la composition musicale, donnant des sonorités urbaines et hip-hop, malheureusement les musiques ne collent pas à l'ambiance.

Rocky V, est en demi-teinte, sans être la catastrophe annoncée, ici et là. Le retour aux origines de la saga, est une bonne nouvelle, même si on ressent Sylvester Stallone peu impliqué dans son rôle fétiche. Le long-métrage souffre d'un scénario à l'esprit trop niais, limite indigeste, et d'un rythme trop rapide. Mais les enjeux sont plus présents à l'écran et renouvelés, en comparaison des deux précédents opus. La réalisation digne d'un téléfilm gâche le plaisir. Un honnête épisode de Rocky, à réserver uniquement aux amateurs du boxeurs de Philadephie.


mardi 29 avril 2014

Rocky IV (1985)

La conclusion de la saga prévu après Rocky III : L'Oeil du Tigre, soit une trilogie, n'aura pas lieu. Rocky Balboa revient finalement, en Novembre 1985, dans les salles obscures, avec Rocky IV.

Son interprète, cinéaste & scénariste, Sylvester Stallone, est alors au point culminant de sa carrière, venant enchaîner le succès planétaire de Rambo II : La Mission. Cet opus est le plus controversé de la saga à cause de ses relents de guerre froide, pendant les années de présidence Reagan. 

Comme point de départ pour écrire le scénario Sylvester Stallone s'inspire d'un match de boxe politique en 1936, en plein nazisme, entre l'Allemand Max Schmeling et l'Afro-Américain Joe Louis

1985, le boxeur de l'union soviétique, Ivan Drago pose les pieds aux États-Unis afin de défier Rocky Balboa. Apollo Creed, trouvant arrogant l'athlète Russe, se propose  de l'affronter à la place de l'étalon Italien, pendant un match d'exhibition à Las Vegas. Mais le combat tourne au drame, l'ex-champion du monde des poids lourds, meurt d'un arrêt cardiaque suite aux puissants coups de son adversaire. Se reprochant de pas avoir sauvé son ami, en jetant l'éponge, Rocky décide de combattre Drago, en URSS…


Rocky, c'est l'histoire de la vie d'un homme, prenant aux tripes le spectateur, par l'aspect affectif du personnage. Le boxeur forge indiscutablement l'esprit du film, au-delà de la compétition, de la boxe et de son ascension. On suit surtout le destin de Rocky Balboa, au fil du temps et de sa carrière. Les débuts de la saga sont les meilleurs feel-good movie pouvant exister, avec cette musique de Bill Conti donnant la pêche, avec l'envie de frapper un punching-ball. Rocky Balboa, c'est au final un gars simple, un peu benêt, gentil, humain… Les deux choses primordiales dans sa vie : La boxe & sa famille. Malheureusement avec Rocky IV, cet aspect autobiographique des deux premiers long-métrages à totalement disparu, Rocky fait du Sylvester Stallone républicain, devenu l'action-star mégalomane, depuis Rambo II : La Mission. Certainement l'un de ses pires scénarios, jamais écrit, ne possédant aucune finesse d'écriture. Contrairement à d'autres récits de cette décennie abordant ce thème similaire de la guerre froide, comme Double Détente avec son rival & ami de l'époque, Arnold Schwarzenegger.

Le couple présidentiel Américain, Ronald Reagan
et sa femme Nancy, avec Sylvester Stallone &
sa compagne de l'époque, Brigitte Nielsen. 

Le scénariste, cinéaste & comédien se sert de son personnage fétiche, pour faire un pamphlet de propagande Américaine. Ses relents de fiertés patriotiques, nationalistes, ici, sont trop manichéens : Le héros de la nation de la liberté contre la machine de guerre soviétique, hautaine, austère… La représentation des femmes Russes, peut être assimilé aux Nazis - Grandes aux yeux bleus & blondes -. Le message final sur la paix dans le monde, et la compréhension entre les peuples, le politburo du Kremlin applaudissant le discours du boxeur venu d'Outre-Atlantique… Atteignent des sommets de niaiserie. 

Outre cet aspect peu glorieux. Rocky IV, peut avoir une double lecture : La mégalomanie des Américains, et leur trop grande confiance en eux, le spectacle de James Brown, entonnant "Living in America" lors de l'exhibition d'Apollo Creed par exemple. La présence du chanteur est une référence au combat mythique "Rumble to the jungle", organisé en 1974 au Zaïre à Kinshasa, par le sulfureux promoteur Don King, avec en tête d'affiche : Le challenger, Mohammed Ali & Georges Foreman, champion du monde en titre.


Rocky IV est entaché par la mort d'Apollo Creed, l'ancien champion du monde des poids lourds toujours aussi prétentieux, refusant d'être has-been et de vieillir. Ressort pour l'occasion son costume d'Oncle Sam, référence au premier Rocky. Son décès intervient trop rapidement, sans dégager une force émotionnelle. Quand au Boxeur Russe, emblématique, Ivan Drago. Premier rôle de Dolph Lundgren, au cinéma. L'acteur est une magnifique découverte, montagne de muscle charismatique. Presque muet pendant une heure trente cinq, balançant trois phrases, notamment cette punchline, devenue culte aujourd'hui : "If he dies, he dies". Les personnages secondaires sont inexistants, même Adrian. Paulie est devenu, un vulgaire side-kick comique par excellence. Ludmilla Vobet Drago - La femme à Ivan Drago - est interprétée par Brigitte Nielsen, Madame Stallone dans la vie lors de la sortie de Rocky IV.
 
L'entraînement en pleine campagne Sibérienne, reste mythique. Un montage alterné, avec l'opposition entre la manière artisanale et celle usant de hautes technologies. Rocky s'entraîne donc à la dure, en utilisant la méthode Lafay, avec peu de matériels ou d'outils. L'étalon Italien, se fait les muscles en travaillant comme un paysan. Son adversaire Russe, Ivan drago, est un rat de laboratoire, un cobaye entre les mains des scientifiques, et de la science. Ces derniers n'hésitent pas à le doper aux stéroïdes, et autres anabolisants. Les savants utilisent sur lui, les dernières technologies et ordinateurs - pour l'époque -. La disparition de la mythique composition de Bill Conti, se fait ressentir énormément. Elle est ici remplacée, par les sonorités bontempis de Vince DiCola.


La mise-en-scène, est véritablement ancrée dans les années 80. Avec des idées loufoques, et ringardes, comme le robot domestique. La réalisation est quelconque, assez clipesque de temps en temps, comme le passage flasback de cinq minutes, servant de bouche trou, plombant Rocky IV de pathos inutilement.

No Pain, No Pain, No Pain…

Les combats sont énergiques, violents. Les droites de Rocky, font mouches sur la montagne Russe - Au fil des films, le scénariste a dû oublier, que l'étalon Italien était gaucher de naissance -. Le tournage fut d'ailleurs arrêté, Sylvester Stallone a été hospitalisé pendant deux semaines, suite aux coups de Dolph Lundgren.

 

Rocky IV, se suit comme un véritable plaisir coupable. La réalisation ancrée dans les eighties a mal vieillie. Cet opus de propagande Américaine n'a malheureusement rien à voir avec l'esprit des deux premiers opus. Ici, tout est d'envergure mégalomane, comme son comédien, scénariste, réalisateur : Sylvester Stallone


   

dimanche 27 avril 2014

Rocky III : L'Oeil du Tigre (1982)

Avec ce troisième opus, la saga Rocky rentre droit dans les années 80 & l'ère Reagan. Comme pour Rocky II : La Revanche, le long-métrage est toujours réalisé, scénarisé par Sylvester Stallone. Ce volet est également le premier de la franchise à connaitre un énorme succès en France, avec plus de trois millions d'entrées. Avec La Course à la Mort de l'An 2000, C'est le second film avec Sylvester Stallone dans un rôle principal, à dépasser le million d'entrée sur notre territoire. 

Après sa victoire contre Apollo Creed, Rocky Balboa est devenu champion du monde des poids lourds. Le boxeur est maintenant riche, célèbre et respecté. S'embourgeoisant avec sa femme Adrian, l'étalon Italien continu à défendre son titre pour la dixième fois. Dans l'Illinois, à Chicago, un challenger du nom de Clubber Lang décide de le défier lorsque le leader annonce sa retraite de la vie sportive. Mickey l'entraineur de Rocky, s'y oppose fortement, pour lui Clubber Lang est un véritable tueur, malgré ses réticences, Balboa accepte le challenge… 


Avec Rocky III : L'oeil du tigre, Sylvester Stallone, se détache de l'atmosphère des deux premiers long-métrages. Les scénarios étaient basés sur une romance simple,  touchante ou la boxe n'était pas l'enjeu principal. Le récit, ici, est à certains moments moins sensible et subtil. L'évolution du personnage de Rocky Balboa change. Sylvester Stallone, a des traits beaucoup plus fin et une mine sérieuse. Fini donc le boxeur benêt, insouciant des débuts. L'étalon Italien est devenu mature et réfléchi.

Avec sa victoire contre Apollo Creed, dans Rocky II : La Revanche, Rocky Balboa est devenu champion du monde en titre. Cette renommée lui a apporté, la gloire, l'argent, la publicité et l'amour du public - Sa ville de Philadelphie lui dédit une statue à sa gloire -. Une vie d'opulence, de sérénité familiale, mais "l'oeil du tigre" a disparu, le boxeur néglige sérieusement ses entrainements. 

Cette naïveté, cette sincérité, des premiers opus n'est plus, ce rapport attachant particulier entre l'étalon Italien et le spectateur a cessé. Souvenez-vous, le récit de ce jeune homme prolétaire, boxeur inconnu, surmontant les obstacles pour battre le champion du monde en titre, Apollo Creed, prouvant ainsi son amour à sa fiancé. La suite de l'intrigue de Rocky III : L'oeil du tigre, s'améliore avec une épreuve, voir la quête dans la vie du héros déchu : La reconquête du titre.


Avec ce Rocky Balboa mégalomane, dépeint dans ce long-métrage. Peut-on, y voir, un futur message en parallèle de la carrière décollante de Sylvester Stallone à l'époque ? L'acteur engendra les succès dans les années 80, avec la saga Rocky & les Rambo, avant d'enchainer les bides dans les 90's.

Quand à Clubber Lang, c'est un Rocky-Bis. Un combattant à l'esprit meurtrier, convoitant le titre, prouvant ainsi aux yeux de tous, ses capacités de réussir. Lors de leur premier affrontement, le héros de Philadelphie, subit une perte énorme dans sa vie, la disparition de Mickey Goldmill, ce père de substitution. La scène n'a pas la force émotionnelle, l'intensité espérée, dommage. L'ancien adversaire de l'étalon Italien, Apollo Creed devient alors son entraineur, lui faisant découvrir un nouveau type d'exercice.

On retrouve aussi, son beau-frère Paulie, toujours aussi gueulard, peau-de-colle et colérique. Le personnage perd de plus en plus de légitimité au fil des films, devenant une sorte de side-kick gênant, comique mais possédant un grand-coeur. 

Affiche commémorative de Rocky III.
L'entrainement, est encore plus intense. Quittant un temps la grisaille de Philadelphie pour le soleil, et la chaleur de Californie. Donc, adieu ici, la montée des marches du musée d'Art, bonjour, les plages du Pacifique. Toujours accompagné par la musique mythique de Bill Conti, aidé par l'instrumental Eye of the tiger de Survivor. On ressent indéniablement l'effet des années 80, dans le style vestimentaire et l'esthétique, un véritable coté gay-friendly, avec ses débardeurs s'arrêtant au nombril, la transpiration, les ralentis… Et le mythique câlin dans la mer.

Clubber Lang est le premier rôle de Mister T, le comédien est monolithique, grognant sans arrêt sur son adversaire ou sur les journalistes, balançant des punchlines infernales. Difficile de s'attacher à ce personnage antipathique. Le catcheur Hulk Hogan, fait également une apparition sous l'appellation "lèvre de feu", lors d'une exhibition amusante pour un gala charité.


Pour la mise-en-scéne de Sylvester Stallone, le spectateur a l'impression d'assister en direct au passage de flambau entre les seventies & les eighties.

 
Les différents combats, sont encore plus intenses, violents, comme les droites de Mister T par exemple. L'affrontement filmé en direct parait réel, la caméra filme avec fluidité les déplacements des deux boxeurs sur le ring. Le montage et les différents plans lors des matchs imposent une véritable authenticité présente depuis le premier Rocky
 

Pour la dernière scène entre Rocky Balboa & Apollo Creed. Sylvester Stallone envisagé à l'époque, la conclusion de la saga Rocky en une trilogie.


Rocky III : L'Oeil du Tigre, se concentre plus sur la boxe, avec une violence plus accrue, donnant à 
la saga, un coté blockbuster. L'aspect urbain des deux premiers long-métrage a disparu. Cet opus passe mal les années, à cause de son esthétique trop ancrée dans les années 80. 

Affiche Japonaise




La Grande Attaque du Train d'Or (1979)


Récompensé par le Prix Edgar Allan Poe pour Un Train d'Or pour la Crimée, La Grande Attaque du Train d'Or est l'adaptation du propre roman que Michael Critchton avait publié quelques temps plus tôt, s'inspirant de fait réels survenus en 1855. Après PursuitMondwest - Westworld & Morts Suspectes, le romancier Américain repasse derrière la caméra.

Produit par Dino de Laurentiis, nabab Italien célèbre pour avoir financé - ou co-financé - plus de cinq cent longs-métrages dont trente-huit furent nominés aux Oscars : De La Strada de Frederico Fellini, à Barbarella de Roger Vadim, en passant par Serpico de Sidney Lumet ou encore Conan le Barbare de John Milius. Et surtout Dune, oeuvre renié par son cinéaste David Lynch. Devant l'échec commercial de l'adaptation de ce roman culte de Science-Fiction de Frank Herbert, le producteur transalpin perdu énormement d'argent et dû renonçer à investir dans d'autres projet ambitieux.



"En 1855, l'Angleterre et la France étaient en guerre contre la Russie en Crimée. Les troupes Anglaises étaient payées en or. Une fois par mois, 25 000 £ étaient placées dans des coffres dans la banque Huddleston et Bradford à Londres. et amenées à la gare sous la surveillance de garde armés le convoi n'avait pas d'itinéraire, ni d'horaire établis. L'or était placé dans le wagon à bagages du train de Folkestone pour être transporté par bateau jusqu'au continent puis en Crimée. Les coffres-forts étaient mis dans deux coffres Chubb fabriqué en acier trempé d'une épaisseur de deux centimètres. Chaque coffre pesait 250Kg, et possédait deux verrous nécessitant deux clés chacun, soit quatre clés au total, Par mesure de sécurité chaque clés était gardée séparément. Deux clés étaient confiées au chef de gare, qui les gardait dans son bureau. Une troisième était à la garde de M. Edgar Trent, président de la banque Huddleston et Bradford. Et la quatrième était entre les mains de M. Henry Fowler, directeur de Huddleston et Bradford. La présence d'une telle quantité d'or en un seul endroit suscitait l'intérêt de tout les bandits Anglais, mais en 1885, il n'y avait jamais eu d'attaque contre un train en marche…"

En 1855, en pleine époque Victorienne, le charismatique, Edwards Pierce, maitre voleur, élabore un plan pour s'emparer d'un chargement d'or - d'une valeur de 25 000£ -, destiné au front de Crimée. La banque chargée du transport de fond, prend d'extrême précaution, en enfermant l'or dans deux coffres-forts, chacun muni de deux verrous. Le brigand doit donc s'emparer de quatre clefs pour pouvoir réussir le casse du siècle. Pour cela, il recrute un complice Robert Agar, crocheteur professionnel et expert en copie de clef. Edwards Pierce, profite de sa richesse et de ses contacts professionnels pour localiser les trousseaux : Les dirigeants de banque, M. Henry Fowler & M. Edgar Trent, en possède une chacun, les deux autres sont en sécurités dans une armoire, dans le bureau de la compagnie South Eastern Railway à l'intérieur de la gare de London Bridge. Les voleurs réussiront-ils le coup du siècle ?

Gravure du Crystal Palace à Londres.
Tirée librement de l'histoire vraie du grand vol d'or en train de 1855 à Londres. Ce méfait imaginé par Edward Agar et son complice William Pierce, c'est réellement passé sur la route de Folkestone, avant de pouvoir être embarqué en bateau à travers la Manche, jusqu'au port de Boulogne-sur-mer en direction de Paris.

La reconstitution de Londres à l'époque Victorienne est l'une des réussites du film. Les décors sont riches, réalistes, fourmillent de vie et nous transportent dans la capitale Anglaise de la fin du XIXème siècle

On aperçoit lors d'une séquence un feu d'artifice lancé du fameux Crystal Palace. À l'origine situé à Hyde Park, pour l'emblématique première exposition universelle de Londres en 1851. Cet ouvrage créé par le paysagiste Joseph Paxton. D'une longueur de 564 mètre, et d'une hauteur intérieur de 39 mètres. L'édifice offrait une surface d'exposition de 92 000 m². Ce palais composé d'acier et de verre, préfigure la construction en pré-fabriqué. Apres les six mois de l'événement écoulés, il est ré-assemblé à Penge Place situé au sommet de Sydenhall Hill. Mais le 30 Novembre 1936, un incendie survient en plein dans la nuit, détruisant le palace en quelques heures seulement.

L'intrigue est savoureuse, avec cet aristocrate-voleur désirant dérober les lingots d'or pendant son transport en train. De la mise en place du plan à son exécution nous suivons les aventures de nos deux héros et comme souvent dans les Caper Movie - films de casse - les imprévus sont inévitables. Le film comporte de nombreuses allusions sexuelles dans les dialogues - Notamment entre la femme d'Edgar Trent & Edwards Pierce, lors du goûter.

Superbement éclairée par le regretté Geoffrey Unsworth (Superman, 2001, L'Odyssey de l'Espace) - à qui le film est dédié -, La Grande Attaque du Train d'Or est un habile mélange d'aventure et d'humour, un divertissement comme on en fait plus, un spectacle grand-public dans le sens noble du terme. Bénéficiant d'une direction artistique de toute beauté et de la mise en scène solide de Michael Crichton, cette oeuvre doit également beaucoup à l'énergie et à la bonne humeur communicative de son trio.

Sean Connery, décontracté dans son rôle d'Arsène Lupin "so British". Le comédien assure ses propres cascades, comme la spectaculaire séquence de vol, où celui-ci se retrouve sur le toit du train, à éviter les nombreux ponts et autres tunnels parcourant le trajet. Son partenaire, Donald Sutherland, incarne l'excellent Robert Agar, à mi-chemin entre le side-kick comique, et le ton sérieux, nécessaire pour pouvoir réussir le casse du siècle. Et la ravissante Lesley Anne Down, est l'atout charme.

La composition fantastique de Jerry Goldsmith, renforce le côté héroïque de ce film d'aventures.

Irrésistible, Jubilatoire ! La Grande Attaque du Train d'Or, est un savoureux Caper-Movie - film de casse - se déroulant à l'époque Victorienne. Les aventures de cet Arsène Lupin à l'anglaise, gentleman cambrioleur, sont plutôt bien rythmées, privilégiant l'humour et le suspense à l'action débridée (qui ne survient réellement qu'à la toute fin). Un divertissement aussi classieux qu'agréable, embaumé d'un doux parfum d'héroïsme.


Affiche Japonaise

samedi 26 avril 2014

Rocky II : La Revanche (1979)

Trois ans après le succès inespéré, voir inattendu du premier opus. Arrive sa suite direct, lors de l'été 1979. Toujours scénarisé par le comédien Sylvester StalloneRocky II : La Revanche, est sa première incursion de réalisateur dans la saga du mythique boxeur

Suite au match célébrant le bicentenaire de la révolution Américaine, opposant l'inconnu Rocky Balboa contre Apollo Creed, le champion du monde des poids lourds. Les deux boxeurs sévèrement blessés sont emmenés d'urgence à l'hôpital. L'étalon Italien, annonce au journaliste sur place, prendre sa retraite. Quelques semaines plus tard, l'ex-boxeur, sort pour empocher ses gains. Après de nombreuses dépenses absurdes sauf une : L'achat d'une maison. Rocky demande en mariage sa fiancée, Adrian. Le jeune couple emménage à Philadelphie. Le temps passe, l'argent se fait de plus en plus rare dans le foyer, l'ancien boxeur entreprend alors plusieurs petits boulots…


Sylvester Stallone, scénariste / réalisateur prouve son humanisme, avec ce début de saga. Rocky II : La Revanche reste dans la noble lignée du premier opus.

Rocky Balboa c'est créé une réputation de boxeur, en véritable rival au champion du monde poids lourds en titre. Mais l'étalon Italien renie cette notoriété sportive soudaine. Le boxeur accomplit son rêve en désirant se marier avec sa compagne, Adrian. 

Le jeune homme n'hésite pas à accepter la moindre offre publicitaire, lui arrivant sous le nez, se prends ainsi au jeu de l'argent facile et du succès public. Inconscient des limites de son esprit benêt, Rocky fait face à la honte la plus totale devant les yeux de sa bien-aimée, lors de l'enregistrement d'une réclame, incapable de prononcer convenablement les slogans.



En flambant et dilapidant l'argent empoché lors de sa rencontre contre Apollo Creed. Rocky satisfait ainsi son égo intérieur caché. Mais l'étalon Italien et sa compagne, retrouvent leurs statuts de prolétaires, sans gloire, ni fortune. Devant ce volte-face, l'ex-boxeur travail pour les abattoirs de son beau-frère Paulie. Un boulot de manutentionnaire, l'obligeant à porter, découper, emballer la viande. - Inspiration de Darren Aronofsky pour son futur The Wrestler ?. Adrian confiante, et enceinte reprends son ancien emploi dans l'animalerie.

Rocky continu à garder la forme, en s'entrainant sans véritable passion. Sylvester Stallone montre l'encroutement quotidien du personnage, vivant heureux sa vie conjugale monotone, très vite l'ancien boxeur, prouve qu'il peut décrocher les étoiles, non pas pour la gloire et la fortune, mais pour son salut et l'amour d'une femme. Comme pour le premier film, la force de Rocky II : La Revanche se situe, non pas dans les combats, mais dans le traitement psychologique, l'évolution sociale et les relations entre les personnages, abordant le thème de la paternité.



De son coté Apollo Creed ne semble pas apprécier les critiques de la presse et les rumeurs à son sujet concernant son résultat contre Rocky lors du Match gala du bicentenaire de la révolution Américaine. Le champion des poids lourds décide donc par tout les moyens de faire remonter l'Étalon Italien sur le ring pour l'affronter une nouvelle fois, allant même à porter atteinte à 'image du boxeur. 


Rocky II : La revanche bénéficie 
de cadrages dynamiques lors du
combat final.
Comme pour le premier Rocky, Sylvester Stallone exploite les mêmes ficelles scénaristique, avec un brin de puissance émotionnelle. L'histoire se suit toujours avec délectation.

Le comédien passe derrière la caméra, signant ici, son deuxième long-métrage. - Son premier film à ce poste est la taverne de l'enfer -. Ce changement est assez anecdotique, Rocky, ne brillait pas par sa réalisation. Avec une photographie, un ton et toujours, cet aspect urbain, Sylvester Stallone essai de coller au premier opus. Mais des recherches de mise-en-scène, un peu plus tape à l'oeil sont apportées lors du combat final par exemple.

Comme pour Rocky, la séquence d'entrainement donne la pêche avec ses enfants courant derrière le champion local, Rocky Balboa. La mythique montée des marches du musée d'Art de Philadelphie est bien présente, sur la musique emblématique de Bill Conti. Un véritable moment émouvant.


Quand au combat final de Rocky II : La Revanche, celui-ci est plus intense et impressionnant, avec des effets de ralentis, bien placés, à la Raging Bull. Les deux boxeurs crèvent l'écrans, on peut ressentir la transpiration à l'écran, leur ferveur et leur énergie. Carl Weather (Predator) est toujours aussi charismatique en Apollo Creed.

Le cinéaste arrête le long-métrage au bon moment, avec cette illustration finale, attendrissante, entre Rocky Balboa & Mickey Goldmill. Une relation proche d'un père et de son fils.



Sylvester Stallone signe avec Rocky II : La revanche, une suite respectable, dans la lignée du premier film. Le spectateur suit toujours avec plaisir l'évolution de ses différents protagonistes avec la suite de cette saga épique, très attachante.

Affiche Espagnole.