Nous somme en 1963, sept à huit mois se sont écoulés depuis la fin de la saison précédente. Depuis son rachat par la société Britannique, deux représentants Anglais, M. Lane Pryce & M. Hooker, (Surnommé secrètement "Monneypenny" par les dactylos et secrétaires, nous sommes en pleine "Bond-mania"), sont sur place pour manager le bon déroulement de l’agence c'est-à-dire licencier des salariés, gérer les budgets internes comme les fournitures et notes-de-frais, sans oublier de rapporter des évènements à la maison mère, bref une sorte de colonisation à l'Anglaise… Nous rentrons dans l’ère des prémices du capitalisme moderne.
Quand aux personnages principaux, Don Draper travaillera pour les hôtels Hilton, il trouvera presque en la personne de Conrad Hilton, (Fondateur du groupe hôtelier du même nom et arrière-grand-père de Paris Hilton) un père de substitution. Betty Draper sera enceinte dans la première partie de cette saison, la grossesse ne l'enchantera guère. La célébration du mariage de Roger Sterling, le vieux patron épouse sa jeune secrétaire. Les États-Unis seront à un tournant de l'histoire, l’assassinat de John F. Kennedy, bouleversera définitivement les consciences même celle du couple Draper, suite à cette tragédie nationale, Betty décidera d'aller de l'avant en prenant une lourde décision pour sa vie future...
New-York, une ville qui se modernise !
L'ancienne Penn Station |
Avec la venue des Anglais au sein de Sterling-Cooper, on assiste à la rivalité entre l'Angleterre et les États-Unis, l'ancien monde contre le nouveau monde. L'épouse de Lane Pryce, ne s'habitue pas au mode de vie Américains, La Grosse Pomme étant trop sales et bruyantes, à ses yeux. Ne rêvant que d'une chose, retourner vivre dans bonne vieille ville de Londres.
La ville de New York, se modernise au niveau de l'urbanisation avec la destruction de Penn Station, (Pennsylvania Station) magnifique gare au style Beaux-Art qui deviendra dans quelques années, le fameux Madison Square Guarden, l'agence Sterling-Cooper, devra trouver un moyen de calmer la vague de protestation contre la destruction de cet édifice, mais les consciences des New-Yorkais se réveilleront quelques années plus tard avec la protection du patrimoine architectural. D'ailleurs une réflexion amusante de la vieille mère de Roger Sterling qui ne reconnaît plus sa ville avec tout ses changements.
L'homosexualité et le racisme dans les années 60 ...
L'époque des années soixante, rejette l'homosexualité, le personnage de Salvatore Romano, en fera malheureusement les frais. Dans un premier temps, il succombera à la chair, lors d'un voyage d'affaire à Baltimore, Don le surprendra lors d'un incendie à l’hôtel. Dans l'avion du retour, les deux hommes conviennent d'un pacte tacite avec ce slogan : "Ne montrer, ce que vous voulez". Malheureusement, quelques épisodes plus tard, Salvatore refuse les avances de Lee Jr, fils du P.D.G de Lucky Strike, celui-ci demande le renvoi sur le champ de l'ancien graphiste, devenu réalisateur de publicité. Draper le licencie avec des mots assez dur : "De toute manière on ne sait jamais, avec vous autres".
Le racisme envers la communauté Afro-Américaine, est toujours abordé de manière intelligente par les scénaristes. L'apothéose, étant une représentation absurde et raciste d'une adaptation de My Old Kentucky Home, avec un Roger Sterling grimé en noir, lors de sa Garden Party. La jeune génération comme Peter Campbell, sera confrontée lui au racisme de ses supérieurs et clients, quand il tente d’orienter une publicité des téléviseurs Admiral, vers les « négros », les ventes se portant bien dans "les grandes ville du jazz", comme le souligne judicieusement Kinsey, les villes comme Oakland, Chicago, Washington et Kansas City. Peter Campbell prend une décision marketing intéressantes, en voulant placer des publicités dans des magazines de la communauté Afro-Américaine comme Ebony, c'est le début du mainstream en quelque sorte. Les scénaristes utilisent les rêves des personnages en passant des messages subliminaux avec intelligence, pendant son accouchement douloureux sous calmant, Betty rêvera de ses parents décédés à coté d'eux ce tient un jeune homme, qui est en réalité, Medgar Ever, il sera assassiné par un membre du Ku Klux Klan, pour avoir luttait contre les discriminations mais la révolution est en marche, à la radio, on entend le discours du révérend Martin Luther King, le 28 Août 1963. «I had a dream…». L’institutrice de Sally, qui prend la décision de lire ce discours à la rentrée des classes. Les enfants ont déjà compris, un vent de changement commence à souffler sur cette Amérique, notamment grâce au Mouvement des droits civiques qui prône l'abolition de la ségrégation. Ces exemples démontrent l’évolution et le chemin qu'on prit les consciences, car les années soixante ne sont pas si loin de notre époque.
Les prémices de la femme moderne ...
Un autre sujet cher à Mad Men, L'émancipation de la femme.
Peggy Olson, est le prototype de la femme moderne, son ascension dans la hiérarchie, possédant son propre bureau, mais malheureusement confrontée à une certaines jalousie des secrétaires et autres dactylos. Peggy aura un échange avec Don, pour avoir le même salaire voir l'équivalent des hommes, signalant même qu'une loi a été voté au congrès Américain.
Autre incarnation de femme moderne. l'institutrice de Sally, comme je le disais, elle décide de lire le discours de Martin Luther King à la rentrée des classes. Ce personnage symbolise l’avenir. On l’imagine dans quelques années être une femme indépendante, activiste et militante luttant pour l’égalité des blancs et des noirs, des hommes et femmes. Et le fait de la trouver à un poste de maîtresse n’est certainement pas anodin.
Le personnage de Joan, affichait une autorité moderne de femme indépendante, dans les premières saison, adopte maintenant la préservation de la pensée actuelle, enfin marier à son médecin, pour pouvoir quitter son travail et devenir une housewife, drôle dévolution mais le destin de son couple rattrapera ses rêves ...
Le personnage de Joan, affichait une autorité moderne de femme indépendante, dans les premières saison, adopte maintenant la préservation de la pensée actuelle, enfin marier à son médecin, pour pouvoir quitter son travail et devenir une housewife, drôle dévolution mais le destin de son couple rattrapera ses rêves ...
Un monde en plein bouleversement !
Les prémices du début de La Guerre du Viêt-Nam apparaissent, avec les journaux télévisées diffusant les moines Bouddhiste à Saïgon s'immolant par le feu en protestation contre le régime autoritaire. Dans la vie de tout les jours, la population et certains employés de Sterling-Cooper commencent à parler des premiers envoient de troupe Américaine qui commenceront apparemment à partir de 1964. Un vent de contestation semble souffler sur la jeunesse, avec ce jeune couple qui cherche à trouver des palliatifs comme se marier, pour que le jeune homme ne soit pas envoyé au front dans quelques mois. Dans l'épisode de l’assassinat de John F. Kennedy, on ressent le traumatisme de la société américaine, les gens scrutent la moindre information sur leur poste de télévision, nous rappelant un peu notre société à l’ère des chaînes d’informations. À noter que l'épisode est réalisé par le réalisateur français, Barbet Schroeder (J.F Partagerait Appartement, L'Enjeu).
Au final cette troisième saison de Mad Men, nous montre la mentalité d'un monde qui change. Mené par des personnalités iconiques au destin tragique comme le révérend Martin Luther King, ou le président John F. Kennedy. Les personnages comme Peggy Olson, l'institutrice de Sally et Salvatore Romano incarnent finalement ces différents mouvements d'idéologies, de mouvances, et d’émancipations qui forment notre société d'aujourd'hui.
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