Véritable retour au source, Le retour de Godzilla de Koji Hashimoto est la suite directe, trente ans après, du premier opus réalisé en 1954 par Ishiro Honda.
Neuf ans après, Mecha-Godzilla contre attaque, dernière oeuvre symbolique signée Ishiro Honda, cinéaste mythique de la franchise et du Kaiju-Eiga. En 1984, le studio Tôhô décide donc de ressortir son monstre emblématique à l'occasion de son trentième anniversaire.
Hiroshi Okumura est le seul rescapé de l'attaque d'un navire de pêche par un pou de mer géant. Très vite, le jeune homme révèle que ces créatures on été libérée suite au réveil d'un monstre géant : Godzilla. Quelques jours après cet accident, ce dernier détruit un sous-marin nucléaire Russe, pour se nourrir d'énergie atteignant ainsi la taille de 80 mètres de haut. Le monstre fonce alors en direction de la baie de Tôkyô…
Avec ce long-métrage se déroulant 30 ans après les terribles événements du premier Godzilla de 1954, le studio Tôhô choisi donc de tirer un trait sur le passé de l'ère Showa - 1954 à 1975 - : De l'infantilisassions du monstre à l'apparition de son côté héroïque. Dans Le retour de Godzilla, premier opus de l'ère Heisei - 1984 à 1995 -, nous retrouvons une ambiance sérieuse, au sous-texte écologique - où pèse la menace du nucléaire - ce film possède une réflexion intéressante sur la façon des peuples de gérer les crises et de la communication entre leurs homologues internationaux.
L'intrigue est pertinente et bien écrite, ce Godzilla propose une idée intéressante de confronter les dirigeants des pays importants de la géopolitique de l'époque - C'est à dire les États-Unis & l'U.R.S.S. Cette séquence montre alors ces deux nations rivales s'alliant pour faire face contre ce danger colossale. Même si les Japonais apparaissent finalement comme le peuple le plus pacifiste.
Lors de l'anéantissement du monstre, on peut ressentir une certaine pitié ou de la compassion dans le regard des humains envers ce lézard gigantesque. De même, lors d'une discussion entre le journaliste Goro Maki & le professeur Hayashida, on apprend que le scientifique a perdu ses parents lors de l'attaque de l'énorme reptile en 1954, l'homme n'a plus de haine envers ce dernier, car Godzilla est en quelque sorte l'enfant de l'atome…
Le spectateur retrouve cette force de la nature, effrayante et indestructible. Nous sommes devant un véritable retour au fondamentaux de la saga. Ici, notre gros reptile ne combat pas ses semblables ! Non, le lézard est à nouveau seul contre l'humanité. Le budget est au rendez-vous, les effets-spéciaux sont réussis et la destruction de Tôkyô - accompagné d'explosions bien sûr - reste encore impressionnantes. Les scènes nocturnes possèdent un petit parfum d'apocalypse, avec notamment ce ciel rouge. L'utilisation du Super-X, vaisseau de défense de la capitale Nippone donne un aspect Tokusatsu, voir science-fiction au récit.
La mise-en-scène de Koji Hashimoto respecte parfaitement le cahier des charges du Kaiju-Eiga, avec un petit côté nerveux agréable proche d'un Mecha-Godzilla contre Godzilla, un opus connu en France sous le titre : Godzilla contre Mécanik Monster.
Photo du tournage lors de la scène de la centrale nucléaire de Mihama. |
Certains regretterons peut-être l'amourette servant à promouvoir avant tout la jeune comédienne, Yasuo Sawaguchi, nouvelle égérie du studio Tôhô. On retrouve à ses cotés, les convaincants Ken Tanaka, Shin Takuma (Touch adaptation du manga de Mitsuru Adachi) & Yosuke Natsuki (Invasion Planète X) est le professeur Hayashida, un rôle important comme souvent dans la saga, les scientifiques ont raison. À l'origine le comédien Akihiko Hirata, le célèbre Dr. Serizawa dans le premier Godzilla, devait reprendre son rôle pour Le retour de Godzilla, mais l'acteur est décédé d'un cancer peu de temps avant le début du tournage. A noter, la présence comme premier ministre très convaincant de Ken Kobayashi, connu pour son rôle dans Sanjuro d'Akira Kurosawa.
Le retour de Godzilla est une excellente surprise, revenant aux fondamentaux de la saga avec une ambiance très sérieuse, tranchant radicalement avec l'esprit des autres productions du "roi des monstres" pendant presque trois décennies. Certainement l'un des long-métrages de la franchise à découvrir, après avoir regardé celui de 1954.
Illustration du Retour de Godzilla par Noriyoshi Ohrai. |
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