Troisième volet des aventures de nos fameux mutant dans les salles obscures. X-Men : L'Affrontement Final, est certainement le long-métrage le plus controversé de la franchise.
La conclusion d'X-Men 2, annoncé la saga du Phénix Noir. En Juillet 2004, Bryan Singer est engagé par Warner Bros pour mettre en chantier Superman Returns, signant le retour de l'homme d'acier sur grand-écran après dix neuf ans d'absence. À l'époque le metteur-en-scène déclare : "Je n'avais pas X-Men III à l'esprit".
En Août, Simon Kinberg (Mr. et Mrs. Smith) est engagé avec Zack Penn (Elektra), les deux scénaristes travaillent séparément au départ, puis combine leurs idées. Leurs sources d'inspirations sont La saga du Phénix Noir pour le côté émotionnel tandis que "Surdoué" de Joss Whedon sert d'intrigue centrale. Le duo a eu sept mois pour compléter le script d'X-Men : L'Affrontement Final. Les auteurs ont dû se battre auprès de 20th century Fox pour préserver la partie, Phénix noir, le studio voulant seulement l'histoire du gène mutant et d'un conflit entre Magnéto contre les X-Men. Les costards-cravates considèrent le ton du récit trop sombre pour un Blockbuster de l'été, risquant de ne toucher uniquement les amateurs inconditionnels du comics-books et non le grand-public. Les businessmans demandent aux scénaristes de développer Wolverine et de tuer Cyclops : "On ne peut pas voir ses yeux. C'est un personnage difficile à montrer au public", le comédien, James Marsden participe également à Superman Returns, une pierre deux coups en quelque sorte.
Entre temps Bryan Singer demande à 20th Century Fox de mettre en pause la production du troisième opus jusqu'à son retour. Mais le patron du studio, Thomas Rothman refuse, le réalisateur claque la porte. Au moment de son départ, le cinéaste, avait déjà élaboré une intrigue avec l'aide des scénaristes d'X-Men 2, Dan Harris & Michael Dougherty - ils l'accompagneront également sur son projet Superman. Ce scénario est axé sur la résurrection de Jean Grey en Phénix Noir, et introduit le personnage d'Emma Frost, rôle prévu initialement pour Sigourney Weaver. Cette dernière devait manipuler les émotions de la jeune femme, de son côté Magnéto désire également la contrôler. Accablé par ses pouvoirs la puissante mutante se suicide, son esprit devient une créature quasi-divine, semblable à l'enfant des étoiles de 2001, l'odyssée de l'espace.
Le studio fait de nouveaux contrats pour les comédiens et comédiennes, ceux-ci avaient signé uniquement pour deux films. Le document d'Hugh Jackman stipule l'approbation du réalisateur, l'acteur propose alors Darren Aronofsky, dont il vient de finir le tournage de The Fountain. 20th Century Fox demande alors à plusieurs cinéastes : Joss Whedon, - dont la majorité du script d'X-Men : L'Affrontement Final est tiré de son comics-book - décline l'offre travaillant actuellement sur un projet de long-métrage sur Wonder Woman, à Rob Bowman (Le Règne du feu) et Alex Proyas, refuse personnellement à cause des conflits avec Thomas Rothman, lors de la production d'I, Robot. Zack Snyder est également approché, mais annule sa participation car ce dernier est en pleine préparation de 300. En Février 2005, la production n'a toujours pas de réalisateur, le studio annonce la date de sortie pour le 5 Mai 2006 au États-Unis. Un mois plus tard Matthew Vaughn (Kick-Ass) est embauché, 20th Century Fox repousse son Blockbuster pour le Memorial Day - Le week-end du 26 Mai. Le cinéaste intègre Le Fauve (enfin !) et Le Fléau (Juggernaut) au casting des Mutants. Mais le metteur-scène jette l'éponge, pour des questions familiales et des délais serrés "Je n'ai pas eu le temps de faire le film que je voulais faire". La production embauche en urgence le Yes-Man et tâcheron, Brett Ratner pour réaliser le long-métrage.
Comme le studio développe simultanément X-Men Origins : Wolverine, une limite du nombre de mutant présent à l'écran est fixé. La production évite ainsi le risque d'utiliser des personnages pouvant faire doublon dans la future saga The Wolverine. Le convoité Gambit a failli être exploité dans X-Men : L'Affrontement Final, mais Simon Kinberg estime "il n'y avait pas assez d'espace pour l'introduire", le scénariste ne voulait surtout pas dégoûter la communauté du comics-book, par peur de ne pas rendre justice à ce personnage hautement populaire.
Le laboratoire pharmaceutique Worthington a mit au point un vaccin permettant aux mutants de renoncer à leurs pouvoirs. Pour la première fois de leur histoire un choix s'offre à eux : conserver leurs dons uniques et cette méfiance des humains envers eux, ou bien abandonner leurs pouvoirs et devenir des êtres normaux. Pendant ce temps chez nos X-Men, Cyclops est dévasté depuis la mort de Jean Grey, ce dernier décide de retourner à Alkali Lake, c'est alors qu'apparaît soudainement sa bien-aimée devant-lui. Le professeur X ressent alors une énorme pression psychique, il décide d'envoyer Wolverine & Tornade. Sur place, ils retrouvent la jeune femme inconsciente, et envisage de la ramener au manoir. Une fois arrivés à la demeure, Charles Xavier leur explique que Jean Grey a libérée en se sacrifiant une partie de son subconscient appelée "Phénix".
Délaissée par Bryan Singer, parti réalisé Superman returns, la franchise X-Men se retrouve entre les mains des costards-cravates et du réalisateur de Rush Hour : Brett Ranner.
Si le succès commercial est au rendez-vous, surpassant les deux premiers volets, le résultat sur le plan artistique, se révèle être une catastrophe intégrale. il serait malhonnête d'accuser seulement son réalisateur, engagé sur le tard suite au désistement d'autres cinéastes.
La thématique de base d'X-Men : L'Affrontement Final, ce fameux choix s'offrant aux mutants sur l'acceptation ou non de leur nature, n'ai jamais réellement exploitée.
Mais rien ne fonctionne dans ce long-métrage : des personnages majeurs sont écartés ou tués sans jamais susciter la moindre émotion dramatique - La faute au tâcheron derrière la caméra -, Cyclops apparait deux secondes, restant l'un des X-Men les plus sous-exploités, Mystique redevient humaines de manière prématurée, l'une des mutantes les plus intéressantes de la saga, est platement remplacée par l'insipide Pyro. Elle reviendra se venger de Magnéto de manière ridicule, car ce dernier l'avait exclue de la confrérie.
L'introduction de tous les nouveaux personnages n'est jamais développée, certains font une apparition, voir se limite à une simple figuration (Colossus, Angel & Kitty) ou d'autres paraissent simplement ridicules, par rapport à leur équivalent sur papier : Le Fauve absolument grotesque, correspond à la description de Wolverine - Un gros nounours bleu. Quant au Fléau (Juggernaut), ce dernier devient un mutant, - les scénaristes n'ont dû jamais lire la BD de leur vie - et une brute sans cervelle dont la médiocrité du traitement rappelle Dents-de-sabre dans le premier opus. Ce personnage est quant même le demi-frère du Professeur X dans le comics-book. Cette relation n'est jamais exploité ! Un comble. Son accoutrement est un mélange entre le maître d'arme et Musclor des maîtres de l'univers. Et que dire de l'armée de Magnéto, composée d'adolescent au style gothique, drag queen tatouées et de vagabonds campant dans une forêt.
Le traitement des piliers de la saga n'arrange rien : Wolverine, castré et pleurnichard en mode romantique, voir fleur bleue - Mon dieu ! ce dernier plan sur un balcon fleurie… Magnéto est devenu un vieux gâteux et Jean Grey - Phénix, une hystérique. N'oublions pas un humour au ras des pâquerettes, la marque de fabrique du réalisateur.
La mise-en-scène, de Brett Ratner est catastrophique. Le cinéaste se loupe en beauté en foirant tous les enjeux importants, la majorité des combats sont mal orchestrés. Sans oublier certainement des costard-cravates de la production exigeant aucune violence, d'où un Logan donnant des coups de griffes, sans verser une seule goutte de sang. Que reste-il ? Des effets spéciaux parfois impressionnant, mais ne servant justement à rien, les FX sont juste là à essayer d'avoir des grosses explosions à l'écran et n'aboutissent jamais à une seule scène visuelle ou dramatique intéressante. Heureusement le seul point positif du long-métrage reste l'interprétation solide de ses comédiens, sauvant le peu d'intérêt d'X-Men : L'Affrontement Final.
Cet opus, symbolise la décadence du genre : Adieu l'intelligence du propos, bonjour aux profits, du pur produit marketing en somme, destiné avant tout à attirer le jeune public peu exigeant sur la qualité - Les récentes épopées Twilight & Hunger Games, le prouve. À part quelques idées intéressantes parsemées, mais réellement jamais exploitées. Bref ! rien ne peut-être sauvé du naufrage artistique.
A noter tout de même une note optimiste, lors de la tournée mondiale pour la promotion d'X-Men : Days of the Future Past. La productrice Lauren Shuler Donner a annoncé, X-Men : L'Affrontement Final & X-Men Origins : Wolverine, ne font plus partie de la continuité.
Affiche Japonaise |
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