Sélectionné au Festival de Cannes en 1968, Les Intouchables, est un polar Italien réalisé par Giuliano Montaldo, cinéaste connu pour notamment Una Bella Grinta dont le réalisateur reçut le prix spécial du jury lors de la Berlinade.
Le long métrage est l'adaptation d'un roman de 1961, Cador, fais pas de cadeau d'Ovid Demaris, auteur couramment publié dans la collection "série noire".
Les Intouchables est important dans la carrière de John Cassavetes ; lors du tournage, le comédien & cinéaste rencontre le mécène Italien, Bino Cirogna, l'homme d'affaire admirant son travail, décide de financer Husband, son premier film en couleur. L'acteur convainc également Peter Falk de participer à ce projet… Une pierre deux coups en quelque sorte.
Jack sort son père Hank McCain de prison, après douze ans passés derrière les barreaux, car le projet de son fils est de cambrioler un casino à Las Vegas. Ce casse est orchestré en sous-main par Charlie Adamo, récemment nommé responsable des activités mafieuses de la cote Ouest. Mais apprenant les réels propriétaires, son organisation, ce dernier fait marche arrière, mais trop tard l'ancien taulard a déjà tout planifié…
Agréable surprise ce petit long-métrage sans prétention, entremêlant les ingrédients des films Américains du genre (Caper Movie - Film de braquage / de casse ) et ses poliziottesco à l'italienne, ces polars urbains des années 70 de nos amis transalpins. À la fois sombre et violent, Les Intouchables prend son temps pour poser son histoire, ses différents protagonistes. Dans la première partie, le cinéaste expose les différentes forces en présence, et présente ses personnages. Sa narration est fluide et l'on comprend assez vite où Giuliano Montaldo veut nous emmener. Une fois que Hank McCain est prêt pour mettre son plan à exécution, l'action est le maître mot, cette dernière partie est très énergique et agréable à suivre.
Hank McCain, véritable anti-héros digne des futurs années 70, ce personnage est à l'image de son casse, brutal, détestable, sans pitié… Bref, un magnifique salaud à la façon d'un Jack Carter. Les Intouchables, à un coté sombre assumé, comme sa conclusion, désincarnée de tout espoir, noire en diable, on y retrouve cette essence des poliziottesco. Le cinéaste Italien montre sa vision du film de mafieux, sans perdre sa lucidité et son message politique, l'organisation criminel nous est présenté ici, comme "une entreprise" intégrée dans la société Américaine, ayant opinion sur rue - Le casino.
Outre le fait d'avoir une belle photographie, la mise-en-scène de Giuliano Montaldo est maîtrisée, possédant toutefois un coté classique, sa réalisation devient un peu plus nerveuse dans la seconde partie, lors de la traque du couple de bandit, réservant son lot de scènes d'action impressionnantes : Fusillade à la mitraillette, des courses poursuites. Le cinéaste arrive même à nous offrir des moments totalement inattendues - La scène de suicide, par exemple.
Comme à l'accoutumée John Cassavetes est excellent, en gangster antipathique et légèrement dingue. On retrouve son grand ami, Peter Falk, en responsable de la cote Ouest, et Gena Rowland - Mme Cassavetes dans la vie -, tout les deux parfaits, et à leur coté la ravissante jeune comédienne Britt Ekland (La loi du milieu).
La composition du grand Ennio Morricone accompagne à merveille les images.
Les Intouchables est un bon polar Américain, bien réalisé. Giuliano Montaldo signe, peut-être sans s'en rendre compte, l'arrivée de cette belle période contestataire du cinéma Américain & Italien - voir mondiale - des années 70. Rien que pour ça, ce long-métrage mérite d'être vu par tout les amateurs du genre.
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